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Ennio Morricone
Le Bon, La Brute Et Le Truand
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le 06 Avril 2023 par CLANSMAN57


J'ai trouvé une version plus courte que celle chroniquée ici.
Perso, c'est amplement suffisant.

Et oui, c'est une BO légendaire.

le 10 Février 2023 par MARCO STIVELL

Ha ha, merci beaucoup et pour ce splendide commentaire (désolé pour le retard de réponse, je passais mes jours de vacances à sillonner les routes de France) lui aussi très complet, encore plus sur les décors ! Ayant pour moitié des origines du sud Espagne, la région d'Alicante, je suis déjà allé en Andalousie en ayant seulement frôlé Tabernas, unique désert d'Europe. Un jour, j'irai pour de vrai !

Pour l'arrivée à Sad Hill, j'ai aussi appris que Eli Wallach/Tuco courrait seul au début, trop seul pour Leone lui-même qui a décidé de lâcher un chien derrière lui au dernier moment, prenant tout le monde à revers, y compris l'acteur lui-même ! Et tout est si bien coordonné, puisque le chien s'éloigne et Tuco accélère au moment où l'orchestre se lance avec la voix d'Edda Dell'Orso !

Et pour le doublage, en effet dans les versions longues, il est dommage de ne pas pouvoir retrouver les mêmes voix lors des scènes coupées qui ont été travaillées trop tardivement en France. Les doubleurs étaient déjà décédés, et notamment, peu de temps avant que ce soit fait, l'excellent Jacques Deschamps qui faisait les voix de Clint Eastwood dans les westerns (pas seulement Leone, il y a eu aussi plus tard Pendez-les Haut et Court ainsi que Josey Wales Hors-la-Loi, alors que tous ses autres films jusqu'à la fin des années 90 étaient plutôt réservés à Jean-Claude Michel ou même, pour Les Proies, ce cher Pierre Hatet !).
Avec un bon paquet d'années (et de cigarettes) en plus, Deschamps avait fait aussi d'immenses doublages pour DISNEY : Fidget la chauve-souris dans Basile Détective Privé, le roi dans Cendrillon (2ème doublage) et le roi Triton dans la Petite Sirène. Un acteur-voix assez versatile regretté !

le 02 Février 2023 par FREDIAN


Un grand bravo pour la chronique dont l'écriture est d'une justesse et d'une précision remarquables, très exhaustive par ailleurs, j'en suis presque jaloux! Un très bel hommage au génial duo Transalpin qui est ici célébré.

Leone/Morricone, c'est une révolution. La musique et les décors/paysages deviennent des protagonistes à part entière du film. Petits exemples.
1. Un simple détail d'abord. La scène qui suit celle où Tuco et Blondin, sur leur chariot, évoquent leur "séjour" au monastère du père Ramirez ("ah j'dois dire que quand on est comme moi, ben ça réconforte de savoir, qu'il pleuve ou qu'il vente, il y a toujours quelque part une bonne soupe qui vous attend" / "oui c'est sur, tiens, fume ça, ça t'fera digérer") offre un magnifique plan large sur le Rambla Del Playazo (qui débouche sur la plage de Rodalquilar), plan large que Sergio a soigneusement coupé avant que l'on ne distingue la Grande Bleue. Ou comment évoquer les grands espaces de l'Ouest Américain en quelques secondes et notes de musique avec un cadrage audacieux. Du génie!
2. Une évidence ensuite. Sad Hill. Sans "The Ecstasy Of Gold" et la pureté de la voix d'Edda Dell'Orso, Eli Wallach courrait juste en rond dans un cimetière, comme un con. Or MORRICONE et la caméra tournoyante de LEONE (et le jeu d'acteur d'Eli Wallach qui illustre si bien la fièvre de l'or ; dans une autre scène "Blondin! Les voilà les dollars!") en ont fait une scène d'anthologie. Le talent, au cube.
3. Une signature enfin. Attribuer un thème ou une variation musicale à chacun des trois protagonistes principaux du film, comme pour leur précédente collaboration ("Et Pour Quelques Dollars De Plus"), c'est une idée aussi maligne que naturelle. Ca leur donne une épaisseur supplémentaire en tout cas. L'inspiration des grands.

"Le Bon, La Brute Et Le Truand" c'est évidemment ce main title grandiose, cette suite étouffante qui met si bien en musique le chemin de croix du Bon dans ce désert de dunes de Las Amoladeras (aujourd'hui en partie disparues) et ce géant "Il Triello" final, malheureusement tronqué en version discographique. Mais comment a-t-on pu ne pas laisser la version cinématographique telle quelle avec cet ultime apex orgasmique? Moi, j'aurais même laissé le coup de feu du Bon, qui nous ramène à la réalité de l'instant, cruelle et implacable, avec toujours cette petite touche de comédie à l'italienne (Tuco qui s'agite frénétiquement sur son pistolet dépourvu de balles, ce qui va conduire à l'une des plus célèbres citations du film: "Tu vois, le monde se divise en deux catégories, ceux qui ont un pistolet chargé et ceux qui creusent. Toi, tu creuses!"). Même si ma citation préférée reste celle qui amène à la présentation (enfin! au bout d'une demi heure, mais c'est aussi le charme du cinéma, particulièrement de Leone, de cette époque révolue, prendre son temps ou plutôt laisser le temps au temps (l'intro de son film suivant "Il Etait Une Fois Dans L'Ouest" poussera le bouchon encore plus loin), encore que, Malick par exemple fait de la résistance) du personnage du Bon: "quelle ingratitude quand je pense au nombre de fois où j't'ai sauvé la vie !".

Malheureusement, en tant que Français, nous devons subir des approximations/interprétations linguistiques qui gâchent la VF (*). La chronique l'a évoqué mais concernant le titre, il y a cette agaçante traduction à la fois trop littérale et interprétée. Le faux ami "il brutto" pouvant désigner en Italien à la fois "the ugly" (idem en anglais où "the ugly" peut aussi se référer à "the bad"), "le laid", "le grossier", "le rustre" et "the bad", "il cattivo", "l'homme mauvais", "le méchant" semble nous avoir conduit à une adaptation pour la sonorité plus que pour le sens premier. Ainsi "la brute" désigne Sentenza et non Tuco pour lequel nous avons "créé" le personnage du "truand". Ca peut se tenir, "la brute" pour "le méchant" est une extension logique et le "truand" pour "le rustre" une création appropriée au personnage. Mais cette traduction "au plus près" de l'original cultive une ambiguïté, agaçante. C'est le mot. Une ambiguïté qui, en outre, ne respecte pas l'ordre initial des personnages: Blondin, Tuco, Sentenza qui reflétait leur importance dans le film.

Plus grave, ruiner la fin par puritanisme benêt ou honteux aristocratisme hérité est "criminel". Nous sommes coutumiers du fait malheureusement (e.g. dans un registre différent, la traduction du "Perfect Crime" d'Hitchcock donne la fin du film). Leone avait pourtant tout tellement bien fait avec, évidemment, le concours de MORRICONE. Donc, la dernière citation du film "Hé Blondin, tu veux que j'te dise, t'es le plus grand dégueulasse que... que... que la Terre ait jamais portéééeee !"... au lieu de "Hey Blondie, you know what you are?! Just a son of a biiiiiitch" avec le cri du coyote couvrant la "grossièreté". Grossièreté pourtant tellement naturelle puisqu'exprimée par le personnage du grossier (on en revient à l'interprétation du titre) et qui plus est déjà énoncée après que Blondin a livré Tuco au shérif pour la première fois ("[...] t'es le fils de tout le monde, t'as pas un père, t'en as mille! Et ta mère... tu veux savoir? C'est une putain!"). On casse ainsi la "morale" en double sens humoristique du film. En effet, si Blondin est un "gros dégueulasse", un salaud, au même titre que ses 2 acolytes, un anti-héros LEONEsque en somme (à l'opposé des héros manichéens et caricaturaux de John FORD), il est, comme eux, un enfant de la rue, un fils de personne et de tout le monde à la fois, oui un enfant de putain à la morale aussi égocentrique (rien à faire de la guerre de Sécession, il poursuit cette fameuse caisse de dollars) que versatile (il change d'associé comme de cache-poussière), malgré quelques attentions révélant son humanité (ce cigarillo donné au jeune soldat mourant). Bref, un vrai fils de pute. Cette dernière citation était donc le point final parfait au film. Presque un condensé extrême. Le Bon n'est au final qu'un fils de p*** ah ahahah ah! wouan wouan wouan...


(*) Précisons par honnêteté que le doublage de Tuco (Claude Bertrand à l'origine) est particulièrement réussi (excepté les scènes rajoutées pour la version longue de 2003 qui sonnent... rajoutées).













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