Oui ce disque est lisse, froid, impersonnel et agaçant par bien des aspects : le groupe fête son propre maniérisme à grands coups de minimalisme et d'auto-satisfaction. Si l'on ajoute la célébration quasi-unanime dans la presse branchouille, on est en droit de se poser des questions. N'a-t-on pas affaire à un pur produit de la hype indie-pop, marketé avec soin pour les enceintes bluetooth des grands loft vides londoniens et parisiens ?
Sans doute, mais il faut aussi saluer le talent de ces jeunes gens : les mélodies sont subtiles, les samples bien choisis et quelques touches de couleur viennent éclairer la grisaille. C'est à la fois feutré et légèrement dansant, assez varié et le plus souvent très beau. Bien sûr, l'ombre de l'infâme Trip-Hop flotte sur cette musique, mais l'album propose tout de même quelque chose de très contemporain, qui sonne merveilleusement bien.
C'est un produit de son époque, adapté aux technologies d'aujourd'hui. Cela s'écoute sans chaleur, mais sans déplaisir non plus.