L’un des avantages de la vie de chroniqueur musical, outre le fait de pouvoir choisir les disques dont on veut parler, c’est que l’on vous propose parfois d’écouter des musiques et des groupes dont vous n’auriez sinon certainement jamais entendu parler. C’est ce qui m’est arrivé avec Ko Shin Moon, et ce par l’entremise d’une collègue de travail désireuse d’attirer un peu de lumière sur le projet artistique de son bien aimé frère.

Pour faire les présentations, Ko Shin Moon est un duo originaire de la région parisienne qui pratique une électro nourrie d’influences orientales et contemporaines. Ils viennent de sortir leur tout premier album en autoproduction et de mémoire de mélomane, je n’ai pas le souvenir d’avoir déjà entendu autant d’instruments différents sur un seul et même opus. Quelque part entre world music, jazz exotique à la Hadouk/Dhafer Youssef et beats électro-orientaux façon Petit Biscuit, Acid Arab ou plus récemment Polo et Pan. C’est une véritable odyssée à la découverte des sonorités musicales d’Asie, du sud de l’Europe et du monde arabe qui nous est proposée ici. Pour apprécier une telle œuvre, il est nécessaire d’abandonner tout repère et toute idée reçue. Ici plus de codes, plus de normes. C’est la liberté la plus pure et la plus totale en matière de création. Chaque titre s’écoute et se vit comme une étape sur la voie d’un tour du monde des cultures. C’est comme si un Yossi Sassi (Orphaned Land) sous acide avait copulé avec Justice pour accoucher d’un rejeton hybride, bien décidé à régner sur un empire musical sans frontière où l’on parlerait le seul langage universel qui soit : la musique.

Envie de se dépayser au son d’un acid algérien, d’une trap libanaise, de psyché grecque, de disco turque, d’une dance thaïe ou encore d’un shœgaze laotien, et tout cela sans bouger de chez vous ? Une seule solution : écoutez Ko Shin Moon.

Note réelle : 3,5/5