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MEDICINE - To The Happy Few (2013)
Par SEIJITSU le 13 Septembre 2017          Consultée 884 fois

A la fin des années 1980, MY BLOODY VALENTINE avait su donner l’envie à des dizaines de jeunes de se lancer dans la musique au point d’être passé pour un précurseur (alors qu’il ne s’agit que d’un fondateur en réalité).
En ce début de décennie, le navire de Kevin Shields est sorti de son inertie au point de donner l’envie aux anciens qu’ils ont inspirés de faire de même. Et qui sont les premiers à profiter de ce mouvement lent et raide de leur part pour faire parler d’eux ? Non, ce ne sont pas les vénérables KITCHENS OF DISTINCTION (ils arriveront juste après), mais bien l’outsider Américain du défunt label Creation : MEDICINE.

En réfléchissant, le timing est parfait. Quelle autre bande pouvait se gargariser d’avoir une puissance de feu supérieure aux divins Irlandais lors de leur âge d’or ? Autre détail qui leur permettait d’échapper aux accusations de bruitisme imbécile : l’humour et le talent mélodique. On a donc eu la chance d’assister, de nouveau, à un duel au sommet qui...
STOP ! Tout cela serait vrai si on oubliait un lamentable retour qui eut lieu en 2003. Un come-back qui n’avait rien à voir avec le shoegaze ayant fait "la renommée" de MEDICINE dans les années 1990. De toute manière, il aurait été plus honnête de faire paraître The Mechanical Forces of Love sous le nom de Brad Laner and friends puisqu’il était le seul membre d’origine encore présent. Bref, considérons cette sortie comme une aberration venue d’une autre dimension.

Pourtant, impossible de ne pas l’oublier lorsqu’il s’agit d’évoquer tout ce qui gravite autour de To the Happy Few. Attention, racolage sur la voie publique en vue (que fait la police ?) :

La pochette tout d’abord. Une typographie pour le nom du groupe similaire à celle de leurs albums des 90s et une pochette en forme de (gros) clin d’œil à celle de The Buried Life.

Ensuite le line up. Presque toute la troupe d’origine répond présent. Le petit nouveau, Dale Jennings, étant là pour remplacer les deux bassistes précédents. Rien d’essentiel donc.

Enfin la musique. Fini les délires psychiatriques à coup d’arrangements électroniques / psychédélique sentant l’humour pas drôle et le caca mou. Le shoegaze (très) noisy de leurs vertes années est de retour.

Attendez une minute. Ai-je dit très noisy ? Oui en effet. Le son est saturé de mille et un effets (de guitares évidemment). La piquante Beth Thompson chante joliment (et sans conviction) pour y injecter son baba au rhum dream pop dans ce nuage de bruit très stéréotypé vingt ans après. La musique est ressuscitée dans son ensemble même s’il manque l’agressivité sonore des débuts. Ne soyons pas non plus trop sévères, il est difficile de surpasser Shot Forth Self Living dans son extrêmité.

Sauf qu’il y a un énorme problème : le résultat est globalement à chier. Pas à chier parce que c’est horriblement mauvais et atroce à écouter, mais parce qu’il s’agit du vide absolu. Il n’y a pas un seul morceau qui se détache des autres. To the Happy Few est d’une médiocrité insultante et l’ennui qu’il communique en devient anesthésiant tellement il est abrutissant. L’explication étant toujours la même dans ce genre de catastrophe, il s’agit des chansons. Enfin, des chansons. Y en a-t-il réellement sur ce disque dans la mesure où il n’y a aucune mélodie mémorable ? Le rythme varie peu et l’intensité répond aux abonnés absents. Même le dernier MBV n’était pas aussi loupé.

Car MEDICINE aura beau jouer la carte du retour aux sources pour rameuter les nostalgiques déçus de leur virage stylistique en 2003, tant qu’ils se contenteront de soigner la forme et non le fond, ils sont condamnés à faire de la merde. Au point que je soupçonne qu’il s’agisse des Body Snatchers jouant ici à la place du groupe qui composa des morceaux tels que « Aruca », « Babydoll » et « Candy Candy ».
Parce que, croyez-le ou non, j’ai plus de sympathie pour The Mechanical Forces of Love qui avait au moins le mérite de tenter autre chose. To the Happy Few, lui, se contente d’atteindre les tréfonds du shoegazing. Faire le pire du pire ne mérite aucun encouragement.

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1. Long As The Sun
2. It’s Not Enough
3. Burn It
4. Holy Crimes
5. The End Of The Line
6. Butterfly’s Out Tonight
7. All You Need To Know
8. Find Me Always
9. Pull The Trigger
10. Daylight



             



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