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1997 Carmine Meo

Emma SHAPPLIN - Carmine Meo (1997)
Par MR. AMEFORGÉE le 10 Octobre 2006          Consultée 7319 fois

Petite annonce :
Jeune homme de 24 ans, de taille raisonnable (1m60), plutôt bien proportionné (85 kilos), assez intelligent (75 de Q.I. les bras levés), au visage plutôt agréable (cheveux noirs et gras comme des puits de pétrole ; petits yeux noirs injectés de sang), doté d’un charme certain (11 cm en érection), assez cultivé (possède l’intégrale de Friends en dvd) et au caractère ouvert (soupe au lait, possessif, pleurnicheur et obsédé), chroniqueur sur un webzine musical (Forces Parallèles) recherche une jeune femme à la voix de soprano, plus sexy qu’Andrea Bocelli, moins barbue que Luciano Pavarotti et moins moustachue que Freddie Mercury, moins cupide que Florent Pagny, moins plantureuse que Montserrat Caballé et moins croassante que Maria Callas pour découvrir de nouvelles sensations et faire de nouvelles expériences, comme par exemple le mélange de l’opéra et du new-age, dans une relation si possible sans avenir et aussi sirupeuse que la variété française.

On l’aura compris, Emma Shapplin, qui n’a rien à voir avec le plus célèbre comique du cinéma muet, Buster Keaton, pourrait constituer la candidate idéale. Carmine Meo est son premier album, réalisé sous l’égide de Jean-Patrick Capdevielle, un baroudeur de la chanson, le propos étant de proposer une musique théâtrale, qui plonge ses racines dans l’opéra (le chant d’Emma), mais infiniment plus accessible, notamment grâce à des arrangements peu alambiqués qui lorgnent du côté de l’ambient et de la musique romantique (surtout de l'ambient). Dans cette perspective de plaire au plus grand monde, le thème clé du disque, c’est bien évidemment l’amour, qui, comme chacun sait, est enfant de Bohème, n’a jamais connu de loi et qui coûte cher en frais de fleuriste, de restaurant et d’avocats. Autre fait notable, qui contraste avec les effets modernes, les textes, dans un soucis de couleur locale, sont en en vieil italien ou en latin. Comme dirait Mario Bros, « mama mia ».

Alors d’accord, c’est plutôt sympa à écouter. La voix d’Emma est jolie, travaillée mais sans excès (c'est-à-dire intelligible), dramatique et aidée en ce sens par l’intervention ponctuelle de chœurs virils. Les arrangements orchestraux tendent à conférer une impression de mystère qu’un synthé nappe d’un vernis de modernité. Cela dit, il s’agit davantage d’un décorum qui sert d’écrin au chant que d’un véritable paysage qui aurait de l’intérêt pour lui-même. Mais ça passe. Autrement, je relèverai un point que j’estime assez désagréable : cette batterie pop qui n’apporte rien sinon de l’irritation, comme souvent dans la variété. On songe à l’opéra certes, mais comme tout y apparaît plus facile, le parallèle semble plus aisé à faire avec le style de la comédie musicale moderne (franco-canadienne), qui emprunte à l’opéra une certaine manière de tisser une dramaturgie, en plus « light ». Le nom de Notre Dame de Paris s’impose parfois à notre esprit. Parfois les chœurs nous rappelleraient aussi I Muvrini (cf. « Carmine Meo »), en moins corses.
Bref, tout est fait pour transporter l’auditeur sur un nuage de béatitude velouté, passeport pour le paradis sans passer par la case infernale de Dante ni le purgatoire de la publicité avant le film. En ce sens, difficile de sortir un morceau du lot, tant l’ensemble est calibré : les premiers, assurément accrocheurs, nous donnent le ton. Peut-être pourrait-on citer, éventuellement, « Reprendo mai più… », plus sobre au niveau de l’orchestration, et de ce fait, peut-être un peu plus touchant ou bien « Lucifero, quel Giorno », qui ne se démarque pas par sa qualité, mais par une couleur plus baroque, avec clavecin et pizzicato de cordes.

L’album connaîtra un franc succès aussi bien en France que de par le monde, somme toute assez logique. Maintenant, il est difficile quand même de crier au génie ou à la beauté irrésistible. Tout ça manque un peu de complexité ou d’une forme de magie qui ferait qu’on ne se lasserait pas d’y revenir. C’est agréable, pas aussi hermétique que peut le sembler (et l’être parfois) le vrai opéra. Un nouvel album avec Il Divo ferait sans doute un malheur. Bref, c’est comme je l’indiquais dans l’annonce initiale, il s’agit d’un flirt agréable, mais sans avenir, auquel il est parfois plaisant d’y revenir.

Pour les autres jeunes femmes, si intéressées par l’annonce, prendre contact dans la rubrique commentaires. A très bientôt, bisous.

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   MR. AMEFORGÉE

 
  N/A



- Emma Shapplin (chant)
- Vincent Perrot (basse)
- Christophe Deschamps (batterie)
- Bertrand Lajudie (piano)
- Choeur Français D'opéra
- Carina Landehag (maquillage)


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