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KING GIZZARD & THE LIZARD WIZARD - Murder Of The Universe (2017)
Par TOMTOM le 6 Février 2018          Consultée 3138 fois

KING GIZZARD 2017, épisode 2. Une pochette tartinée de vomi et un titre qui annonce la couleur : Murder Of The Universe. C’est leur album violent de l’année. Mais violent violent, je veux dire. Au tout début, la dame nous raconte que nos pieds nus pataugent dans une piscine de sang. Tout ça sur un mélange synth/prog/metal qui fait peur. On entend aussi un corbeau, à un moment.

Murder Of The Universe, comme à peu près tous les disques de KING GIZZARD & THE LIZARD WIZARD, est un album concept. « Tiens, aujourd’hui on va faire un disque où la fin d’une chanson sera le début d’une autre », ça c’était Nonagon Infinity. « Tiens, aujourd’hui on va faire un disque accordé bizarrement », ça c’était Flying Microtonal Banana. Ici, c’est : « Tiens, aujourd’hui on va faire un disque ultra-violent qui parlera SF gore sur trois chapitres ».

Jason GALEA, encore lui, est responsable de la pochette et des magnifiques illustrations du livret. En feuilletant l'objet, on découvre que les vingt premières minutes de l’album racontent l’histoire d’une affreuse bestiole mutante, la fameuse « Altered Beast », un bazar surpuissant qui déchire de la chair humaine. Bien sûr, quelqu’un va s’enticher de l’animal. Relation ambiguë - symbiose - perte d’identité - folie. C’est Leah SENIOR (chanteuse australienne de son état) qui raconte l’histoire, en mode voix off, alors que Stu MACKENZIE chante comme un flippé, toujours sur le riff.

Pendant qu’on écoute ce qui se dit, KING GIZZARD est en train de jouer. La première partie du disque, c’est donc vingt minutes, une longue progression avec un début, une fin, et une foultitude d'éléments entre les deux. Le thème principal est logiquement introduit sur « Altered Beast I ». Sur le « II », on a la bataille guitare/harmonica. Sur le « III », l’explosion heavy metal une minute avant la fin. « Alter Me III » est marqué par un synthé très influencé par les séries B(izzare) des eighties. « The tale of the Altered Beast » fonctionne sur ce modèle : développement progressif, apparition d’un thème qui sera repris plus tard. Ce qui donne, au final, une dizaine de thèmes combinés les uns aux autres, chacun placé de manière à mettre en valeur le suivant. Collage fou furieux, sensation de malaise : on est, avec ces répétitions, en terrain connu et, en même temps, en situation totalement précaire vu que tout peut déraper d’un instant à l’autre. Tout sera finalement résumé sur « Altered Beast IV », avant « Life/Death », la conclusion forcément morbide de l’aventure.

Il reste deux chapitres.

La bataille du Balrog et du Seigneur de la foudre, c’est une guerre entre deux titres. « The Lord Of Lightning » signe le retour de sonorités plus typiquement psychédéliques, le « electriciiiiityyyyy » renvoyant carrément à CAPTAIN BEEFHEART. Avec « The Balrog », les tonalités sont logiquement plus sombres, avec de furieuses giclées de synthé. Tout du long, on reste dans un registre très speed-épique. Leah SENIOR nous raconte toujours de quoi il est question et l’histoire se termine sur l'ambiance château fort de « The Acrid Corpse ».

L’ultime chapitre du disque, c’est celui qui va vous achever. Han-Tyumi est un robot doté de conscience qui va salement partir en vrille. Un cyborg a priori sympa puisqu’il nous dit « hello » au début de sa chanson. Et puis, il commence à raconter, sur fond de mélodies alliant synthwave et metal, qu’il va vomir partout et mourir. Le vomi qui va bien entendu submerger le monde et tuer l’univers. Voilà voilà.

Murder Of The Universe est un super album, mais seulement si on adhère au concept. C’est sinueux, agressif, éprouvant. Ce sera, en plus, long si vous trouvez que la voix off casse le rythme. Il n’y a toujours pas de chanson ici. KING GIZZARD assume et déroule sa musique complètement folle dans de longues spirales décadentes. Il y a probablement un déséquilibre entre la première partie et les deux autres. Mais l’impression générale de confusion trace une ligne directrice assez addictive pour que l’on ait envie de la suivre jusqu’au bout. Jusqu’à ce que le vomi envahisse l’univers, donc.

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   TOMTOM

 
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- Stu Mackenzie (chant, guitare, basse, synthé)
- Michael Cavanagh (batterie)
- Joey Walker (guitare, claviers)
- Ambrose Kenny-smith (harmonica, orgue)
- Cook Craig (guitare)
- Lucas Skinner (basse)
- Leah Senior (narration)


1. A New World
2. Altered Beast I
3. Alter Me I
4. Altered Beast Ii
5. Alter Me Ii
6. Altered Beast Iii
7. Alter Me Iii
8. Altered Beast Iv
9. Life / Death
10. Some Context
11. The Reticent Raconteur
12. The Lord Of Lightning
13. The Balrog
14. The Floating Fire
15. The Acrid Corpse
16. Welcome To An Altered Future
17. Digital Black
18. Han-tyumi The Confused Cyborg
19. Soy-protein Munt Machine
20. Vomit Coffin
21. Murder Of The Universe



             



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