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2005 Furioso Ii
2006 Furioso Iii
 

- Membre : Renaud Hantson
- Style + Membre : Satan Jokers

FURIOUS ZOO - Permanent Neurotic Beginner (2018)
Par RED ONE le 12 Janvier 2019          Consultée 1789 fois

Il y a 5 ans, j'écrivais à l'occasion de la chronique de Tout Recommencer, son album solo sorti en 2013, qu'il était difficile de suivre les projets de Renaud Hantson. Une moitié de décennie plus tard, c'est toujours le cas. L'aboutissement de Rock Star, son imposant projet d'opéra rock en solo sorti en 2017, lui a visiblement donné l'envie de se recentrer quelque peu sur sa discographie rock. C'est objectivement ce qu'il sait faire de mieux depuis une quinzaine d'années, c'est donc plutôt louable. En 2018, ce sont donc pas moins de trois albums de hard rock estampillés Hantson qui vont sortir les uns à la suite des autres. Après la publication d'un sympathique - mais néanmoins assez inutile - album de remixes symphoniques de SATAN JOKERS (Symphönïk Kömmandöh), Renaud Hantson changeait quelque peu ses habitudes en septembre dernier avec la sortie du premier album de SUMMER STORM, son nouveau projet en compagnie de Patrice Vigier. Mais il s'agissait d'un disque où Hantson n'avait, pour une fois, pas le rôle du cerveau principal. Logiquement, un nouvel opus de FURIOUS ZOO s'annonçait ensuite, afin de permettre à notre vieille gloire du heavy metal français de s'exprimer dans un cadre plus à sa mesure.

FURIOUS ZOO a toujours été l'un des projets les plus personnels de Renaud Hantson. N'oublions pas qu'après deux décennies passées à se consacrer quasiment exclusivement à sa carrière de chanteur de variété française, Hantson avait fondé FURIOUS ZOO au milieu des années 2000 pour revenir à ses premières amours saturées et donner une suite à Furioso, son album de hard rock sorti dans l'indifférence générale en 1993. Sur ce nouvel opus de la saga, Hantson continue donc de se faire plaisir mais modifie un peu sa formule. Après des années de stabilité, le line-up évolue de nouveau : exit ainsi le bassiste Julien Loison (apparemment viré pendant l'enregistrement), remplacé au pied levé par Dimitri Obolansky. Le fidèle lieutenant Pascal Mulot se charge toutefois de la moitié des titres à la basse. Quelques copains de Hantson viennent enfin prêter main forte sur plusieurs titres, donnant lieu à une liste de guests assez conséquente, une phénomène plutôt fréquent au sein de la vaste discographie du Français. Les plus malins d'entre vous n'auront d'ailleurs pas manqué de remarquer que la totalité du line-up actuel de SATAN JOKERS contribue ici à l'album. Autre élément nouveau, l'opus sort sous l'étiquette "Renaud Hantson's FURIOUS ZOO". La raison ? Selon Renaud, cet album s'apparente davantage à un album solo "en anglais" qu'à un véritable album de groupe. Au vu du bordel au niveau du line-up, on ne saurait trop lui donner tort. L'album est par ailleurs le second depuis Back To Blues Rock à omettre le mot "Furioso" dans son titre. Toutefois pas d'inquiétude, il s'agit bien du neuvième Furioso : le disque est ainsi clairement sous-titré "Furioso IX" sur certains sites de streaming musical.

Quelques mots sur la pochette, quand même : ah ah ah ah ah ah ah ah ah ah ah.
Nan sérieusement. Y a au moins un paquet de choses qui ne vont pas du tout dans cet artwork. Et encore, vous n'avez pas vu le reste du boîtier du CD... Mais au fond, on s'en bat la race. On a l'habitude des pochettes hideuses avec tous les différents projets de Renaud Hantson, que ce soit avec FURIOUS ZOO, avec SATAN JOKERS ou en solo. On sait qu'on aura systématiquement droit à un pur nanar de mauvais goût en matière de graphisme, néanmoins force est d'admettre que là ils ont fait fort ! Ce petit cerveau mal centré et ce bleu criard me fascinent plus que d'ordinaire, je dois bien vous l'avouer. Musicalement, c'est heureusement souvent moins nanardesque que ça pourrait en avoir l'air. Encore que si on regarde du côté de la carrière solo de Hantson, ce n'est pas souvent trop reluisant. Bon, maintenant qu'on a parlé de l'enrobage peu engageant du gâteau, il convient de vérifier si le cœur est tout de même correctement cuit. Avant d'entamer la dégustation, un élément nous indique que l'album risque hélas de souffrir du même problème intrinsèque à tous les opus de FURIOUS ZOO sortis depuis une quinzaine d'années : leur trop longue durée. Bordel, pas moins de 17 titres ici ! Dont d'ailleurs un nombre assez conséquent de reprises, mais on y reviendra.

Des bons moments, il y en a tout de même sur ce neuvième opus des Zoologues Furieux, et il faut les souligner. Le joli groove teinté de reggae sur "Strong" étonne ainsi au premier abord, et donne à ce titre une coloration inédite, qui fait plaisir à l'oreille. La superbe maîtrise du slap de Pascal Mulot rugit également avec un panache incendiaire sur la très funk rock "Face To Face", beau moment de l'album. Comme un écho volontairement exagéré aux origines métalliques du chanteur français, "It Kills Me" flirte pour sa part carrément avec le thrash metal ! Aurélien Ouzoulias, batteur de SATAN JOKERS, participe d'ailleurs au morceau. Les guitares dropées, dues au guitariste danois Ricky Marx (ex-PRETTY MAIDS), donnent enfin à ce titre des tonalités industrielles tout à fait inattendues sur un opus signé Renaud Hantson. La délicatesse refait ensuite son apparition sur l'intro de "Now He Has Gone", morceau hommage à PRINCE, avec ces mots en espagnol assez surprenants et ces paroles inspirées de l'oeuvre du Kid de Minneapolis. C'est un peu lourd mais ça fait quand même du bien, on a là une jolie ballade heavy tout à fait convaincante. Autre moment notable, "America", reprise de David ESSEX, brille par la présence à la guitare de Thibaut Abrial, comparse originel du premier Furioso de 1993.

Ces gages de qualité, non négligeables, ont hélas un revers beaucoup plus triste. Car le reste de Permanent Neurotic Beginner se vautre la plupart du temps dans du gros remplissage bien mou du gland : le morceau d'ouverture "Heaven Is (Where You Are)" manque d'emblée cruellement de pêche, l'inutilement longue et redondante "Voices Of My Silence" nous donne envie de bailler et la relativement heavy "Incredible" envoie du gras sans trop savoir où elle va. Que penser du slow "Let It Rain" ? "C'est du sirooooop !!!" pour reprendre les paroles d'une célèbre chanson de Hantson en solo datée de 1988. Ce qui ne rajoute rien à l'affaire : c'est franchement mielleux, pompeux, ça dégouline de sucre jusqu'à nous donner envie d'exiger un verre d'eau du robinet. Sans parler de la fin du morceau avec ces chœurs ultra mal mixés qui partent dans tous les sens : un supplice pour les oreilles, littéralement. Que dire enfin sur le joli passage acoustique hispanisant "Fernando & Lucia", composé par Michaël Zurita ? Ouais, c'est clairement superbe, mais... sérieux, ça fout quoi sur cet album ? C'est totalement hors sujet.

Moins surprenant, le goût pour les reprises, très habituel chez FURIOUS ZOO, est évidemment toujours présent : cette fois encore, Hantson se fait plaisir tout en prenant quelques risques et nous gratifie donc d'une reprise d'AMERICA. Certes, c'est amusant d'entendre le hit intemporel "A Horse With No Name" réarrangé en version métallisée, mais... ouais, en fait c'est pas si terrible que ça. Comme souvent avec Hantson, ça brasse un peu du vide. L'idée de départ est bonne, mais ça ne mène nulle part. La délicatesse absolue du morceau original est ici relativement trahie, bref ça pue un peu du zboub et c'est dommage. La reprise classique de Marvin GAYE "Ain't No Mountain High Enough" se révèle pour sa part plutôt banale, quoique relativement peu avare en grattes lourdes. On parlait de pâtisserie tout à l'heure, ben ici c'est pareil : c'est comme une recette trop riche en beurre, ça finit par foutre un peu la gerbe. Le réarrangement du gros tube de Bill WITHERS ("Ain't No Sunshine") est un peu plus réussi, même si ça manque encore une fois de subtilité. Beaucoup mieux maîtrisée, la version du célébrissime "School's Out" d'ALICE COOPER par FURIOUS ZOO se fait plus convaincante, mais le contraire aurait été scandaleux, vu le pedigree musical des spadassins présents dans l'arène. On aurait cependant préféré que le groupe s'en contente et ne nous étouffe pas avec toutes ces autres covers ventripotentes...

Cet album, beaucoup plus long que son prédécesseur de 2016, réitère encore une fois le problème récurrent des albums de FURIOUS ZOO (et de ceux de Renaud Hantson de façon générale). À savoir une tendance compulsive à l'excès, aux disques trop copieux, trop vite écrits, mal équilibrés et manquant constamment de liant. Comme toujours, Hantson ne sait pas doser, nous balance toutes ses idées du moment dans un énorme album indigeste. Charge à nous, amateurs consciencieux de l'ancien protégé de Michel BERGER, de déceler le bon grain de l'ivraie parmi chacune de ses nouvelles livraisons.

Certains jours la motivation est là, le reste du temps je dois bien avouer que j'ai la flemme.

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   RED ONE

 
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- Renaud Hantson (chant, batterie)
- Michaël Zurita (guitares)
- Pascal Mulot (basse)
- Dimitri Obolansky (basse)
- Joe Steinmann (batterie)
- +
- Aurélien Ouzoulias (batterie)
- Thibaut Abrial (guitares)
- Ricky Marx (guitares)
- Stéphane Novak (guitares)
- Flory Ann (choeurs)
- Audrey Chariras (choeurs)
- Butcho Vukovic (choeurs)
- Muriel Gastard (choeurs)
- Xavier Chiraud (choeurs)


1. Heaven Is (where You Are)
2. Strong
3. America
4. Let It Rain
5. It Kills Me
6. Voice Of My Silence
7. Incredible
8. Ain’t No Sunshine
9. School’s Out
10. Ain’t No Mountain High Enough
11. Face To Face
12. A Horse With No Name
13. Now He Has Gone
14. Fernando & Lucia
15. Number One
16. Anytime Anywhere
17. Hello From L.a.



             



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