In time ... En un mot, cela devient "intime". Est-ce une coïncidence ? Peut-être que oui, mais je suis de ceux qui pensent que les hasards n'existent pas. Et en effet, j'aurais tendance à penser que ce dernier E.P. est plus intime, qu'il reflète encore davantage la personnalité artistique de Jahen Oarsman au fil des années de travail. Il faut dire qu'en 5 ans, le projet de Jean-Baptiste Gerbaud n'a cessé de se développer, et quelle ascension !

C'est toujours porté par le label Tour2chauffe, lors d'une soirée concert au BBC d'Hérouville-Saint-Clair près de Caen, que Jahen Oarsman a fêté le lancement de ce tout dernier E.P. le 5 Octobre 2018.

Je ne me suis pas privée d'y assister, vous vous en doutez bien !

Dès le début de la soirée, O'Maley, le guitariste du groupe qu'on ne présente plus, assure le marchandising. Victime de son succès, le second E.P. « Hyde and Sick » est en rupture de stock. C'est dire à quel point il a plu au public !

Le concert débute et c'est un Jahen plus qu'épanoui que nous découvrons sur scène. Ses yeux pétillent, son sourire ne s'efface pas ; il rayonne. Ce troisième E.P. amène encore un changement d'équipe et on découvre deux nouveaux musiciens terriblement talentueux : Alexis, un bassiste qui en impose par sa présence sur scène, et puis Kévin, caché derrière sa batterie mais qui ne se laisse pas oublier grâce à ses talents. Il n'est d'ailleurs pas inconnu au bataillon caennais puisqu'il fait également parti du groupe Jimmy Usedboots.

Concernant les chansons de l'E.P, on n'est d'abord pas dépaysés avec la première chanson « To The Moon And Back » qui reste dans le mouvement du second E.P. de Jahen. En revanche, on découvre des chansons aux notes plus chaudes, plus blues, accompagnées par la voix plus soul encore de Jahen. « Girl Next Door » est terriblement envoûtante et invite à flâner sous un soleil couchant de fin d'été en pensant à la fille qu'on aime. « Stuck in the 90's » reste dans ce que j'aime appeler le "mood" de l'album. Un peu plus rythmée mais rappelant toujours la flânerie des saisons les plus chaudes de l'année, son refrain entraînant a fait chanter tout le public du BBC ce soir-là.
« Something Worth The Ride » est une très belle surprise. Toujours dans ce son vintage qui porte bien l'E.P, cette ballade très bien écrite est accompagnée d'un orgue qui s'accorde à merveille à l'ambiance de la chanson (joué par Joachim Blanchet sur l'enregistrement). C'est une chanson, certes, peut-être un peu plus « traditionnelle » que ce que Jahen Oarsman a l'habitude de produire, mais divinement bien articulée. Et pour revenir à « la sauce Jahen » rien de mieux que « Wash Me Down » où l'on retrouve de nouveau les chœurs qui caractérisent le groupe, un rythme un peu plus effréné qui n'est pas pour déplaire et une grande place pour la guitare d'O'Maley.
On termine avec Bayou, une véritable explosion avec ses notes dansantes qui amènent un style encore différent du reste de cet opus. Ce titre est un savant mélange de voyage et d'électricité ; il a fait danser sans mal toute la salle ! Et sachez qu'un très joli clip a été réalisé et dévoilé peu avant la sortie de l'E.P. Vous pouvez le retrouver sur la page Youtube de l'artiste.
On apprécie que Jahen se sépare de sa guitare pour certaines chansons afin d'occuper tout l'espace de sa voix chaleureuse et de se mouvoir au milieu de ses musiciens ; si vous voulez mon avis, ça lui va bien !

La nouvelle formation du groupe a amené de belles surprises concernant les anciennes chansons qui ont été revisitées. Ainsi, on a eu la chance d'entendre "E-song" et "So Long" d'une toute nouvelle manière, et ce que c'était beau ! Pour tout vous avouer, ces chansons font partie de mes préférées des deux anciens E.P, et elles sont sublimées par le groupe que forme désormais Jahen Oarsman.

On a également eu le droit à une superbe reprise de la chanson "Holiday" de Madonna, revisitée à la sauce Jahen pure et dure. La seconde voix, toujours assurée par O'Maley, est une nouvelle fois mise en valeur par ce cover. Ces chœurs à la voix de velours sont d'ailleurs une marque de fabrique de la machine Jahen. Il serait bien dommage de s'en passer, croyez-moi.

Le concert a touché à sa fin bien trop rapidement tant j'ai été envoûtée par le spectacle. Jahen ne s'est pas privé de nous dire à deux reprises à quel point il était ému. Non seulement parce que le BBC est une salle importante pour lui mais également parce qu'il était fier de nous présenter ce nouvel opus, traduisant deux années de travail.

Alors les amis, ne vous privez pas d'enchanter vos oreilles !