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1973 Melos

CERVELLO - Melos (1973)
Par MARCO STIVELL le 26 Octobre 2019          Consultée 814 fois

« On veut faire du rock à claviers, mais sans claviers ! », telle pourrait être la formule résumant le son de CERVELLO, en ce début d'années 70. C'est l'âge d'or du rock progressif et pas moins en Italie qu'ailleurs !

En 1970, à Naples, un guitariste surdoué de 17 ans, Corrado Rustici, fonde ce groupe avec le concours de musiciens ayant tous deux ans de plus que lui ! Ce sont le bassiste Antonio Spagnolo et le saxo/flûtiste Giulio D'Ambrosio. Il y a aussi le batteur Pino Prota et le chanteur Renato Lori qui sont néanmoins vite remplacés par Remiglio Esposito et Gianluigi Di Franco.

La formation classique de CERVELLO est en place... mais ne dure que quatre ans (dans un premier temps), ne laissant derrière elle qu'un unique album, souvent cité comme essentiel du prog italien. Encore une fois, c'est d’abord grâce à Corrado Rustici dont le grand frère, Danilo, est guitariste du groupe OSANNA, que l'histoire du groupe avance : un contrat avec Dischi Records (Sony Music) leur est proposé.

Sorti en 1973, Melos ("pommiers", même si on voit plutôt une boîte de tomates sur la pochette), dont le semblant de concept est basé sur la mythologie grecque, c’est du rock progressif en formats courts (morceaux de sept-huit minutes maximum), à la tendance très italienne. On rapproche souvent ce disque de celui d’OSANNA souvent cité comme référence lui aussi, Palepoli sorti un an plus tôt. CERVELLO ("cerveau") lorgne clairement vers une formule sauvage et expérimentale, à mi-chemin de KING CRIMSON et VAN DER GRAAF GENERATOR.

Pour pallier l’absence de claviers, et en plus de Giulio D’Ambrosio, trois musiciens (dont le chanteur) jouent de la flûte traversière ! Des tapis de flûtes se font régulièrement entendre, sur les introductions folk/blues calmes et sur les développements fusion et furieux, car CERVELLO tend régulièrement à suivre ce schéma, quitte à enlever toute surprise. Ce que l'on prend pour du Mellotron ou autre synthé, c'est aussi souvent le sax de D'Ambrosio au son modifié, et à cet ensemble sonore, il faut ajouter le pédalier basse Moog Taurus de Spagnolo. Ce qu'il ne faut pas faire pour ne pas embaucher de claviériste ! Le résultat est fort intéressant, d'abord pour cela.

Ensuite, il y a la couleur du premier album de KING CRIMSON, à travers un aspect ballades nébuleuses aux arpèges délicats ("Trittico", "Melos", "Canto del capro") et le travail d'Esposito à la batterie - incluant un jeu de cymbales assez délicieux - couplée au vibraphone (secondé par Rustici), comme sur "Moonchild". Cependant, encore une fois, c'est très vite nuancé par des départs brusques vers des élans musicaux à la touche malsaine, ou un magma de sax et de guitares (fabuleux Corrado Rustici !) bouillonne, nous explose en pleine figure. Effets de bandes inversées, delay/écho, parties dépressives avec batterie tribale lente ("Scinsione (T.R.M.)") sont offerts au programme !

Le versant vocal n'est pas à prendre à la légère. Sur un ton peterhammillien, Gianluigi Di Franco se veut très théâtral, grinçant, délirant. N'étant pas franchement amateur, j'admets que cela se prête bien à un tel genre, d'autant plus qu'il y a pas mal de jeu sur l'idée de chorale façon nonnes ("Canto del Capro") ou enfants ("Affresco"), suivant le grand dérangement psychologique voulu, choeur d'hommes massif et lyrique à la fin de "Trittico"... Outre un très beau "Melos", garni de splendides descentes d'accords, il y a "Galassia" où la voix de Di Franco s'élève jusqu'à se perdre dans le ciel, jusqu'à la retombée free-jazz de rigueur, bien entendu. Certains adorent, d'autres trouvent brouillon, mais il va sans dire que l'écoute d'un tel disque ne laisse pas indifférent !

L'existence de CERVELLO,courte, s'achève en 1974. Certains membres poursuivent leur carrière musicale, notamment Corrado Rustici qui trouve une petite place chez OSANNA et UNO avant de fonder un autre groupe très important : NOVA (et bien d'autres choses encore). Sans Di Franco (devenu spécialiste en musicothérapie et décédé en 2005), CERVELLO se réunit en concert durant l'année 2017, cette fois avec un claviériste !

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   MARCO STIVELL

 
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- Gianluigi Di Franco (chant, flûte, percussions)
- Corrado Rustici (guitare lead, flûtes, vibraphone, choeurs)
- Giulio D'ambrosio (saxophones, flûte, choeurs)
- Antonio Spagnolo (basse, guitares, pédalier basse, chant, flû)
- Remigio Esposito (batterie, vibraphone)


1. Canto Del Capro
2. Trittico
3. Euterpe
4. Scinsione (t.r.m.)
5. Melos
6. Galassia
7. Affresco



             



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