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1969 The Meters
Look-Ka Py Py
 

- Style : Aaron Neville , Dr. John, Booker T. & The Mg's, Trombone Shorty, Professor Longhair
- Membre : Cyril Neville

The METERS - The Meters (1969)
Par JASPER LEE POP le 17 Novembre 2020          Consultée 1762 fois

"Nous demandons que les chasseurs soient confinés au même titre que tout citoyen". Voilà ce que je viens de recevoir dans ma boîte mail. Un pur hasard ou est-ce qu’un algorithme a détecté que je chroniquais les albums du chasseur Ted NUGENT ? Peu importe, aujour'hui, chacun peut mettre en ligne une pétition grâce à Internet alors il n’y a pas de raison, j’ai décidé de lancer ici la mienne pour réhabiliter The METERS et notamment le rôle majeur qu’ils ont tenu dans l’essor du mouvement Funk. Pourquoi est-ce qu’on ne pense pas automatiquement aux METERS en tant que parrains du Funk alors qu’ils sont à la troisième position des artistes les plus samplés derrière James BROWN et PARLIAMENT/FUNKADELIC qui eux viennent facilement à l’esprit ? Une telle injustice ne pouvait pas perdurer et Forces Parallèles se devait de mettre son influence considérable au service de ce combat.

La réponse vient en grande partie de l’origine géographique du groupe. The METERS* est un quatuor de La Nouvelle-Orléans repéré par le grand manitou de la Big Easy Allen TOUSSAINT. Les quatre musiciens surdoués emmenés par l’organiste Art Neville, déjà une gloire locale grâce à sa version du "Mardi Gras Mambo" avec les HAWKETTS en 1954, sont dans un premier temps le groupe maison des studios Sansu du susnommé Toussaint et du producteur Marshall Sehorn. Ils sont en cela l’équivalent de BOOKER T. and the M.G.’s (à qui ils seront souvent comparés ne serait-ce que parce qu’ils partagent la même configuration) pour Stax à Memphis et enregistrent avec toutes les stars du coin (citons Lee DORSEY) avant que Sehorn ne décide de leur donner leur chance. Mais si Crescent City a une identité musicale certaine, elle ne jouit pas du rayonnement de Memphis dans l’industrie du disque et ça, The METERS le traîneront comme un boulet pendant toute leur carrière.

La seconde raison qui découle directement de la première, c’est que le Funk des METERS incorpore les éléments de ce creuset géographique. Moins directement énergique et rentre-dedans que la bande du Godfather of Soul, la musique du combo Louisianais est plus indolente et minimaliste (pas de section cuivres chez eux). Mais pas moins groovy pour autant, notamment grâce au jeu du batteur Joseph "Zigaboo" Modeliste qui a su intégrer à ses patterns les caractéristiques rythmiques des fanfares de NOLA (ce qu’on nomme Second Line Drumming). Le résultat, c’est un jeu tout à la fois syncopé et percutant dont l’exemple le plus connu est le hit "Cissy Strut", un des beats les plus influents du Funk aux côtés des "Cold Sweat", "Funky Drummer" de Clyde Stubblefield et "Sex Machine" de "Jabo" Starks. Génialement simple et immédiatement addictif, le beat n’en demeure pas moins vicelard à jouer. Comme toute la musique des METERS en somme, également caractérisée par le fait que la basse double souvent la mélodie de la guitare, chose qui ne se faisait pas à l’époque.

Ce premier recueil de compositions instrumentales impose immédiatement le talent d’un groupe soudé qui a mine de rien déjà plusieurs heures de vol à son actif et qui a le bon goût de jouer à l’économie. "Sophisticated Cissy", "Here Comes the Meter Man" rentrent immédiatement dans le crâne, "Cardova" est emmenée par la basse puissante de George Porter, Jr. et "Art" mélange R&B et surf music. L’absence de chant fait qu’on a tout loisir de se concentrer sur le jeu des quatre protagonistes et notamment sur les échanges entre l’orgue typiquement New Orleans d’Art Neville et la guitare de Leo Nocentelli qui passe sans effort entre rythmiques et licks sinueux témoignant de l’assimilation du répertoire jazz de ses aînés. L’ensemble souffre bien sûr du formatage de l’époque, on a ici affaire à une collection de courtes jams se finissant toutes en fade out et certains riffs ont tendance à se ressembler ("Here Comes the Meter Man" et "Ease Back"?) mais la concision et la maîtrise du groupe forcent au respect et font de cet album un des jalons historiques marquant la transition de la Soul vers le Funk naissant. Sortons les banderoles et défilons en fanfare, l’heure est venue de réhabiliter les METERS !

* Qu’on traduira par Les Mesures (en solfège).

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   JASPER LEE POP

 
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- Art Neville (claviers)
- Leo Nocentelli (guitare)
- George Porter, Jr. (basse)
- Joseph 'zigaboo' Modeliste (batterie)


1. Cissy Strut
2. Here Comes The Meter Man
3. Cardova
4. Live Wire
5. Art
6. Sophisticated Cissy
7. Ease Back
8. 6v6 La
9. Sehorn's Farm
10. Ann
11. Stormy
12. Simple Song



             



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