Recherche avancée       Liste groupes



      
ROCK IN OPPOSITION  |  STUDIO

Commentaires (2)
L' auteur
Acheter Cet Album
 

ALBUMS STUDIO

1975 Desperate Straights
 

- Membre : Henry Cow

SLAPP HAPPY/HENRY COW - Desperate Straights (1975)
Par K-ZEN le 2 Septembre 2021          Consultée 487 fois

C’était un dimanche, un beau dimanche de juillet 2021, ensoleillé.

Quelques instants avant que le portier Gigio – comme le surnomment affectueusement les supporters – Donnarumma ne plonge (une nouvelle fois) du bon côté pour l’éternité, vers minuit, les tifosi étaient comme figés au milieu du gué, suspendus entre deux états opposés, prêts à basculer dans l’un ou l’autre en fonction du résultat final, puis à se prendre les pieds dans des chaises qu’ils auraient renversées. De rage, joie ou sentiments entremêlés.

Quelques instants avant ce penalty, je repensais encore au visage que pouvait arborer le quidam HENRY COW si son existence était finalement avérée. Une moustache, des cheveux grisonnants, des yeux perçants. Dupond ou Dupont ? Avait-il joué au foot lors de sa jeunesse ? Quel type de chaussettes arborerait-il avec ses sandales aérées ?

Suivant la couleur de ces fameux bas, à 20h, il y avait trois hypothèses possibles pour la finale.

Hypothèse 1 : 3-0 pour l’Angleterre, nationalité du groupe de Chris CUTLER.

Hypothèse 2 : 1-2 pour l’Italie, le vert et le rouge symbolisant le drapeau italien, le bleu l’Union Jack.

Hypothèse 3 : 1-1 avec comme seule différence par rapport à l’hypothèse 2 que le rouge ne permet pas de trancher car présent des deux côtés. Tirs aux buts donc pour départager la chose.

Hypothèse 4 : conférence d’Elon Musk sur la chaussette, permettant d’améliorer son cours boursier en fonction des critiques sur les cryptomonnaies. Peu de rapport avec le football, je vous le concède.

Les deux premières hypothèses furent plus ou moins rapidement infirmées, la quatrième envoyée dans l’espace avec Jeff B., on attend toujours de ses nouvelles à l’heure où je compose ce texte, aidé par ces notes inscrites sur une nappe de restaurant, quelques instants… avant ce fameux penalty. Bien en amont d’autres évènements déplorables liés au football.

Auparavant, à ce bar, là, Los Palabros ou je ne sais pas quoi au cœur du Vieux Nice, la discussion était forcément teintée de musique. FOALS avait-il viré électro dès son second album, la collaboration Lou REED/METALLICA était-t-elle gênante – à fortiori pour l’ancien chanteur du VELVET UNDERGROUND dont il s’agissait du dernier enregistrement –, le Rock In Opposition prétentieux ? Trop extraverti, un des protagonistes nous avait affiché comme jamais. On aimerait bien reconstituer l’histoire qui vous a mené aux chaussettes. Une fois validée l’incohérence du récit dans une conversation ésotérique avec ces voisins de tablée, il devenait impossible d’y échapper. Ils connaîtraient ainsi le triptyque pédestre introductif de l’œuvre composée par HENRY COW selon qu’ils aillent au bout de la démarche. On peut y croire.

La persévérance pourrait ensuite les mener vers cet album associatif matérialisant la rencontre stimulante avec le groupe pop cosmopolite SLAPP HAPPY, sur lequel figurent d’autres sommités du rock progressif, Mont CAMPBELL (EGG) ou Pierre MOERLEN (GONG) en tête.

Le hautain "Some Questions About Hats" introduit sur les chapeaux de roue le nouveau format musical en même temps qu’il se permet quelques irritantes considérations concernant les couvre-chefs sur fond de piano et violon. Plus accessibles, les titres se font chansonnettes, illustrées par Dagmar KRAUSE dont les vocalises oscillent entre roulements crispants et tics pop que l’on retrouvera plus tard chez Kate BUSH. "Strayed", surf song cramée et exception à la règle, est quant à elle interprétée par Peter BLEGVAD.

Comptines surréalistes, instables voire dangereuses entonnées au crépuscule en forêt où défile toute la ménagerie : vers, chouettes, tigres, chimpanzés. Un spectacle de cirque à la durée minimaliste oscillant entre les vignettes ambient de Brian ENO, la pop difforme dispensée par Robert WYATT et même les insalubrités de ZAPPA (le quasi-single "Europa" et sa guitare électrique qui auraient pu figurer sur Apostrophe).

Encadrant ces explorateurs, deux instrumentaux à la marge : "Desperate Straights", jazz apaisé mené au piano à la gloire de cet orage qui n’octroie jamais de tonnerre et l’inquiétant "Caucasian Lullaby", simple pulsation, résonnant comme une alarme dans la lande ukrainienne et signifiant le début de la réclusion malheureusement vitale.

Hansel et Gretel, parmi la moiteur imbibant la station Nation, attendaient leur métro pour rejoindre leur mère-grand à la manifestation. Un clochard habillé en loup dormait paisiblement sur un banc. Denham !… Prochain train pour Denham !… 1 minute !. Sans un bruit, la rame entra en gare. Sur son flanc, les publicités grossières vantaient les mérites qu’offraient chaussettes dans la vie quotidienne. La foule offrirait une improbable échappatoire.

A lire aussi en ROCK PROGRESSIF par K-ZEN :


RARE BIRD
As Your Mind Flies By (1970)
Envol groupé




HENRY COW
Unrest (1974)
Agitation libre


Marquez et partagez





 
   K-ZEN

 
  N/A



- Dagmar Krause (chant, wurlitzer)
- Peter Blegvad (guitare, chant)
- Anthony Moore (piano)
- Tim Hodgkinson (clarinette, piano)
- Fred Frith (guitare, violon)
- John Greaves (basse, piano)
- Chris Cutler (batterie)
- Geoff Leigh (flûte)
- Pierre Moerlen (percussions)
- Mont Campbell (cor)
- Mongezi Feza (trompette)
- Nick Evans (trombone)
- Lindsay Cooper (basson, hautbois)


1. Some Questions About Hats
2. The Owl
3. A Worm Is At Work
4. Bad Alchemy
5. Europa
6. Desperate Straights
7. Riding Tigers
8. Apes In Capes
9. Strayed
10. Giants
11. Excerpt From The Messiah
12. In The Sickbay
13. Caucasian Lullaby



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod