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2023 Devoted

SEATON - Devoted (2023)
Par NOSFERATU le 4 Mai 2023          Consultée 835 fois

Aix fin des années 80, mes fameuses années étudiantes dans une ville pas vraiment rock. Pour qu’une ville soit rock, il est urgent de le rappeler, il faut une scène précise avec une salle de concert et des activistes qui se bougent (associations, fanzines…) .Pour les concerts et sortir du cadre "fiestas d’enfer" estudiantines, il fallait surtout aller à Marseille où une scène noise rock allait poindre avec SMASH THE SLASH, futur KILL THE THRILL.

Pourtant dans la ville la plus "sexy de France" d’après un rigolo sondage de ces années là ( certes fallait voir le nombre de jolies filles au m2), les groupes de l’ami Bernard Lopez (actuel JIM YOUNGER'S SPIRIT, trip néo psyché, LOCAL PASSION très marqué par MARQUIS DE SADE, NEEDS plus orienté garage sixties), CELLOPHAN, punk à la française (fantastique pogo durant leur show à Avignon dans un endroit qui m’a échappé), TEX WILLER pratiquant une sorte de noise rock et donc SEATON ont fait un peu bougé les choses dans cette tranquille ville bourgeoise.

Depuis l’adolescence où je suivais de très près les groupes locaux, j’ai toujours apprécié ces combos du coin qui dégageaient une aura régionale mais qui auront marqué leur époque. Des groupes pour reprendre le jargon footballistique, que l’on classerait au niveau régional 1, voire en national 3. En gros, du culte local…
Seaton était une formation new-wave (comme on disait à l’époque) originaire de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur qui a été active de 1986 à 1989. Une véritable orfèvrerie oubliée des scènes indie-cold wave-gothique national ! Et il est toujours utile de rappeler qu’il n’y avait pas que les clowneries alternos à la LUDWIG VON 88, le rock littéraire style NOIR DESIR ou les imbécilités métal comme DEMON EYES à l’époque en France.
Des traces de SEATON, il y en a eu sur une cassette sortie en 88 et un titre sur la compilation post punk thesaurus aux cotés des plus connus VOX DEI et ALAIN KAN, le fameux chanteur junk qui a disparu dans le métro parisien…

Mais il aura fallu attendre "Les Disques Abrasifs" pour la publication de Devoted, le premier et réel enregistrement de Seaton… trente quatre ans après la fin du groupe. On se rappelle aussi de ce concert enfiévré aux Arts et métiers d’Aix vers 88 dont on peut apercevoir la vidéo sur YouTube, avec un chanteur morrisonien en diable, un chien qui était venu sur scène (!) et le court profil de votre serviteur, spectateur, à la toute fin du set… Et d’une soirée embrumée où avec le guitariste, nous avions refait l’histoire du rock …

Les membres de SEATON se rencontrent par hasard en 83 durant un show des merveilleux ECHO AND THE BUNNYMEN à Marseille. C’est surtout autour du duo Thierry Ringelstein le guitariste, et du chanteur David Rosane que l’ossature se forme. Viennent se greffer rapidement autour d’eux Fred Girard à la basse et Mohamed Bob Bader à la batterie.Tous s’entichent de la vague cold wave alors en vogue… SEATON proposait ainsi une new wave ultra référencée. On retrouve en effet, dans leurs compositions des relents de CURE, de JOY DIVISION, de BAUHAUS, des PSYCHEDELIC FURS.

Leur chanteur David était un vrai chanteur anglophone, évitant les yaourteries, comme on pouvait l’entendre chez certains autres hurleurs des différents courants musicaux d’ici. Sur scène, il jouait avec les tics d’un certain roi lézard et en dehors des groupes fondamentaux cités plus haut, les DOORS arrivaient effectivement en pôle position dans les références. C’est flagrant sur "November". Sinon, pour les vocaux, notre charismatique roi des reptiles aixois intégrait aussi des modèles absolus comme Ian Curtis (JOY DIVISION), Ian Mc Culloch (ECHO) ou Peter Murphy (BAUHAUS) dans les chansons respectives que sont "Desolated Years", "Piece of the Dawn" et "Fire".

Les morceaux proposés illustrent ainsi ce mimétisme bienvenu. Au moins, ses membres étaient bien dans leur époque de ces sombres eighties, échappant aux clichés revivals qui déjà pointaient leur nez. L’introduction de "Piece of the Dawn" semble venir des ténèbres de JOY DIVISON mais la rythmique qui suit lorgne lourdement sur le CURE du début des années 80. Celle de "Future Days" remémore les envolés tribales de SIOUXSIE mais les parties de guitare font penser irrésistiblement à celles de Will Sergeant, le flamboyant guitariste d’ECHO. "Devotion" se situe dans l’axe WARSAW/JOY. La basse groovy de "Blue to Grey" toute post punk, bien mise en avant, évoque le BAUHAUS des early eighties. BAUHAUS que l’on ressent aussi dans l’assez expérimental "Fire".

On relevera "Meknès blues", au parfum orientalisant (qui pour rester au niveau national n’est pas loin d’un DAZIBAO) comme une possibilité de ce qui aurait pu être un hit, faisant d'ailleurs l’affaire d’un clip. Deux morceaux extraits de concerts, "Clumsy Clown" et "Devotion", plutôt incandescents, transpirant d’une énergie punkoide, mettent en valeur la dimension live du combo. Plus tard, les membres formeront STEREO CHILD, louchant fortement sur les mélodies punk indie de SUGAR ou des PIXIES.

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- Fred Girard (basse)
- Mohamed Bob Bader (batterie)
- Thierry Ringelstein (guitare)
- David Rosane (vocaux)


1. Piece Of The Dawn
2. November
3. Desolated Tears
4. Futus Days
5. Sadder Gods
6. Devotion
7. Blue To Grey
8. One On One
9. Little Men
10. Violent Wind
11. Four Trees
12. Meknès Blues
13. Yellow Fever
14. Fire
15. Clumsy Clown
16. Devotion



             



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