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Jason HAKIN - Writing Home (2007)
Par ELLIOTT le 26 Mars 2008          Consultée 4122 fois

"Personne ne doit avoir peur de l'inconnu parce que tout homme est capable de conquérir ce qu'il veut et qui lui est nécessaire". On ne sait pas si Jason Hakin a lu ou relu "L’Alchimiste" de Coelho avant de quitter son Canada natal mais la phrase qui précède pourrait lui servir de devise. Car voilà un bonhomme qui, en lâchant boulot et appart’ pour venir défendre son premier album sur le Vieux Continent, se donne crânement les moyens de vivre son rêve.
Confectionné avec l’aide du producteur Will Haas (The Rizdales, Howl, Ruth’s Hat…), ce premier opus est le fruit de plusieurs mois d’un travail qui, au final, donne cette galette aux accents pop et forte de quatorze compos réunies sous le nom de "Writing home".

Bien sûr, la route sur laquelle Jason Hakin voyage (et nous embarque, par la même occasion) a été tracée par d’autres. Les maîtres d’œuvre seraient d’ailleurs quatre liverpuldiens aperçus pour la dernière fois aux abords d’un passage clouté. Une route connue et maintes fois empruntée : par les Eagles, notamment, ("Writing home"), mais aussi les Kinks période "Muswell hillbillies" ("Untitled 1") ou encore The La’s ("Special kind of fool").
A de rares exceptions près (le titre éponyme et peut-être la ballade "Stars… for a friend"), le disque doit beaucoup plus à la pop anglaise qu’à son pendant d’outre-Atlantique. En peaufinant son travail (l’écriture de "Warm", "Stars" ou de l’excellent "Listless" remonte à 2006), Hakin a pris le soin de laisser reposer ses mélodies afin de les enrichir.
Evidemment, la filiation artistique avec les Beatles saute aux yeux, au moins autant que la ressemblance physique avec McCartney. Il suffit d’écouter "Heaven waits". Si la similitude vocale avec Paulo y est moins flagrante qu’elle ne pouvait l’être sur la demo, le doute n’est pas permis. Le morceau possède cette mélancolie naturelle et volontiers aguicheuse à laquelle le xylophone vient apporter une touche d’onirisme bienvenue. L’un des plus beaux moments de l’album…
L’intro piano-voix et les chœurs de "Wolf at the window" ne sont pas sans évoquer "Let it be" quand le pont, lui, lorgne vers l’ambiance big band d’un "Maxwell’s silver hammer". Il y a ce petit je-ne-sais-quoi de "I should have known better" dans "Special kind of fool", l’ombre du McCartney période "Hope of deliverance" plane sur "Lovers and friends" et, enfin, les dernières secondes de l’album semblent presque issues des chutes de studio du Double Blanc.

On pourrait continuer ce jeu indéfiniment mais ce serait confiner le disque. Après tout, Jorge Luis Borges ne disait-il pas que "toute fiction est potentiellement déjà écrite dans l'alphabet : on ne crée rien, on ne fait que redécouvrir une histoire." Le talent de Jason Hakin, en plus d’être un songwriter inspiré et prometteur, c’est de manier l’héritage avec soin, là où bon nombre en abuseraient. Au final, ce qui semble le plus l’avoir inspiré chez les maîtres, c’est le souci des arrangements (l’enchaînement "Quintessence-Writing home (reprise)", "Untitled 1" ou encore "Limb from limb"). Chaque titre a reçu la plus grande attention et on comprend mieux pourquoi Will Haas cite Jeff Lynn parmi ses influences tant la minutie est perceptible. Entre cordes, distorsion et cor, le final de "Warm" est un véritable mélange des saveurs.
En faisant la part belle aux mots et à la musique, Jason Hakin met en avant ses chansons. Aucun solo pompeux, aucune démonstration technique futile. Sa qualité de multi-instrumentiste lui sert uniquement à mettre celles-ci en valeur car finalement ce sont elles, les vedettes.
Nul doute que lorsqu’on lui en donnera les moyens, le Canadien fera des merveilles en studio. En ces temps prochains, il aura alors sorti d’autres albums parmi lesquels un live, le sempiternel album de la maturité mais aussi et surtout une symphonie pop, petit bijou dont on dira qu’elle est son œuvre la plus aboutie. C’est sûrement à ce moment-là qu’on s’apercevra que, rétrospectivement, "Writing home" était déjà un best of à lui tout seul. Alors fermons les yeux et rêvons. Tomorrow never knows…

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   ELLIOTT

 
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- Jason Hakin (chant, guitares, basse, piano, claviers, xylophone)
- Tim Vail (batterie)
- Will Haas (basse)
- Mary-elisabeth Brown (violon)
- + Divers...


1. Writing Home
2. Heaven Waits
3. Listless (trapped In A Love Scene)
4. Wolf At The Window
5. Stars... For A Friend
6. Only Good Things
7. Warm
8. Untitled 1
9. She Was A Dancer
10. Special Kind Of Fool
11. Lovers And Friends
12. Limb From Limb
13. Quintessence
14. Writing Home (instrumental Reprise)



             



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