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1999 Noels Provencaux

JEAN-BERNARD PLANTEVIN - Noels Provencaux (1999)
Par MARCO STIVELL le 25 Décembre 2023          Consultée 261 fois

Le huitième album du troubadour-collecteur moderne, Jean-Bernard PLANTEVIN, éternellement associé à la ville de Mazan (nord-est de Carpentras, sur les contreforts du mont Ventoux), tombe à point nommé en cette fin de millénaire, comme respectant la date du calendrier annuel à laquelle il est consacré. Le 24-25 décembre, si important en Provence, en tout cas pas moins qu'ailleurs !

L'album est une transcription sonore des chants de Noël publiés au même moment dans un recueil de partitions par les éditions Librairie Contemporaine. On y retrouve un accompagnement devenu habituel pour PLANTEVIN depuis le début de sa carrière discographique et au fil des ans : outre son propre fils Thibaut, le bassiste Fabien Gilles, le guitariste Joël Gombert, l'accordéoniste Christophe Feuillet et la violoncelliste Danielle Lampin. Parmi les galoubets-tambourins, Nicolas Klutchnikoff demeure en place et, pour le dernier morceau, sans doute l'air provençal le plus célèbre, à savoir "La Marcho di Rèi", le saxophoniste Patrice Roquel fait une apparition unique.

PLANTEVIN puise dans le répertoire le plus ancien et le mieux conservé des chants de Noël du pays de Provence, à savoir depuis l'ère baroque (entre 1600 et 1750) pour une majeure partie, en adaptant pour une grosse majorité le travail du prêtre-musicien 'profane' Nicolas Saboly qui, lui, a vécu au XVIIème siècle de l'autre côté de Carpentras (Monteux/Avignon, où il est enterré dans l'église Saint-Pierre, la rue et la place la plus proche portant son nom).

On lui doit "Touro-Touro-Louro" entre autres, chanson présentée sous forme de pompe/country sautillante plutôt sympathique, basse et accordéon en avant, et la petite surprise du pont instrumental en mode mineur mélancolique quand le reste chanté est en majeur joyeux. Je préfère la version plus martiale qu'en avait fait MONT-JÒIA en 1978. Deux ans avant sa mort en 1675, Saboly avait également composé des chansons dédiées aux bergers, notamment le magnifique "Pastre di Mountagno", complainte délicate et triste, où PLANTEVIN chante par-dessus l'arrangement des marimbas harmonisés de son fils Thibaut, le galoubet planant tout proche et la fin se faisant aux grelots pour évoquer les troupeaux.

Autre 'tube' de Saboly tout de même, "La Cambo Me Fai Mau" ou "La Jambe Me Fait Mal, Boute Selle à Mon Cheval", air des plus typiques aux intonations grivoises dont le plus beau ici reste le début en voix-guitare seulement, esprit troubadour à son summum (même si en 1976, le groupe MALICORNE avait également fait fort à sa manière). "Li Plus Sage" prend des atours de comptine d'enfant, tandis que la mélodie de "Pastre, Pastresso" n'est pas sans rappeler "Digo Jeneto!", parmi les standards les plus connus de Provence. Le plus impressionnant demeure le formidable "Sant-Jousè M'a Di", tout en progression rythmique et textuelle complexe, où le violoncelle symbolise la peur que les gens avaient, en plein hiver la nuit, d'une possible rencontre avec le Diable. Le chant de PLANTEVIN, plutôt calme ailleurs et à son tour, s'y fait progressivement menaçant.

Outre un petit instrumental égayant faisant la part belle aux marimbas/xylophones, "C'est le Bon Lever", qui date de la fin du XVIIIème siècle, pour cette même période on bondit cinquante-cinq années avant, lorsque Joseph Domergue, prêtre d'Aramon (donc dans le Gard provençal littoral du Rhône, à quelques kilomètres d'Avignon), signe en 1743 la fameuse "Marcho di Rèi" sur la "Marche de Turenne", prétendument de Jean-Baptiste LULLY, et qui, sous la baguette de Georges BIZET par la suite, est devenue la célébrissime "Arlésienne". Cette version 'country' offre ici un solo de saxophone soprano au timbre de clarinette orientale et du plus bel effet.

Enfin, parmi les ballades, on note, plus proche de nous, à la fin du XIXème siècle, l'écriture de Xavier de Fourvières (malgré son nom, attaché toute sa vie au village de Robion, au pied du Luberon), la berceuse légère "Un Poutoun à l'Enfant Jèsu". Bien mieux encore, d'origine anonyme, "Un Angeloun Parèis Sus la Coulino" avec sa guitare délicate, où la Natalité est chantée avec une chaleur contemplative quoique toujours un rien approximative avec PLANTEVIN, sur fond d'arrangements jolis et ambiancés. Peut-être pas un disque essentiel en qualité, néanmoins, un effort sincère qui a reçu, à juste titre, le prix Nicolas Saboly.

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   MARCO STIVELL

 
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- Jean-bernard Plantevin (chant)
- Thibaut Plantevin (percussions, claviers)
- Joël Gombert (guitare classique)
- Fabien Gilles (basse)
- Christophe Feuillet (accordéon)
- Sylvain Tevet (violon)
- Danielle Lampin (violoncelle)
- Patrice Roquel (saxophone soprano)
- Nicolas Klutchnikoff (galoubet-tambourin)
- Sébastien Bourrelly (galoubet-tambourin)
- Bernard Proust (galoubet-tambourin)


1. Touro-louro-louro
2. Un Angeloun Parèis Sus La Coulino
3. C'est Le Bon Lever – Instrumental
4. Pastre Di Mountagno
5. Pastre, Pastresso
6. Li Pastourèu
7. Li Plus Sage
8. La Cambo Me Fai Mau
9. Aniue Nòsti Vesin
10. Pèr Noun Langui
11. Un Poutoun à L'enfant Jèsu
12. Sant-jousè M'a Di
13. La Marcho Di Rèi



             



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