Le fait est là, et c’est seulement après quatre ou cinq écoutes que la cruelle vérité quant à la qualité de « My Friends All Died In A Plane Crash » se révèle. Coup de cœur dans beaucoup de magazines spécialisés (ou pas), le duo pop-folk de Cocoon envahit les ondes radios et jouit d’un succès de plus en plus important… Ok, mais avec quels arguments ? On se le demande…

Le problème principal avec les groupes français qui veulent faire de la musique britannique, c’est qu’ils n’ont ni le talent ni les capacités de leurs collègues d’outre-manche.
Premièrement, et c’est bien connu, en France, on parle mal anglais. Non seulement Cocoon en fait les frais, mais semble en prime ne faire aucun effort de transition inter-linguistique : Monstrueuses erreurs de syntaxe, accent assez immonde, ambiance niaise à en devenir insupportable et paroles franchement limitées. Sympa comme programme.

Deuxièmement, et c’est bien connu, en France, on n’est pas très forts pour faire de la pop. Là encore Cocoon ne déroge pas à la règle, et manque cruellement d’inspiration. C’est simple, tous les titres sont des ballades, ou des semi-ballades. Facile pour conquérir les radios et rendre folles quelques petites adolescentes qui ne connaissent que les Do et Cocorosie, plus dur par contre quand on en vient à un auditeur intègre et un peu qualifié. C’est évident, Cocoon a trouvé une formule et se croit malin en en abusant, sauf qu’au résultat, la plupart des compositions sont indigestes. Si par hasard les accords et le refrain parviennent à toucher (« Seesaw », « On My Way »), l’horrible accentuation des lignes vocales et le simplisme abusif des rythmiques rattrapent et noient souvent le bon à tirer des chansons, si bon il y a. Alors oui, les deux voix se marient bien, mais dans un registre aussi nasillard et typé nouvelle star, l’intérêt est dur à définir.

Bref il est relativement difficile de trouver un bon point à cet album, commercialement passable mais artistiquement insignifiant, et globalement très très chiant à écouter, à la limite de la torture (l’enchaînement « Tell me », jusqu’à « Cliffhanger »…). Je pense même qu’il n’y a pas lieu d’avoir de l’espoir quant aux futurs essais du duo. Cocoon semble d’ores-et-déjà condamné, avec son attitude et sa médiatisation non-méritée, à une irréversible médiocrité. Un bon exemple de groupe mort-né.