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2024 Start As You Mean To Go On
 

- Style : Oasis, Damien Dempsey

Iann BRENNAN - Start As You Mean To Go On (2024)
Par GEGERS le 13 Juin 2024          Consultée 476 fois

Il y a quelque chose qui relève à la fois de l'abnégation, de la résilience, et de la conviction d'être sur le bon chemin. Et puis, il faut de la patience. Lorsque Ray BRENNAN a décidé de faire de sa passion un métier, l'artiste irlandais avait sans doute des espoirs plein le bide, et des étoiles plein les yeux et des rêves plein la tête. Sept ans plus tard, le natif de Dublin a écumé tout ce que sa verte contrée compte en scènes, qu'elles soient situées dans des pubs miteux aux lumières tamisées ou dans de grandes salles aux spots étincelants. Sa guitare sous le bras, le musicien a donné un nombre incalculable de concerts, dont plusieurs premières parties notables (Damien DEMPSEY, ASLAN, Lisa HANNIGAN entre autres). Et puis, naturellement, vient l'idée pour Ray BRENNAN de graver son rock dans le marbre, ou plutôt dans les microsillons. Acoquiné avec le producteur Ray Treynor (The SCRIPT, ONE REPUBLIC), le chanteur propose Start As You Mean To Go On, un premier album qui constitue à la fois un début et un accomplissement.

Il serait aisé de décrire la musique de Ray BRENNAN à la résonance de ceux qui l'ont inspiré, en premier lieu OASIS, c'est une évidence, mais aussi les KINGS OF LEON, ARCTIC MONKEYS et autres STEREOPHONICS. Le rock du chanteur est un rock qui prend son temps, qui tisse des toiles au sein desquelles l'émotion se laisse souvent faire prisonnière. Et si l'étiquette "brit-pop" semble la plus évidente pour qualifier la musique de l'Irlandais, elle est aussi réductrice et de permet pas de saisir l'ampleur de ce rock à l'interprétation à la fois minimaliste et intense.

Pour l'épauler, Ray BRENNAN a fait confiance au compositeur et bassiste Tony McGuinness du groupe ASLAN, conquis par les travaux préparatoires du jeune artiste. La pochette en niveau de gris est l'œuvre de Steve Averill, à qui l'on doit notamment les visuels des albums War, The Joshua Tree ou The Unforgettable Fire de U2, autre inspiration du chanteur. D'ailleurs, tout comme sur les pochettes de U2, il y a sur cet album des évocations paysagères, que l'on doit à une lancinance assumée, à cette volonté de prendre le temps de distiller son rock dans les oreilles de ses auditeurs. "Getaway" est un bon exemple de ce souhait de l'artiste : les lignes mélodiques, notamment vocales, sont lentes et comme suspendues, une incidence que l'on doit sans doute à OASIS, tant ce morceau est proche de l'univers des frères Gallagher. Le morceau est le fruit d'une fusion heureuse entre piano, guitare, section rythmique, sur lesquels se greffent quelques bidouillages électroniques et des instruments à cordes frottées, donnant un résultat riche et étoffé, mais qui n'éclipse en rien la limpidité des mélodies proposées. Le piano, de nouveau, est accompagné d'une guitare électrique sur la sublime "You & I", ballade presque folk dans l'interprétation, tout du moins sur les couplets, avant que la basse, très en avant dans le mixage, ne détourne le morceau de ses aspirations originales pour le diriger vers un environnement plus rock. Quel titre !

Il y a d'autres petits miracles sur ce premier album, qui bénéficie de la déjà longue expérience de son auteur. "Game Over", dont les mélodies vocales des couplets évoque la ballade "Burning Heart" de VANDENBERG, est construit autour de la distorsion des guitares, et se fait plus engagé que les titres qui le précèdent. Pour autant, ce titre regorge d'une intensité émotionnelle que l'on a peine à décrire. On ressent à l'écoute de cette pépite les illusions et désillusions de l'être, cette volonté vaine d'aller de l'avant alors qu'il serait si simple de regarder le temps s'écouler. Plus loin, "Heart to Heart" est un autre moment particulièrement fort. Ce morceau qui évoque l'univers musicale de Damien DEMPSEY, est tout d'abord une ballade acoustique aux sonorités majeures, portée par (à nouveau) des mélodies vocales à la fois pures et d'une flamboyance discrète. Prenant de l'épaisseur avec l'ajout de la section rythmique, le morceau voit également son tempo accélérer sur son dernier tiers, évoquant un cœur qui battrait de plus en plus fort. Une puissance émotionnelle se dégage de ce petit chef-d'œuvre.

A côté de ces moments de grande intensité, certains titres rock plus "passe-partout" peuvent sembler u peu fades, à l'image de "Our River" ou "In The End", ce dernier morceau étant assez proche de l'univers de The VERVE. Néanmoins, pour un premier essai, comment ne pas saluer cette brillante réalisation de Ian BRENNAN, qui propose un œuvre d'une maturité déjà bluffante, que l'on doit certainement à son expérience de la scène et sa capacité à avoir su s'entourer de talents qui ont vaillamment œuvré à la mise en valeur de cet album qui, puisant sa source dans le rock britannique des années 90, instille avec goût de nombreuses références folk qui lui permettent de gagner en substance. Une réussite à tous les niveaux, et la promesse d'un bel avenir pour Ian BRENNAN, qui a fait le bon choix en décidant de sauter dans le grand bain.

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1. Getaway
2. You & I
3. Game Over
4. Circles
5. Can We Let It Go?
6. Wait For Me
7. Heart To Heart
8. Our River
9. In The End
10. My Friend



             



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