Ah! Chers paralléliens et chères paralléliennes, je suis sûr que vous attendiez cette chronique brésilienne presque mensuelle, ce changement d'horizon. Cela vous change des groupes pop/rock européens ou américains, n'est-ce pas ? Ça fait du bien un peu de soleil et de samba !
Préparez-vous alors à la chronique du dernier album de Vanessa Da Mata : on range les pulls, on sort les tongs (Havaianas obligatoire ! 15 euros en France ou 3 euros sur les marchés de Rio), les shorts, les paréos et on va tous ensemble sur la plage de Copacabana, qui est celle des touristes et de l'ouverture vers l'extérieur.

Mais qu’est-ce que je vois ?! Chères parallèliennes, il ne faut pas mettre vos maillots de bain strings ! Belle carte postale, mais c'est ringard à Rio depuis au moins 10 ans. Ici, c'est tanga deux pièces, sauf à vouloir l'étiquette touriste sur le front et des regards moqueurs ; vous allez déjà avoir les coups de soleil et la tonne de crème solaire du touriste, pas la peine d'en rajouter.
Bon et vous les paralléliens, oubliez tout de suite votre grande serviette de bain. Déjà, les hommes sortent sans et viennent squatter celles des copines. Puis, c'est une micro serviette, pas un truc de 2 mètres sur 1 ! Le short mi-long semble aussi à la mode en ce moment, mais libre à vous d'y aller avec votre moule-sexe pour tenter d'impressionner les Brésiliennes. Pas sûr que ce soit efficace... sauf si vous lui parlez de Vanessa Da Mata... D'un coup, vous semblez suffisamment intéressés pour délaisser votre musique habituelle ! Je vous comprend. ;)
Allez, je vous laisse le temps que vous vous changiez et j'en profite pour présenter Vanessa.
Cette jeune Brésilienne est l'étoile montante du pays ! Elle prend la voie de Bebel Gilberto, mais dans un style beaucoup plus rock et dans un genre que l'on nomme MPB pour Musique Populaire Brésilienne, où les rythmes brésiliens que sont la samba et la bossa nova viennent se mélanger au rock. On y retrouve alors aussi très souvent les instruments locaux comme la cuica. Je vois vos gros yeux d'incrédule quand je parle de cuica, mais une petite recherche et une écoute et vous allez comprendre que ce son, vous le connaissez et l'identifiez immédiatement au Brésil.

J'ai découvert Vanessa en concert à Rio où elle se produisait 3 soirs dans une salle historique. J'ai même pu la voir backstage pour me rendre compte qu'elle est vachement grande et qu'elle parle un peu français du fait d'un voyage à Paris.
Le même mois, Marisa Monte se produisait dans l'une des plus grandes salles pendant 3 semaines tandis que Robbie William allait enflammer 10 à 20 000 cariocas à l'Apothéose, lieu du défilé du carnaval de Rio.
Vanessa n'a pas encore la renommé de ces deux stars, mais elle grimpe, elle grimpe et ce troisième album, Sim, va y participer.

Allez, je ne vous cache pas plus longtemps en quoi ça va y participer. Cela tient en deux mots : Ben Harper. Car en effet, ce brave Ben chante avec la belle sur le titre “Boa sorte/Good luck”.
Il me semble à peu près certain que c'est un coup de la maison de disque qui souhaite ainsi l'exporter grâce au seul nom de l'invité. Une simple recherche sur Internet suffit à constater l'effet : il y a 2 ans j'avais fais des recherches et je ne trouvais rien sur elle, si ce n'est quelques pages portugaises, et aujourd’hui rien que sur Youtube il y a des tonnes de vidéos d'elle, seule ou avec Ben Harper. J'ai ainsi aussi pu voir qu'elle allait se produire en Europe ; ce qui doit être une première.
On pourrait déplorer ce duo purement commercial, mais il faut avouer que le titre est un hit en puissance, mélangeant à merveille les sons du Brésil et le funk. Le portugais de Vanessa se marie aussi très bien avec l'anglais de Ben.
J'espère qu'une radio ou une télé va s'en emparer et l'on aura un été sympa, bien loin des Macarena et autre Los tomatos qui nous ont pourri des étés avec leur soupe.

Sinon, je vous ai fait mettre votre tenue de plage cariocas, mais cet album est aussi écoutable sur les plages de Jamaïque, à l'image de “Vermelho”, “Pirraça” ou de “Absurdo” dont les rythmes sont assez reggae, bien que teintés de samba.
Ce disque possède d'autres surprises comme sait en proposer Vanessa, comme “Você vai me destruir” où le style disco évoque une chanson de Abba. Il ne manque pas grand chose pour que ça fasse bouger les corps de pas mal de monde en discothèque cet été. Vanessa avait déjà produit ce genre de tube dans ses précédents albums, à l'image du titre disco “Ai Ai Ai” qui avait été élu Meilleur chanson de l'année en 2006 au Brésil.
“Quem ira nos proteger” est un autre titre très étonnant, où le rythme de guitare sur le refrain rappelle Led Zeppelin ; ça, elle ne l'avait jamais fait sur ces autres albums !
A côté de tous ces titres assez déroutants, on a de sublimes chansons de MPB à l'image de “baù”. Ça transpire la samba et la bonne vibration.
“Fugiu com a novela” est une bossa rapide, plaisante, preuve que l’album varie de rythmes. La première écoute est assez déroutante quant on connaît la demoiselle, mais au bout de deux ou trois on adhère à tout l'album.

Au moment de l'écriture de cette chronique, le CD n'est pas encore sorti en France, mais votre fidèle chroniqueur toujours à l'affût de disques brésiliens a usé d'Internet pour acheter une version brésilienne. Le disque y est sorti en 2007. Au passage, j'ai une pochette différente que je trouve beaucoup plus belle et très ressemblante, dans l'esprit, à celle de son premier album.
Je vous excuse de ne pas encore posséder cet album mais mi-Juin vous n'aurez plus d'excuses, surtout si vous voulez impressionner les Brésiliennes (j'insiste mais je vous jure que ça marche).