Ella LANGLEY est en passe de devenir la coqueluche de la nouvelle country. Celle-ci ne diffère pas tant de 'l'ancienne nouvelle' survenue depuis les années 90, mais de nouvelles voix s'élèvent, avec des productions plus compressées, une fine couche d'Auto-Tune permanente, un peu moins de 'love songs' directes et au contraire un féminisme plus affiché/combattif.

La jeune femme âgée de 25 ans et originaire de Hope Hull en Alabama, qui vit désormais à Nashville dans le comté voisin du Tennessee, ne possède déjà plus un nom simplement 'local' puisqu'elle a accompagné de grands artistes sur scène et décroché un single à succès avec la ballade "Country Boy's Dream Girl".

Faisant suite à l'EP Excuse the Mess l'an dernier, son premier album Hungover est basé sur des compositions toutes fraîches que LANGLEY co-écrit toutes avec d'autres, notamment son producteur Will Bundy. Et là aussi, elle décroche un single fort mais cette fois en duo, "You Look Like You Love Me" avec le chanteur Riley GREEN, autre star country de ces dernières années.

Cela s'écoute bien, mais sans plus. Un peu comme tout l'album en fait, long d'une bonne quarantaine de minutes, et délivrant des chansons toutes aussi sympathiques que les autres, mais très pop-country de base, avec un peu de pedal-steel par-ci, un peu de slide par là, un fond de banjo, une rythmique forte, peu voire pas de claviers cela dit.

Si l'élément novateur se trouve être ce timbre graisseux posé sur la voix, il n'y a pas de quoi se relever la nuit et, clairement, les années 90-2000 sonnaient mieux. Cependant, Ella LANGLEY parvient à convaincre, déjà grâce à une voix un peu moins 'Miley CYRUS des débuts' que sur son hit "Country Boy's Dream Girl", ensuite grâce à une science de paroles simples mais bien écrites autant que bien senties, interprétées avec fougue et passion.

Le début folk guitare-voix de "Hungover" est suffisamment rare pour être souligné, la suite étant un slow country classique, sans aspérité. Il en va de même pour "Nicotine", deuxième single qui ne reçoit point le même accueil que le duo, ou bien "Cowboy Friends" et sa petite mandoline. "Monsters", inspirée par les revers fréquents de l'esprit, montre un peu plus d'allant, tout comme "I Blame the Bar", savoureux pour son verbiage comme ses slide guitares.

La mélodie de "Love You Tonight", très pop dans l'âme, reste sympathique et d'une efficacité convenable, à l'instar du côté plus rough/rugueux et bluesy de "Better Be Tough". On remarque enfin que l'alcool revient souvent dans les mots de LANGLEY, comme témoigne la sautillante "Girl Who Drank Wine". Du frais, du gentil, du plus mouvementé mais toujours accessible, pas besoin de davantage pour convaincre les amateurs du genre, principalement de l'autre côté de l'Atlantique, mais pour le caractère définitif, attendons de voir !