L’actualité récente de The QUIREBOYS doit plus à leurs déboires juridiques qu’à leur activité artistique.
En effet, le groupe, formé depuis 1984, et qui a vu passer pas moins de trente-cinq membres en son sein, s’est disputé pour les droits d’utilisation de son nom.

Spike, le chanteur historique du groupe, est désormais de retour, et ce nouvel album est inespéré tant, entre séparation et décès (Guy Bailey), l’histoire récente du groupe est chaotique. Pourtant cela ne se ressent pas au niveau artistique, et ce Wardour Street est de très bon niveau.

On y retrouve le style très "Rock ‘n Roll de bar" qui a fait la renommée du groupe le siècle dernier. Ce mélange de Rock, de Pub Rock et de Hard Rock porté par la gouaille d’un chanteur dont les cordes vocales ont été polies à la toile émeri. Et par des ambiances cabaret / bastringue ; avec peut-être une orientation qui lorgne un peu plus vers les styles du ROLLING STONES des débuts.

En effet, à l’image de "Raining Whiskey", un titre qui bénéficie de la participation du chanteur de Country Music écossais Frankie Miller, on peut trouver un côté ROLLING STONES de la fin des années 60. Une inspiration très présente tout au long de cet album, sur lequel l’ombre des STONES plane très souvent. A tel point que l’utilisation de l’expression "Just like a rolling stone" sur "You and I" ne doit certainement rien au hasard.

Mais l’intérêt de cet album vient de ce que le groupe parvient à varier son propos, même s’il reste toujours fidèle à une veine très Rock 'N' Roll. Ainsi, "No Honour Amongst Thieves" possède-t-il un petit côté Folk / Country du meilleur effet. Alors que "Ain't Over Now" présente une facette plus calme de The QUIREBOYS dans laquelle la voix de Spike et les guitares se font plus mélancoliques. Et ce, avec un bonheur certain. Les chœurs tout en délicatesse contribuant également à faire de ce titre une belle réussite.

Mais lorsqu’il se fait plus dynamique, comme cela est le cas avec "Like It or Not", et son ambiance pub sublimée par la voix éraillée de Spike, le groupe est aussi efficace : entrainant, groovy… Et cette réussite se retrouve sur presque tous les titres qui sont autant de raison de se replonger avec délice dans l’univers des QUIREBOYS.

Tout au plus peut-on trouver que le calme et tout en retenue "Wardour Street", avec son saxophone lointain, est d’un format un peu trop classique. Bien que très agréable. Ou bien que les cris rauques à la fin de "Howlin' Wolf" ne sont pas forcément des plus judicieux et pénalisent plutôt ce morceau qui comprend par ailleurs de très chouettes parties d’harmonica.

Pas un de ces "défauts" mineurs n'est de nature à gâcher le plaisir de cette retrouvaille inattendue. Au fait, l’album doit son nom à une rue située dans le quartier de Soho de Londres dans lequel se trouvent plusieurs salles de concert dédiées au Rock. Surprenant, non ?

Si vous appréciez le Rock un peu sale, un peu passéiste, un peu romantique, et que les ROLLING STONES restent pour vous une référence en la matière, vous devriez tentez votre chance avec ce très bon Wardour Street.