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SOCIAL DISTORTION - Somewhere Between Heaven And Hell (1992)
Par FROMAGE_ENRAGE le 24 Novembre 2008          Consultée 4591 fois

(Mardi 18 février 1992, dans une salle d'audience d'un tribunal de Californie...)

-Accusé Mike Ness, levez-vous !

La voix s'abat sur toute la salle comme un couperet. Pas impressionné pour deux sous, le sire se lève, un sourire mesquin au coin des lèvres.

-Monsieur Mike Ness, vous êtes accusé, vous et vos trois complices, d'un 4e méfait, survenu il y a une semaine exactement. Le 4e en 9 ans. La récidive est sévèrement punie par la loi, vous savez, Mr.Ness ? Vous avez sans doute cru amusant de surnommer votre délit « Somewhere Between Heaven And Hell ». Et blasphème avec ça, mais où vous croyez-vous ? Nous ne laisserons pas votre petite organisation criminelle aller plus loin. Comment se nomme-t-elle, encore ? Ah oui, c'est cela... Social Distortion.

Un silence pesant s'installe. Le charismatique chanteur/guitariste américain croise les bras. Son regard se fait soudain défiant :

-Puis-je prendre ma défense ?

-Je vous en prie, grommelle le juge.

-Avez-vous écouté l'album ?

Scandale dans l'assemblée. C'est un tumulte incontrôlable, qui monte en puissance. Dans ce brouhaha s'élèvent quelques voix insultant l'accusé. Le juge calme au plus vite toute cette agitation à grands coups de marteau.

-Vous voudriez donc que nous nous rendions complices de vos agissements, Mr.Ness ?

-Tout à fait. De cette manière, vous comprendriez sans aucun doute les motivations de mes actes. Du moins, je l'espère.

-Très bien, Mr.Ness. Espérons que ça en vaut la peine. Faites apporter une chaîne hi-fi !

Un quidam quelconque s'exécute, le juge retire le disque de la boîte posée sur son bureau (et marquée d'un gros post-it indiquant en lettres rouges : « Pièce à conviction ») et s'approche de l'appareil. Toute l'assemblée retient son souffle, comme condamnée à mort. Le sourire de Mike Ness s'agrandit. Le doigt tremblant du magistrat s'approche du bouton « play... » et les premières notes de « Cold Feelings » retentissent, terribles, dans toute la salle d'audience.

Les jurés, les juges, les avocats : tout le monde semble frappé par un boulet de canon. Cette guitare rythmique absolument imparable, le chant de Mike posé et classieux comme rarement... quelque chose d'inexplicable s'installe, et pour de bon.
A peine passé le cap de la première chanson, l'enthousiasme n'a pas le temps de retomber, car déboule un des singles de l'album , « Bad Luck ». Mais chaque chanson de « Somewhere Between And Hell » est un tube en puissance. Car c'est bien ça qui fait désormais bouger toute la salle d'audience sous le regard amusé de Mike Ness, le seul à être resté à sa place : l'efficacité immédiate et redoutable. Attention, ce n'est pas non plus l'accroche racoleuse d'une mauvaise pop, mais bien du Rock... du Rock'N'Roll ! Les guitares sont là, elles mordent et ne laissent pas de répit ! Les rythmes endiablés et autres refrains capiteux sont de mise. Et si le tempo a tendance à se calmer par moments (« Born To Lose », « Bad Luck », la ballade « This Time Darlin »), jamais cette énergie, cette spontanéité délectables ne s'estompent totalement.

Sur « Bye Bye Baby », un titre rentre-dedans d'une rare qualité, c'est l'émeute. Tout le monde est debout, tout le monde danse. Dans le fond de la salle, le juge a même entamé un duel de air guitar contre l'avocat de l'accusation. Ça saute dans tous les coins. Le tribunal s'est transformé en salle de concert.
Et ça continue comme ça pendant près de 45 minutes. Pendant « King Of Fools », un juré s'évanouit, débordé par tout ce bruit, toutes les émotions qui tourbillonnent en lui. Aussitôt deux témoins viennent lui porter secours et l'évacuent.
Quand les dernières notes de « Ghost Town Blues » commencent à s'estomper, c'est la stupeur. Le silence. Une atmosphère terrible de gêne s'installe soudain, et chacun dévisage son voisin. L'assemblée semble être sortie trop tôt d'un doux rêve.

Le juge s'installe à son bureau, débraillé. Il tente maladroitement d'ajuster sa robe.

-Hum... bon, ça ira pour cette fois, Monsieur Ness. Vous êtes acquitté : vous pouvez disposer, la séance est levée !

Un grand sourire aux lèvres, Mike Ness se lève et sort sans un mot. A peine la porte s 'est-elle refermée, tous les magistrats se précipitent pour écouter une nouvelle fois ce disque de rock fonceur et élégant (un groove au petit poil, de très bonnes guitares et, surtout, quel chanteur mes amis !).

Cette belle histoire se reproduira le mardi 24 septembre 1996, pour une autre affaire, nom de code « White Light, White Heat, White Trash », mais c'est une autre histoire. A chaque jour suffit sa peine.

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   FROMAGE_ENRAGE

 
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- Mike Ness (chant, guitare)
- Denis Danell (guitare)
- John Maurer (basse)
- Christopher Reece (batterie)


1. Cold Feelings
2. Bad Luck
3. Making Believe
4. Born To Lose
5. Bye Bye Baby
6. When She Begins
7. 99 To Life
8. King Of Fools
9. Sometimes I Do
10. This Time Darlin'
11. Ghost Town Blues



             



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