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- Style : The Seer , 10,000 Maniacs, Kitchens Of Distinction
- Membre : Red Hot Chili Peppers

REM - Green (1988)
Par MARCO STIVELL le 14 Mars 2011          Consultée 6277 fois

Après une série de huit albums (un EP, cinq normaux, deux compilations dont une d'inédits) publiés sur le label I.R.S., R.E.M. savoure, après le million d'exemplaires de Document vendus, la joie d'obtenir un contrat avec une major (la Warner), avec en plus à la clé le bonheur de voir ses futurs disques mieux distribués en dehors des Etats-Unis. Bref que de choses positives pour le groupe en cette année 1988, et cela ne fait que commencer.

Car 1988 est aussi l'année de naissance de Green, premier album sorti chez Warner donc, et premier succès retentissant du groupe à échelle internationale, puisqu'il se vendra à plus de 4 millions d'exemplaires. Deuxième à avoir été produit par Scott Litt, il se fait très proche temporellement parlant de Document et des autres albums de la période "universitaire" de R.E.M., mais aussi en termes de style. En effet, bien que les deux albums futurs (leurs plus grands succès) seront encore marqués en partie par un rock énergique, Green annonce un tournant artistique. On retrouve ce rock parfois hargneux (sans être lourd comme certains titres de Document), mais aussi des chansons d'un autre genre, au son plus acoustique.

"Pop Song 89" démarre l'album dans la plus pure tradition du groupe, avec une rythmique forte et un riff bien senti, tout bonnement excellent. Cette chanson laisse clairement entendre que R.E.M. est encore très proche de son passé musical, et notamment de Document avec un texte à connotation engagée : derrière des airs simplistes en ce qui concerne les couplets, elle cache le fameux refrain "Should we talk about the weather ? Should we talk about the government ?". Très bien placée, cette phrase donne les tons des couleurs de Green. Le titre d'album lui-même est on ne peut plus explicite, tout comme la pochette et le reste de l'artwwork (y compris sur le CD lui-même, la souche d'arbre), c'est clairement l'écologie qui est la préoccupation principale du groupe en cette année-là. En ce qui concerne le "gouvernement" (les Etats-Unis sont encore sous Reagan), on se souvient des chansons de Document assez provocatrices, ici on a "Orange Crush" et "World Leader Pretend".

"Orange Crush" est un brûlot post-années 70 à l'encontre de la guerre du Vietnam. Lancée sur un tempo très rock et des choeurs énergiques, cette chanson est devenue avec "Stand" (plus léger malgré son refrain asséné comme des coups de trique) le tube de l'album, figurant en bonne place dans les futurs best-of. Sous des airs incisifs, elle reste très touchante grâce au chant de Michael Stipe, mais "World Leader Pretend" fait encore mieux à ce sujet. Critique acerbe de la Guerre Froide, elle fait penser à un pré-"Losing my Religion" musicalement parlant, et n'a rien à envier à cette dernière bien que n'ayant pas réellement d'accent tubesque. Ce n'est cependant pas pour rien si le groupe a "pris la peine" (il était temps) pour la seule fois parmi tous les albums de Murmur jusqu'à Up non compris d'imprimer les paroles d'une chanson dans le livret du disque... "World Leader Pretend" est tout simplement la meilleure chanson de Green, avec ça de plus qu'elle contribue grandement à son originalité : le groupe lui a écrit un arrangement très subtil pour violoncelle doux et pedal-steel guitare, deux instruments tout à fait absents de la musique rock d'alors.

Et l'on en arrive au troisième point original. Grâce aux chansons "You are the Everything", "The Wrong Child" et "Hairshirt" en particulier, R.E.M. se dirige de plus en plus vers des sonorités acoustiques, et Peter Buck laissant de côté ses guitares en son clean ou plus dur apporte la mandoline, elle aussi plutôt "originale". Cependant bien que l'idée soit tout à fait appréciable dans l'absolu, on peut difficilement retenir ces trois chansons comme de franches réussites à part peut-être "You are the Everything" pour sa mélodie et "Hairshirt" pour son ambiance et sa nappe d'orgue, la troisième chanson restante demeurant plus particulière et moins mémorable.

Le reste de Green est plutôt agréable sans réel plus la plupart du temps. "I Remember California" sonne comme un "Oddfellows Local 151" en moins lourd et en plus abouti mais sans vraiment marquer pour autant. Il cache un autre titre non nommé qui ne fera pas mieux qualitativement parlant. Seule "Turn you Inside-Out" fait plus que bonne figure notamment grâce aux choeurs de Mike Mills et à l'intervention de percussions.

Green n'est pas à proprement parler un album décevant. Lorsqu'on l'écoute longtemps après la première fois, l'effet est toujours identique à celui du début : les mêmes chansons qui se démarquent, les mêmes qu'on ne retiendra pas. Mais globalement il reste assez satisfaisant, bien plus que son prédécesseur. Les thématiques abordées sont fort louables, mais l'album n'est pas suffisamment passionnant sur la longueur (et pourtant il n'est pas très long) pour qu'on le ressorte aussi souvent que les trois ou quatre suivants. D'autre part, il est l'album de la transition, donc important dans la discographie de R.E.M. Après la tournée qui suivra, le groupe prendre un repos bien mérité.

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   MARCO STIVELL

 
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- Michael Stipe (chant)
- Peter Buck (guitares, mandoline)
- Mike Mills (basse, choeurs, claviers)
- Bill Berry (batterie)
- + Jane Scarpantoni (violoncelle)
- Keith Leblanc (percussions)
- Bucky Baxter (pedal-steel guitare)


1. Pop Song 89
2. Get Up
3. You Are The Everything
4. Stand
5. World Leader Pretend
6. The Wrong Child
7. Orange Crush
8. Turn You Inside-out
9. Hairshirt
10. I Remember California
11. + Untitled Song



             



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