Décidemment, Richard ASHCROFT ne tient pas en place ! Après avoir reformé The VERVE et sorti l’excellent Forth, il se sépare à nouveau de son groupe mythique. Ultime engueulade enterrant définitivement The VERVE ? Allez savoir… Et voilà t’y pas que Mister ASHCROFT nous forme un nouveau groupe : RPA & THE UNITED NATIONS OF SOUND (RPA pour Richard Paul Ashcroft) et sort un album éponyme en 2010.

Mais voilà, apparemment peu de monde a fait le rapprochement entre ce groupe et Richard ASHCROFT, qui jouit pourtant d’un bon succès en solo, et United Nations of Sound fait un demi flop. Qu’à cela ne tienne ; l’album réapparaît en 2011 avec une pochette différente et sous le nom de Richard ASHCROFT seul. Les autres musiciens devenant de simples figurants. Il s’agit pourtant du même album.

Mises à part ces péripéties commerciales, il faut reconnaître que RPA est toujours très inspiré. Les différents musiciens qui accompagne son nouveau projet apportent une touche nouvelle à la britpop so … british (y en a qui suivent…) qui a fait son succès en solo comme avec The Verve. En effet, une partie de ses musiciens viennent de la scène hip hop, et ça s’entend sur certains morceaux comme « America », « Beatitude » ou encore « Life Can Be So Beautiful », où l’on retrouve cette rythmique et ces violons qui peuvent facilement devenir caricaturaux. Heureusement ce n’est pas le cas ici, car le métissage entre brit pop et hip hop fonctionne à merveille. Boîte à rythme et samples de rap (très discrets, je précise) s’accordent avec les riffs bien rock des guitares, tel « Beatitude » qui fait vraiment penser à cette soupe R'n’B qu’on entend sur toutes les radios de mauvaise qualité durant l’intro, mais qui montre toute sa réussite dès que la guitare s’en mêle.

Cependant certains titres restent de la britpop classique mais de haute volées, tel ce « Are You Ready ? » d’ouverture, entraînant et impeccable, conclu par un très bon solo de guitare. « Good Loving » et ses violons caractéristiques du style RPA, « She Brings the Music » et son crescendo bien foutu, ainsi que « Let My Soul Rest » qui fait office de final grandiloquant, sont dans cette même veine délicate mais à la rythmique puissante.

Parmi les chansons qui ne figurent pas dans les deux registres cités plus haut, je conseille fortement « How Deep is your Man » qui n’est rien d’autre qu’un véritable morceau de Blues. Quant à « Royal Highness » c’est une chanson très entraînante, mais les riffs de guitare me font terriblement penser à ceux de « Sweet Jane » du Velvet Underground, surtout la version live de Rock’N Roll Animal. Plagiat, inspiration trop poussée ou pur hasard ? Je n’en sais rien, mais écoutez, c’est saisissant.

Pour conclure, que ce soit sous le pseudo RPA & THE UNITED NATIONS OF SOUND ou sous son propre nom, Richard ASHCROFT signe là une œuvre très inspirée, dans la lignée de ses trois prédécesseurs mais aussi s’en distinguant réellement par cet apport d’influence Hip-hop et R'n’B, même si elles restent discrètes.

Un très bon cru 2010 et 2011 à la fois.