Recherche avancée       Liste groupes



      
JAZZ  |  STUDIO

Commentaires (1)
L' auteur
Acheter Cet Album
 

ALBUMS STUDIO

1956 Saxophone Colossus
 

- Style + Membre : Miles Davis
 

 Sonny Rollins - The Official Website (597)
 Guide Jazz (475)

Sonny ROLLINS - Saxophone Colossus (1956)
Par GUY LIGUILI le 28 Juin 2011          Consultée 3555 fois

Bien des gens qui n'écoutent pas de jazz le font car ils ont peur de s'ennuyer en écoutant une musique trop cérébrale, trop intellectuelle, oubliant, de ce fait, que durant très longtemps, le jazz a été une musique populaire propice à la danse et que le but du jeu était, pour les musiciens, de se lancer des défis musicaux en faisant remuer les popotins.
Arrivé à ce point, on me demande toujours « Et par quoi commencer pour découvrir le jazz ? », ce à quoi je rétorque « Saxophone Colossus » de Sonny Rollins.

En 1956, Theodore Walter Rollins est LE saxophoniste du moment. Il a joué avec Miles Davis, Thelonious Monk, Bud Powell, Clifford Brown (qui vient de mourir dans un accident de voiture). John Coltrane commence à faire parler de lui (ils viennent d'ailleurs de jouer ensemble dans « Tenor Madness ») mais Sonny le dépasse encore en popularité que « Saxophone Colossus » va confirmer et amplifier.

Ce 22 juin 1956, entouré de Tommy Flanagan au piano, Doug Watkins à la contrebasse et l'irremplaçable Max Roach à la batterie, Sonny va mettre en boite 2 standards et 3 compositions explosives.
« St Thomas », inspiré d'une chanson enfantine des Iles Vierges, que lui chantait sa mère quand il était enfant, est le morceau le plus célèbre de Rollins. Introduit par la batterie de Max Roach, c'est un Calypso entrainant qui nous communique sa joie de jouer, de danser, d'aimer. Sonny y est impérial faisant la démonstration de ce qui fait sa force : l'art de la découpe rythmique. Les phrases sont (relativement) simples mais les accentuations ne sont jamais là où on les attend, on va de surprise en surprise. Évidemment, le solo de Max Roach est une splendeur de polyrythmie, on ne sait plus combien de bras et de jambes possède cet homme et comment il arrive à les coordonner.
« You Don't Know What Love Is », ballade tirée d'un film avec Abott et Costello est un standard joué préalablement par Miles Davis, Chet Baker. Sonny, avec son timbre chaud comme du chocolat, s'y fait séducteur au possible. Invitez la femme de vos rêves, passez ce morceau, impossible qu'elle vous résiste. C'est du « crooning » instrumental, le morceau typique pour donner envie d'apprendre le saxophone ténor.
« Strode Rode » est un morceau solide et très rythmique basé sur un riff tout en contretemps et staccato où Sonny et Max Roach peuvent s'en donner à cœur joie et se lancer un duo époustouflant.
« Moritat », plus connu sous le nom de « Mack The Knife » est un morceau de Brecht et Kurt Weil, tiré du fameux « Opéra de quatre sous » et interprété par tout le monde d'Ella Fitzgerald à Robbie Williams, en passant par Frank Sinatra et Bobby Darin. La version qu'en offre Sonny Rollins est agréable et solide mais c'est le morceau le moins fort de l'album en ce sens qu'il ne révèle pas de grandes surprises. Cela dit le solo de Max Roach est, une fois de plus, stupéfiant et celui de Doug Watkins, classique mais pertinent.
« Blue Seven » est le second grand classique de l'album. Introduit par la basse de Doug Watkins, c'est un thème basé sur l'ambiguïté de sa tonalité, hésitant entre Si bémol et Mi. Le théoricien Gunther Schuller y a consacré un article complet baptisé « Sonny Rollins and the challenge of thematic improvisation ». Parmi les splendeurs du morceau notons (une fois de plus) un solo très « chantant » de Max Roach qui fera longtemps référence et un duel Rollins/Roach percutant.

Rollins est un grand bonhomme et si cet album est son plus célèbre, il va continuer de tenter de se dépasser durant toutes les années 50 et, après un célèbre break, essayer de lutter contre Coltrane et Coleman durant les années 60.
Aujourd'hui, c'est le dernier de nos grands jazzmen vivant et s'il n'a plus l'inventivité de sa fougueuse jeunesse, il continue, bon an, mal an de donner des concerts toujours chaleureux.

A lire aussi en JAZZ par GUY LIGUILI :


Claude NOUGARO
Plume D'ange (1977)
La foi est-elle plus belle que Dieu ?




Duke ELLINGTON
Ko-ko (1940)
Chefs-d'œuvre à la pelle


Marquez et partagez





 
   GUY LIGUILI

 
  N/A



- Sonny Rollins (saxophone ténor)
- Tommy Flanagan (piano)
- Doug Watkins (contrebasse)
- Max Roach (batterie)


1. St. Thomas
2. You Don't Know What Love Is
3. Strode Rode
4. Moritat
5. Blue Seven



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod