On ne compte plus les légendes de la soul disparues au début du XXIè siècle : Ray Charles en 2004, James Brown en 2006, Isaac Hayes en 2008 et Solomon Burke le 10 octobre 2010. Mort à soixante-dix ans, le King of Rock’n’soul faisait partie des pionniers du genre. C’est même lui qui a inventé l’expression « musique de l’âme » en 1961. Avant que sa voix ne se taise à jamais, il a eu le temps d’enregistrer un ultime album avec le groupe néerlandais De Dikj à Bruxelles.

Les chansons qui constituent Hold On Tight sont en fait issues du répertoire de la formation originaire des Pays Bas. Solomon Burke s’est chargé de les traduire en anglais. Si De Dikj est inconnu au bataillon en France, il est néanmoins très célèbre aux Pays Bas et apparemment il doit l’être également un peu aux Etats Unis puisque Solomon Burke a eu la bonne idée de collaborer avec lui.

Dans les sixties, Solomon Burke avait été institué King of Rock’n’soul. Avec l’aide du groupe néerlandais, il mérite à nouveau de porter ce titre. L’orchestre est en apparence tout ce qu’il y a de plus classique avec des cuivres chaleureux, une guitare électrique rock et la présence d’un orgue et d’un piano. Hold On Tight est un album très mélodique aussi bien au niveau des couplets que des refrains ou même des improvisations. Des titres accrocheurs comme « Hold On tight » ou « Text Me » (la seule composition inédite) animent les festivités et contrastent avec les nombreuses ballades telles « My Rose Saved From the Street » ou « Seventh Heaven » interprétées brillamment par Solomon et ses complices. Très varié, Hold On Tight n’est pas ennuyeux pour un sou ; la voix puissante de Solomon Burke se marie à merveille avec des arrangements élégants portés par un groupe de musiciens inspirés.

Sans doute moins classique que Nothing’s Impossible, le dernier disque du vivant de Solomon, Hold On Tight est une très belle surprise posthume. Solomon Burke est décédé dans l’aéroport d’Amsterdam alors qu’il s’apprêtait à donner un concert avec les De Dikj dans la capitale néerlandaise. Alors au sommet vocalement, le roi tire finalement sa révérence avec cet album d’une classe superbe.