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AMBIENT / IDM  |  E.P

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2010 2 Void();
2011 Geosynchron

E.P

2011 Orbitus
 

- Style : Syl Kougaï, Nebulo, Autechre
 

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 Label Tympanik Audio (1312)

ACCESS TO ARASAKA - Orbitus (2011)
Par STREETCLEANER le 11 Décembre 2011          Consultée 2782 fois

Void(); sorti l'an passé a fait l'effet d'une petite bombe dans le monde de la musique électronique, considéré, à juste titre, comme l'un des meilleurs albums d'Ambient / Idm de l'année 2010. Il faisait suite au non moins excellent Oppidan, mais en développant encore son côté ambient, Void(); avait probablement sublimé les travaux précédents de Robert Lioy.

Avec Orbitus, le constat s'impose d'emblée. L'esthétique reste fondamentalement la même, une nouvelle fois les machines prennent le pouvoir sous forme de lignes de codes, les microprocesseurs s'emploient à travailler afin de générer toujours une atmosphère et un décor particulièrement sombres, au goût apocalyptique, dans lesquels seules les intelligences artificielles auraient survécu à l'extinction de l'imagination humaine. En soi cette apocalypse se signifie nullement un combat de fin des temps, nous ne sommes plus là sur un théâtre d'affrontement ayant pour mise en scène un scénario eschatologique; non, nous sommes plutôt dans un climat post-apocalyptique, celui de l'après catastrophe, ou dans un champ de ruine, un monde urbain dévasté dans un songe de William Blake, ou un univers dans lequel l'intelligence artificielle serait devenue désormais la continuité inéluctable de celle de la Nature, réussissant à imposer sa complexité jusqu'à l'aboutissement de la vie, et à copier son plus grand secret, celui du gène auto-réplicateur.

« Si les portes de la perception étaient purifiées, chaque chose apparaîtrait à l'homme comme elle est, infinie. » disait Blake (1). ACCESS TO ARASAKA semble encore mettre en oeuvre cette prophétie sur Orbitus. Orbitus nous renvoie donc encore, à cause de son absence d'humanité, vers une interrogation sur la nôtre, et donc sur l'infini. Orbitus est comme Void(); son propre monde, clos, replié sur lui-même. L'Homme, et la vie tout court, n'y sont pas présents. On rencontre bien ça et là quelques troubles souvenirs de l'existence d'une humanité passée, comme cette imitation de sonnerie de téléphone qui ne peut désormais que scintiller dans un éther vide et froid "Cynosure". Mais nous devons nous rendre à l'évidence, nous avons été effacés de la destinée du Monde. L'humanité n'y sera désormais plus associée. Nous avons été supplantés par les circuits électroniques et les mémoires qui prennent l'apparence d'une chaîne sans fin de 0 et de 1.

Les résonances issues tout droit d'obscures cathédrales du temps se perdent ainsi dans un milieu totalement vide "Sicral", l'électronique ne semble ne devoir vivre que pour elle-même, sans autre but que de se répliquer pour survivre "Ellipse" dans un monde désespérement glacial "Helios". "Helios" justement ... Deus ex... machina, ce nom n'est pas un hasard, les références à une intelligence artificielle sont bien là. Orbitus n'est rien d'autre que la continuation de l'expansion de l'univers de Void(). Mais la fin semble bien inéluctable et nul sursaut ne viendra l'en empêcher. Une sorte de sentiment de résignation devant cette éventualité se fait d'ailleurs jour "Relay". Si les sursauts de vie de la Machine sont toujours présents, il faut bien reconnaître qu'ils doivent plus fréquemment que par le passé céder devant de longs moments de contemplation d'une existence passée, ou s'effacer, absorbés qu'ils sont par de nombreux espaces vides et nostalgiques ("Kyokko", "Brilliant Pebbles", "Photons").

Mais même si la Machine a supplanté l'Homme et la Nature, elle devra faire un jour face à elle-même. La force de la Nature résidait dans l'incroyable potentiel de l'adaptation de ses gènes. La Machine devra également chercher à s'adapter. Car, moins créateur que Metax et Oppidan, ses vrais premiers mondes et sa genèse, forcément moins surprenant que Void(), sa vraie révélation, Orbitus, son dernier enfantement, n'est rien d'autre que son prolongement programmé. Et la Machine commence à montrer ainsi ses limites de programmatrice, de créatrice, ne sauvegardant que son esthétisme à défaut d'être capable d'imaginer un monde totalement nouveau ou différent. Une faille bien humaine, elle. Tout comme l'univers qui s'étend continuellement, Orbitus amorce vraisemblablement aussi le signal de son refroidissement, et à terme de son extinction. C'est d'ailleurs de cette manière qu'il semble devoir s'achever "Photons". Nul doute que la Machine tentera coûte que coûte d'y échapper. C'est tout ce qu'on peut lui souhaiter maintenant.

(1) The Marriage of Heaven and Hell, 1793, William Blake

Note réelle : 3.5/5.

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- Robert Lioy (ata)


1. Source
2. Sicral
3. Ellipse
4. Helios
5. Cynosure
6. Relay
7. Kyokko
8. Brilliant Pebbles
9. Photons



             



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