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2012 Dark Room
 

 Bluespowerband (758)

BLUES POWER BAND - Dark Room (2012)
Par MASTCARD le 31 Mars 2012          Consultée 2049 fois

Dark Room est le deuxième album studio de cette formation bien dodue (six membres quand même), qui arpente les scènes du pays depuis plus de cinq ans, véhiculant un blues-rock massif et direct. Direct, parce que ça cogne ; massif, parce que ça cogne avec un clavier et deux guitares derrière.

Car BLUES POWER BAND, c’est d’abord une section rythmique pachydermique. Un brin de technique, mais rien de superflu, c’est carré du début à la fin. Puis sur cette base solide vient s’ajouter la guitare rythmique, qui maintient le riff pendant que la lead-guitare (« papygratteux », qui n’est pas du tout sénile sur scène, et qui a toutes ses dents, me semble-t-il) fait de même, ou se lance dans un solo tel Don Quichotte devant un moulin. Le clavier (ou l’orgue selon les morceaux) est là pour donner une épaisseur à cet ensemble qui serait peut-être un peu trop électrique pour garder une sonorité blues, et accessoirement pour mettre le feu comme il est si facile de le faire avec un orgue au volume élevé. Mais malgré tout, c’est la guitare que l’on entendra le plus pendant l’écoute. Enfin, c’est au sommet de cette pyramide apparemment indestructible, du haut de laquelle plus de quarante siècles nous contemplent, que vient se poser le chant du sieur « Bannish », convaincant, à quelques rares exceptions près.

L’album s’ouvre avec le bourrin « Fr-Fr-Fr-Frustrated », qui, sans le piano, serait résolument hard-rock. Dès cette chanson, on voit les dégâts que peuvent faire ces mecs sur scène. Le son est puissant, la production de qualité. Toutefois, on ressent également la principale faille du combo en studio : la surenchère. Beaucoup d’instruments implique de certaines contraintes, car l’Homme (ce déchet), ne peut pas supporter une écoute prolongée de la même mélodie avec une production aussi gonflée, et je ne parle pas des chiens et des chats (ces animaux cons pleins de poils) qui, grâce à leur flair et leur intuition du danger hors du commun, foutront le camp très loin avant même que vous ayez fini de déballer l’album. Fort heureusement, seul ce premier titre nous donnera cette impression, car il est assez répétitif, mais quelque part très efficace, d’où sa place d’ouverture justifiée.

L’écoute continue, et quand retentissent les cris du peuple de « All Together Now » à la fin de « Who Holds The Key ? », un premier bilan est à faire. Et il est concis : à mi-parcours, ce Dark Room est une réussite. Pas un chef-d’œuvre, mais un ensemble cohérent de bonnes voire très bonnes compositions, notamment « What You See Is What You Get » et « Anger ». Nos amis ont la bonne idée de varier les orientations musicales et de ne pas jouer comme des vikings sans arrêt, ce qui fait que « That Will Be » et ses chœurs reposants, ainsi que « Who Holds The Key ? », qui bénéficie d’une orchestration plus sobre (grosse caisse et guitare acoustique), sont des moments calmes bienvenus qui assurent l’équilibre de la force dans cette première partie.

Ce ne sera pas le cas de la deuxième partie, qui compte deux poids morts : « All Together Now » justement, trop longue, un peu poussive, malgré un refrain fédérateur et un long solo de guitare ; puis « Dark Room », mollassonne et par conséquent trop longue elle aussi, qui ne se rattrape que grâce à un très bon solo de piano sur la fin. De plus, « She’s Running Away » ne se démarque pas suffisamment (on peut même dire qu’il fait partie des moins bons titres, à cause d’un couplet mal assuré au chant), il est donc noyé entre ces deux morceaux, et on se retrouve avec plus d’un quart d’heure de temps mort, ou en tout cas un quart d’heure pendant lequel on aimerait être plus enthousiaste.
Passé « Dark Room », lorsque le chant de « Bannish » est lancé seul sans instruments, la ferveur revient, car cette intro n’est pas sans rappeler le refrain de « Hard To Handle » des BLACK CROWES, on se dit donc que le blues-rock est de retour et qu’on abandonne pour de bon les ballades. Bonne intuition de cons d’animaux pleins de poils. « For Real » qui sonne très WHITESNAKE ou DEEP PURPLE (à l’époque du MkIII et IV), à l’orgue dominant, renoue avec le rock direct mais avec un refrain plus léger qu’à l’accoutumée. Très agréable. Quant à « Tell Meeeee », il pourrait être identifié comme le « Fr-Fr-Fr-Frustrated » de fin d’album : même tempo, même importance des chœurs, mais également même énergie, le strike assuré en concert. Enfin, « Memento Mori », termine l’album d'une très belle manière. Un refrain réussi, un solo de guitare superbe, une batterie qui ne peut plus se contenir et qui enfin se lâche pour l’accompagner. Voilà qui fait l’affaire.

Impossible donc d’être entièrement satisfait de ce Dark Room qui est plombé (le terme est un peu rude mais il traduit bien la petite déception de fin d’écoute) par deux morceaux qui n’avaient pas leur place ici, car trop différent de l’esprit global de l’album finalement.
Impossible également de dire que le disque est mauvais, les compos sont bonnes, entrainantes, et les gars savent jouer de leurs instruments. Juste le souci du détail à appliquer au prochain album, et ce sera bon….

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   MASTCARD

 
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- Hervé 'bannish' Joachim (chant)
- Pascal Guegan (guitare, choeurs)
- Régis 'papygratteux' Lavisse (guitare, percussions, choeurs)
- Nicolas Paullin (basse)
- Olivier Picard 'bathus' (batterie, percussions)
- Damien Cornelis (claviers, orgue)


1. Fr-fr-fr-frustrated
2. Insane
3. That Will Be
4. What You See Is What You Get
5. Anger
6. Who Holds The Key?
7. All Together Now
8. She's Running Away
9. Dark Room
10. For Real
11. Tell Meeeee
12. Memento Mori



             



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