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2011 Making Mirrors

GOTYE - Making Mirrors (2011)
Par MOONDREAMER le 5 Avril 2012          Consultée 1791 fois

Il y a d’abord eu « Somebody That I Used To Know », en duo avec Kimbra, jeune chanteuse néo-zélandaise (sosie, tant au niveau de la voix que du visage, de Katy PERRY, le côté marketing en moins), chanson qui démarre avec une instrumentation enfantine, presque naïve, et qui prend peu à peu en puissance jusqu’au refrain aux paroles incisives et vengeuses. Sans oublier la réponse en crescendo de la charmante néo-zélandaise, la combinaison complémentaire des deux voix et toujours ce fond musical innocent qui ferait presque oublier la violence de l’échange entre les deux chanteurs. Et puis, il y eut la vidéo très (ré)créative du morceau sur fond de jeu pictural ainsi que l’excellente reprise à cinq sur une guitare par le groupe canadien WALK OFF THE EARTH, et c’est ainsi que le succès mondial ouvrit enfin ses portes à Gotye (prononcez « Gauthier », à la française).

De son vrai nom, Wouter (équivalent français de Gauthier, d’où son nom de scène) De Backer n’en est pourtant pas à son coup d’essai. L’artiste belgo-australien (oui, ça ne cours pas les plateaux télé, les énergumènes comme ça) sort en effet avec Making Mirrors, son 3ème album. Multi-instrumentiste acclamé en Australie depuis Like Drawing Blood, son précédent album sorti en 2007, l’auteur-compositeur à l’univers atypique n’était pas parvenu à émerger hors des contrées anglophones d’Océanie.

C’est donc fort du succès de son 2ème single (le 1er, « Eyes Wide Open » n’ayant pas percé mondialement), que sort enfin Making Mirrors en Europe. Avis à ceux qui ont succombé au buzz autour de « Somebody That I Used To Know » : l’album est loin de n’être qu’une compilation de variations plus ou moins identiques du morceau phare. Bien au contraire, attendez-vous à un mélange de style, une hétérogénéité totalement assumée de la part de l’artiste.

Doit-on lui reprocher son extravagance ? La question reste ouverte. D’un certain côté, certains morceaux aux frontières de la pop expérimentale font pencher pour un oui. En particulier, il faut évoquer le bizarroïde « State Of The Art » dont la structure plutôt irrégulière et l’usage presque inapproprié du vocodeur marquent une rupture complète avec le reste de l’album.

D’un autre côté, certains passages de Making Mirrors révèlent un style tout à fait distinct mais toujours de bonne facture : le morceau qui suit, « Don’t Worry, We’ll Be Watching You », chanson planante aux qualités indéniables, fait également figure d’OVNI. Elle semblerait presque placée par erreur sur l’album, sensation confirmée par le morceau suivant, « Giving Me A Chance » qui appuie encore cette rupture aérienne.
Cette hétérogénéité est ainsi à la fois la plus grande force et la faiblesse majeure de cet album. En essayant de piocher un peu partout dans ses références, Gotye ne fait que perdre l’auditeur dans un méandre confus de styles et d’influences ayant peu de connections.

Mais, le plus impressionnant avec cela, c’est que ce mélange composite fait mouche plus souvent que ce à quoi on aurait pu s’attendre : la preuve en est donnée avec le trop court « Easy Way Out » et son refrain rock, ou encore avec le rétro-soul « I Feel Better » dont la simplicité efficace fait que l’air entre immédiatement en tête et n’en ressort pas de sitôt. Tout aussi agréable, « In Your Light » porté par ses cuivres et ses couplets à la guitare acoustique met bien en valeur la voix du chanteur (d’ailleurs très souvent comparé à Sting et à Peter Gabriel).

Dommage donc que Making Mirrors parte un peu dans tous les sens sans vraiment mener nulle part parce qu’il y a vraiment du talent derrière la figure énigmatique de Gotye. En somme, n’ayez pas peur de donner une chance à cet album qui pourrait bien vous surprendre, à la seule condition que vous ayez l’éclectisme suffisant pour en apprécier toutes les saveurs.

Note réelle : 3.5/5

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- Wally De Backer (chant, guitare, piano, flute, synthétiseur, batter)
- Luke Hodgson (basse)
- Lucas Taranto (basse, guitare)
- Gareth Skinner (violoncelle)
- Adam Simmons (saxophone)
- Scott Tinkler (trompette)


1. Making Mirrors
2. Easy Way Out
3. Somebody That I Used To Know (feat. Kimbra)
4. Eyes Wide Open
5. Smoke And Mirrors
6. I Feel Better
7. In Your Light
8. State Of The Art
9. Don’t Worry, I’ll Be Watching You
10. Giving Me A Chance
11. Save Me
12. Bronte



             



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