Recherche avancée       Liste groupes



      
BLUES-ROCK  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 

ALBUMS STUDIO

2012 In Volt
 

 In Volt - Site Officiel (737)

IN VOLT - In Volt (2012)
Par MASTCARD le 29 Avril 2012          Consultée 2312 fois

Si un amateur de musique, un peu réticent à se taper une discographie entière pour découvrir un groupe, nous demandait de résumer IN VOLT en une phrase, on pourrait le faire de la manière suivante : IN VOLT est un groupe de mecs pour des mecs. Comprenez par-là que, bien que tout le monde puisse aimer leur musique, seuls les mâles (def : mammifère à l’intelligence relative, de la famille des vertébrés à cinq pattes) devraient se retrouver dans leur univers et leurs paroles. Inutile de le cacher, les diplômés de polytechnique risquent de ne pas trouver leur compte ici.

Car IN VOLT produit du rock sous sa forme la plus simple. On ne s’embête pas avec des textes compliqués, on ne recherche pas le prix Nobel de littérature ; on recherche de l’énergie, on veut que ça pulse, que l’esprit se vide le temps d’un album et que les sens physiques entrent en ébullition. On parle de fête, d’alcool, de femme, de meurtre. Du rock, quoi !

Cet album sans titre est le deuxième du groupe (oh pardon, vous vous attendiez à une disco de fou en lisant l’intro?). Le premier est paru sous le nom d’IN VOLT & Friends, sur lequel l’actuel guitariste occupait également le poste de chanteur. C’est lorsque ses talents de chant sont remis en question que ce dernier décida alors d’engager un vrai frontman, qui ne devint rien d’autre que son frère. Ce choix se révèle bon puisque notre homme parvient à se forger un personnage rock et déluré, le rendant charismatique. C’est donc avec cette formation nouvelle qu’IN VOLT sort ce deuxième album. Et l’effet est réussi, l’énergie est là, portée par un chanteur complètement possédé par son personnage, au timbre certes limité mais à la voix puissante. Elle est même parfois bestiale, sans souci de justesse. On aime ou on n’aime pas. Notre ami guitariste se contente des chœurs, ce qui lui convient bien mieux.

Cependant, IN VOLT est en fait un groupe de blues-rock, et ne se résume donc en réalité pas juste à un groupe bourrin. Sa section rythmique (et en particulier le batteur) apporte un peu de finesse, grâce à de la technique. Le morceau « I Got Nothing » qui ouvre l’album le montre bien pendant l’intro et les couplets. C’est très simple, cette section rythmique donne du punch, sans se répéter ou lasser l’auditeur. On peut dire alors qu’elle remplit parfaitement son rôle. Mais cette technique est malvenue quand elle nuit à la puissance d’un morceau, qui aurait a contrario nécessité une rythmique carrée ; je veux parler du refrain de « King Of The Party », un peu gêné par un break imprécis (comment ça on chipote?!).

Autre gêne, qui peut se révéler très problématique selon ce que vous avez l’habitude d’écouter : le choix (ou l’obligation budgétaire, aucune idée) de ne pas utiliser d’overdubs, qui a pour effet, lorsque vient le solo de guitare, de diminuer nettement le son global, le riff étant arrêté. On entend alors la guitare, la basse et la batterie, avec l’impression qu’il manque quelque chose. Ce sentiment est encore plus flagrant et gênant si vous écoutez en général des grosses productions. L’album souffre alors d’un aspect amateur dans ces moments qui devraient pourtant être les plus défouloirs du morceau. Un autre point de vue serait de voir ce choix comme une volonté de ne pas faire un plus gros son qu’en concert, nos compères restant toujours aux nombres de quatre, sans s’accompagner d’un second guitariste, d’un flûtiste, ou que sais-je. En ce sens, écouter l’album après avoir assisté à une de leur prestation peut conduire à la déception, tant la différence est sensible, tout du moins pendant les premières écoutes. Après, ce n’est qu’une question d’habitude, et de goût. Car nos amis se débrouillent très bien sur scène, mais c’est un autre sujet, malheureusement.

Je dis malheureusement car la plupart des morceaux de l’album (quasiment la moitié en fait) trouveront leur véritable utilité en concert. L’énergie du groupe, le charisme du chanteur, la sueur dégoulinante sur son torse poilu, l’odeur de bière ambiante, tout cela contribue à rendre des titres beaucoup plus attractifs et efficaces. Sur disque, la magie opère moins. Et la plupart des morceaux deviennent juste sympathiques, comme « In Your Hands », ou « Hidden Track ». On atteint même le fond, une fois, avec une soupe du nom de « House Of Silence », chantée par le guitariste, et ça s’entend. « Tube de l’album » selon je ne sais plus quel site (on croit rêver) il s’agit d’une balade molle, à la guitare acoustique, qui n’a rien à foutre dans cet album à l’esprit brut. Quitte à faire absolument une balade, autant s’inspirer d’un autre morceau de l’album qui remplissait bien son rôle : « Save My Soul » ; là ça sonnait blues-rock. Avec « House Of Silence » on sonne mou, niaiseux, et surtout faux.

L’enchaînement avec « Shoot Gun Blues » a du coup le même effet que le départ de Space Mountain. On passe d’un état léthargique à un état d’extase : un riff discret, appuyé par une rythmique toute aussi langoureuse (un amateur des ghost-notes, notre batteur), cet orgue bienvenu qui nous caresse l’oreille ; on répète cet efficace riff quatre fois, puis on monte le volume ! Les musiciens se déchaînent, et pour une fois le solo n’oblige pas à un abandon total du riff, puisque l’orgue est là (un invité ou un ami, aucune idée), et est un plus indéniable, tant pour le son que pour l’esprit du morceau, très 70’s. « Shoot Gun Blues » n’est pas le seul morceau efficace sur disque parmi ceux que nous pouvons entendre ici. L’ouverture « I Got Nothing » fait une bonne entrée en matière, « Bang Elvis » et « Boogie Man » sont sur un même tempo dansant et font leur petit effet, sans se ressembler. Le très blues « Maybe » groove bien comme il faut. « Save My Soul » n’est pas extraordinaire mais joue son rôle de « break » entre deux morceaux. Voilà.

Alors oui, IN VOLT est un bon groupe de Blues-Rock. Il démontre aussi qu’on peut être un bon groupe de scène, et un groupe de studio moyen. Cela revient à faire un parallèle entre l’énergie (j’ai un forfait pour ce mot-là, alors j’en profite), et la composition. Les paroles on s’en fout, alors bon…


2,5/5

A lire aussi en BLUES-ROCK par MASTCARD :


Eric CLAPTON
Backless (1978)
Sortons cet album de l'ombre de son prédécesseur




Eric CLAPTON AND STEVE WINWOOD
Live From Madison Square Garden (2009)
The reunion !


Marquez et partagez





 
   MASTCARD

 
  N/A



- Antoine Gauthier (vocals, harps)
- Jérôme Gauthier (guitare, choeurs, chant sur 9.)
- Jean-françois 'jeff' Panissier (batterie, percussions)
- Sylvain D'almeida (basse)
- Laurien Daire (claviers, orgue sur 9 et 10.)
- Mehran (choeurs sur 9.)


1. I Got Nothing
2. With My Hands
3. King Of The Party
4. 58 Special
5. Save My Soul
6. Bang Elvis
7. Today
8. Maybe
9. House Of Silence
10. Shoot Gun Blues
11. Boogie Man
12. Hidden Track



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod