Recherche avancée       Liste groupes



      
SOUL  |  STUDIO

Commentaires (1)
L' auteur
Acheter Cet Album
 

 

- Style : Isaac Hayes , Marvin Gaye , Donny Hathaway , Curtis Mayfield , Otis Redding , Sam & Dave, Aretha Franklin , Wilson Pickett
- Style + Membre : Booker T. & The Mg's

Al GREEN - Let's Stay Together (1972)
Par MANIAC BLUES le 21 Septembre 2012          Consultée 4141 fois

Le 19 janvier 2012, au cours d’un meeting pour réunir des fonds à l’Apollo Theater, Barack Obama s’est mis à chanter sans crier gare « Let’s Stay Together » à un public conquis d’avance par le charisme du président. Ce standard, soudainement remis au goût du jour, occupe une place centrale dans l’Histoire avec un grand H de la musique afro-américaine. Le président américain lui a même réservé une place de choix dans sa playlist de campagne, une manière comme une autre de fêter le quarantième anniversaire de cet hymne, sorti en décembre 1971, alors que le petit Barry imitait sans doute devant sa glace les pas de danse du jeune Michael Jackson.
Le succès phénoménal de « Let’s Stay Together » dans les Charts signe le début d’une reconnaissance nationale et internationale pour Al Green, qui après deux albums sous son nom de scène, n’attendait plus que de décoller vers les astres de la gloire. C’est dans les studios de Hi Records à Memphis, en compagnie du producteur Willie Mitchell, qu’il a forgé dans le plus grand secret ce son si singulier qui devient alors sa marque de fabrique. On pouvait déjà en entendre les prémices sur Gets Next To You, mais le travail d’orfèvre de Willie Mitchell ne se révèle dans toute sa richesse que sur ce troisième album.

Une pincée de cuivres, des chœurs caressants, une rythmique légère, un voile de cordes servent d’écrin à la voix d’Al Green, aérienne, tendre et sensuelle. Le trois minutes légendaires de « Let’s Stay Together » ouvrent la porte à un album peu commun, à l’énergie et à la spontanéité contenues, même dans ses passages les plus fougueux. Sophistiqué en apparence, ce disque a en réalité ce charme typiquement sudiste des productions de Memphis, entre la ferveur du gospel et la mélancolie du blues.

Let’s Stay Together n’est pas l’album d’un unique succès, loin de là. Al Green signe en effet de superbes et inoubliables chansons d’amour. L’amour, toujours l’amour…il est ironique de constater que le révérend Al Green a bâti sa fortune et sa gloire sur des préoccupations aussi profanes. Les sentiments torturés de « La-La For You », les cœurs brisés de « So You’re Leaving Me », l’émotion à fleur de peau de « What Is This Feeling ? » séduisent, provoquent des frissons, hypnotisent. La rythmique singulière menée à la baguette par le génial Al Jackson Jr. joue un grand rôle dans le succès de ces morceaux qui charment les oreilles, envoutent les âmes, émeuvent les cœurs.

Souvent nostalgique ou mélancolique, la tonalité générale de l’album fait un peu penser à Otis Redding. « Old Time Lovin’», pleine d’une douceur empreinte de regrets, est un véritable chef-d’œuvre d’émotion, tout comme la sublime reprise de « How Can Mend A Broken Heart ? » des Bee Gees. Une guitare blues, un orgue hammond digne de Booker T. Jones, des violons mélodramatiques, des choeurs de gospel, c’est à partir de cet accompagnement hétéroclite qu’Al Green, à force de murmures, de cris, d’accents tragiques, dévoile à petites touches tout son génie d’interprète.

Entre des chansons exceptionnelles du calibre de « Judy », Let’s Stay Together ne se dépare pas parfois d’un certain classicisme, qui n’est pas sans rappeler les deux albums précédents : les énergiques « I’ve Never Found A Girl » et « It Ain’t No Fun To Me » retombent dans des canons R’n’B plus communs, et servent en quelque sorte de faire-valoir aux ballades uniques en leur genre qui parsèment l’album.

Cerise sur leur gâteau, deux titres bonus de haute volée, « Eli’s Game » et « Listen », concluent le disque avec panache. Classique de soul par excellence, Let’s Stay Together ouvre une voie dorée à Al Green, qui devient alors très rapidement l’une des plus grandes stars de la soul music dans les années soixante-dix.

A lire aussi en SOUL par MANIAC BLUES :


Aretha FRANKLIN
Aretha Arrives (1967)
Une très belle réussite




WATTSTAX
Wattstax (1973)
Le woodstock noir : l'apogée de la soul


Marquez et partagez





 
   MANIAC BLUES

 
  N/A



- Al Green (chant)
- Howard Grimes (batterie)
- Al Jackson, Jr. (batterie)
- Leroy Hodges (basse)
- Charles Hodges (orgue, piano)
- Teenie Hodges (guitare)
- Wayne Jackson (trompette)
- Andrew Love (saxophone ténor)
- Ed Logan (saxophone ténor)
- James Mitchell (basse, saxophone baryton, arrangements)
- Jack Hale (trombone)
- Charles Chalmers, Donna Rhodes, Sandra R (choeur)


1. Let's Stay Together
2. La-la For You
3. So You're Leaving Me
4. What Is This Feeling?
5. Old Time Lovin'
6. I've Never Found A Girl (who Loves Me Like You Do)
7. How Can You Mend A Broken Heart?
8. Judy
9. It Ain't No Fun To Me
10. Eli's Game
11. Listen



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod