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1977 Heart Of The Congos

The CONGOS - Heart Of The Congos (1977)
Par KLEMAN le 12 Juillet 2012          Consultée 2820 fois

« Heart of the Congos » est à bien des égards un des albums les plus légendaires de l'histoire du reggae jamaïcain. Il sort en 1977, à l'orée de la période la plus faste de la production de l'île, et est produit par le – encore – grand Lee Scratch Perry (bien que physiquement parlant loin d'être un géant). L'opus sort sur le label controversé mais néanmoins mondialement connu Island Record, qui signe à la même époque Bob Marley et tout un tas d'artistes jamaïcains (Max Romeo, Burning Spear, Cliff, les Toots …), à la recherche de la pépite qui plaira aux anglais blancs, et qui rapportera un paquet d'oseille.

La légende dit que Lee Scratch, en différend avec Island justement, subtilisa les bandes de l'album des Congos, et retira les droits au label anglais. Résultat : l'album se retrouva en rupture de stock et indisponible durant plus de vingt ans. Il tomba alors dans un quasi-oubli collectif, jusqu'à sa réédition dans les années 90 par un autre label, « Blood & Fire ».

L'ensemble des pistes de l'album furent enregistrées au studio même de Lee Scratch Perry (le « Black Ark »), studio auquel le producteur mit délibérément feu deux ans plus tard. Lee Perry eut une influence considérable en tant que producteur sur la création de l’œuvre : l'homme aimait particulièrement travailler les voix et c'est lui qui eu l'idée de faire venir Watty Burnett (qui travaillait souvent pour Lee Perry) pour compléter le duo vocal Cedric Myton / Roy Johnson. Il manquait à Myton, très haut perché (dans tous les sens du terme, l'ayant rencontré, je confirme), et Johnson (plutôt ténor), un baryton, que Burnett réalisa avec talent. L'ensemble vocal était alors parfait pour réaliser des textures formidables, que l'on retrouve particulièrement sur la dernière piste de l'album, « Solid Foundation » . Pour ajouter au mysticisme de l'opus, il paraîtrait que Gregory Issacs participa également aux chœurs ... si vous y reconnaissez sa voix, merci de me dire sur quelle piste, je n'y suis pas parvenu.

On a dès le début de l'album un aperçu des capacités vocales du trio, avec l'intro de « Fisherman », et notamment la perspicacité du choix de Burnett en baryton, avec Cedric Myton en lead. On aime ou on aime pas, mais il faut bien avouer que les voix sont ici singulières et la mélodie de « Fisherman » en fera un grand classique du reggae, encore joué aujourd'hui en live par le collectif « Inna de Yard » dont fait partie Myton.

Qualifié par une grande majorité des spécialistes reggae comme étant ZE album de musique jamaïcaine de la fin des années 70, j'avoue pour ma part ne pas vouer une admiration pour l'opus, certes très bon
mais selon moi esthétiquement peu séduisant. On y retrouve beaucoup d'ingéniosité dans la réalisation, de créativité, d'audace même, mais ce n'est pas, loin s'en faut, l'album reggae qui tourne en boucle à la maison.

D'abord, la « sur-jamaïcanitude » que l'on peut invoquer à l'égard de l'album lui donne des allures traditionnelles, et donc pas forcément super accessible, à part certaines pistes comme « Fisherman » ou « Soddom and Gomorrow » dont le groove mélodique reste en tête à la manière des hits jamaïcains …

On alterne en fait entre des influences très roots, tantôt positives tantôt profondes, et des titres un peu plus step comme « Can't come in », avec des tempos assez soutenus, ou des formes dub, en particulier sur « Ark of the Covenant » dans certaines phases. La quasi majorité des morceaux proposent des parties rythmiques d'influence Rocker (un lexique reggae sera rédigé tout bientôt, en attendant le morceau « Open up the Gate » vous donne un bon aperçu de ce que peut-être le style rocker).

Coté prod, les parties instrumentales sont vraiment parfaites et je dirigerais mes critiques négative plutôt à l'égard de la post-prod qui inclut peut-être trop de réverb / delay, sur les voix notamment, ainsi que l'ensemble des percussions, et de manière trop continue en tout cas. Il en résulte une sorte de distance à certains moments, l'impression d'avoir enregistré les voix dans une église et les percussions dans un gymnase, ou l'inverse. L'impression est renforcée par l'utilisation de ces effets de manière continue, la mise en valeur ou l'aspect dub disparaissant par causalité directe … On tempère la critique en remettant l’œuvre dans son contexte historique, enclin à l'expérimentation.

L'album se finit sur « Solid Foundation », très peace, et leadé par Cedric Myton, qui conclut donc un opus d'une authenticité rare, un son typiquement jamaïcain, à la fois profondément roots (dans le sens du retour aux racines cette fois) et novateur.

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Non disponible


1. Fisherman
2. Congoman
3. Open Up The Gate
4. Children Crying
5. La La Bam-bam
6. Can't Come In
7. Sodom And Gomorrow
8. The Wrong Thing
9. Ark Of Covenant
10. Solid Foundation



             



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