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POST-ROCK/DRONE/DOOM JAZZ  |  LIVE

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ALBUMS LIVE

2012 Egor
 

- Style : Godspeed You ! Black Emperor
- Membre : Charlotte & Magon, Bong-ra, Mansur
- Style + Membre : The Lovecraft Sextet

The MOUNT FUJI DOOMJAZZ CORP. - Egor (2012)
Par STREETCLEANER le 25 Octobre 2012          Consultée 2558 fois

D’un côté, on trouve la formation principale, The Kilimanjaro Darkjazz Ensemble, un groupe véritablement européen compte tenu des nationalités diverses de ses membres, emmené par Jason Kohnen (basse) et Gideon Kiers (électronique). De l’autre, son alter ego, The Mount Fuji Doomjazz Corporation, une entité composée de quelques membres de la première formation et ayant vocation à développer une musique plus expérimentale, en compagnie de quelques guests. Ce side project puise sa source dans le drone, le jazz, l’improvisation, le doom metal et le sludge, avec une philosophie qui se veut plus « heavy & evil » selon ses propres termes.

Egor est le quatrième album de cette formation parallèle, sorti sur le label Denovali. Egor est composé uniquement de quatre titres, mais qu’on ne s’y trompe pas, ceux-ci avoisinent les quinze à vingt minutes, ce qui fait qu’Egor comptabilise environ soixante-dix minutes au compteur. Ces quatre compositions ne représentent d’ailleurs qu’une partie d’un live enregistré à Moscou en avril 2011.

Des influences doom on ne trouve quasiment pas de traces sur ce live, juste parfois dans la lourdeur de certains passages. En revanche, le côté jazzy et son corollaire, l’improvisation, tout comme les moments plus drone se détachent nettement. En réalité l’épure nous ferait plus penser à du post-rock et du post-jazz, mâtinés de drone et de dark ambient, le tout sur un fondement qui érige le principe d’improvisation et la liberté d’interaction des instruments en véritable devise. De ce fait, on ne peut penser avec évidence qu’au jazz et également au free jazz, dans ce que ces interactions semblent parfois avoir de plus chaotique. Tout comme leur éloignement de toute recherche de mélodies ou de structures identifiables.

Rien ici ne semble en effet être construit. Pourtant, tout a un sens. Un peu comme le récent Re:Ecm de Villalobos et de Loderbauer, TMFDC réussi à donner un sens à tout ce maelström éruptif. Possible bande son d’un décor post-apocalyptique, la musique proposée n’est pas seulement viscéralement et extraordinairement visuelle, elle se paye également le luxe d’être une véritable œuvre d’art de design sonore. Ces compositions peuvent en effet être qualifiées de structures sonores contemporaines. Mais dans le même temps cette musique possède quelque chose qui ne la rend pas pour autant moderne, car elle réussit à échapper à l’identification des langages musicaux contemporains.

De surcroît, si elles sont difficiles à décrire, ces expériences sonores semblent souvent porter en elles les effets troublants d’une initiation chamanique, dans laquelle les forces telluriques rencontreraient, ou plutôt se heurteraient, aux forces célestes. Il y a là quelque chose de puissamment hallucinatoire qui tend ensuite à aligner notre esprit sur celui alors réunifié des différentes lignes de forces qui régissent l’univers. En tout cas, la conjonction d’un chant parfois céleste, parfois fantomatique, parfois possédé, de la française Charlotte Cegarra, des éruptions de drone qui s’étalent ensuite comme des vagues de lave noire, d’effets spatiaux « décorporants », d’un violon spectral symbole d’humanité, et d’un trombone qui semble puiser des images dans l’aube des premiers temps, possède quelque chose de littéralement fascinant. La musique délivrée joue sur un fabuleux paradoxe, celui d’être à la fois une musique si contemporaine et si ancestrale, de fusionner le présent et le passé dans une parfaite expérience qui ne demande qu’à être vécue, et de jouer tant l’ébullition de l’esprit que son apaisement. Oui, finalement tout ceci a bien un sens.

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   STREETCLEANER

 
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- Charlotte Cegarra (chant)
- Eelco Bosman (guitare)
- Ron Goris (batterie)
- Sarah Anderson (violon)
- Hilary Jeffery (trombone)
- Jason Kohnen (basse)
- Gideon Kiers (electronique)


1. Elevator Of The Machine
2. Knock By The Stairs
3. Cosmonaut (raspoutina)
4. Glass Is Destroyed



             



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