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- Style : The Seer , 10,000 Maniacs, Kitchens Of Distinction
- Membre : Red Hot Chili Peppers

REM - Up (1998)
Par MARCO STIVELL le 5 Février 2013          Consultée 5527 fois

Up est la première oeuvre du nouveau R.E.M. qui utilise la preuve par trois. Encore que ce ne soit pas au goût de tout le monde : relativement peu de gens, aussi bien parmi les vieux fans que ceux qui sont arrivés avec Out of Time, le portent aux nues, mais ils saluent son audace. Et pour cause, avec l'avènement de groupes comme Radiohead et ne serait-ce que pour le principe, le groupe gagne alors beaucoup à ne pas répéter indéfiniment les mêmes recettes du folk-rock alternatif, et bien que le dernier album en date nous ait beaucoup rassuré sur ce plan-là.

C'est vraiment le temps de la remise en question. Le départ (à l'amiable) de Bill Berry affecte tellement Buck, Mills et Stipe que ceux-ci ne cherchent tout bonnement pas à le remplacer, pour le moment. Certes, Joey Waronker (qui a pas mal accompagné Beck) va occuper la place de batteur pendant quelques temps, mais pas de façon très marquée sur l'album studio. Pour les besoins de cette nouvelle musique, R.E.M. pour la première fois de son existence, utilise des... boîtes à rythmes ! On y reviendra. Toujours au niveau du son, c'est aussi la première fois que le groupe oeuvre sans son producteur fétiche, Scott Litt, remplacé par l'irlandais Pat McCarthy (qui a travaillé avec les Waterboys, Counting Crows, U2 et même Madonna pour son Ray of Light), lui-même secondé pour quelques chansons de Up par Nigel Godrich -le parallèle avec Radiohead est donc loin d'être gratuit-. Enfin, grande nouveauté, les paroles sont exposées dans le livret, pour la première fois de l'histoire du groupe.

Les sessions de Up sont mouvementées. Dans l'incertitude, l'entente n'est pas très bonne et le groupe songe plus d'une fois à se séparer. Mais comme le dit Michael Stipe, un chien qui perd une patte peut toujours avancer, il doit juste apprendre à le faire différemment. Et donc nous voilà en présence d'une nouvelle musique, certes toujours basée sur un esprit pop-rock-folk, mais aussi grandement modifiée par cette affluence de boîte à rythmes et autres effets électroniques. Ce qui nous prend à revers c'est ce «Airportman» tout droit tiré d'une rêverie sous acide où les synthés planent au-dessus de la drumbox pendant que Stipe murmure, le tout donnant une impression de roue libre pendant plus de cinq minutes ! Le groupe tente de nous rassurer avec «Lotus», pur morceau pop-rock alternatif où Stipe prend un accent cynique mais où l'on reconnaît facilement les guitares vrombissantes de Buck.

Je dis «tente de nous rassurer», comme si les escapades les plus inédites semblaient réservées à certains morceaux en particulier, mais une ambiance très étrange règne dans ce disque. Comme si le groupe tâtonnait, sans forcément arriver être probant : le langoureux «You're in the Air», ses cordes et sa mélodie approximative ne mènent pas bien loin. Néanmoins, ce type de morceaux suffit à nous convaincre que R.E.M. réalise alors l'une de ses expériences les plus courageuses et les membres de Radiohead en personne ne manquent pas de le souligner. Que dire alors de pièces plus convaincantes comme le rugueux tango de «The Apologist», le charme baroque dérangé de «Why Not Smile», le ton folk onirique (vibraphone oblige) de «Diminished» complété d'ailleurs par «I'm Not Over You»...

«Hope» est en partie attribué à Leonard Cohen car présentant des similitudes mélodiques et textuellement thématiques avec sa chanson mythique «Suzanne». A défaut d'être accrocheur, ce morceau brille par son intensité, le bourdonnement venant peu à peu avaler cet électro speed et toutes ces guitares intelligentes. «Falls to Climb» présente une réminiscence de «Let Me In» (la perle de Monster) en plus planant mais tout aussi épique, même si le morceau aurait gagné à être plus travaillé. «Sad Professor» vient rajouter des influences folk de manière fort louable bien que toujours dans le ton de l'album. En fait, pour retrouver un titre accrocheur dans ce style, il faut aller vers «Daysleeper», très belle sucrerie qui n'est elle non plus pas sans rappeler «Strange Currencies» dans sa mélodie. Les vraies merveilles de Up demeurent la chanson d'amour «At My Most Beautiful», très beachboysienne, ainsi que le retentissant et éperdu «Walk Unafraid» qui nous confirme que c'est parmi ce que le groupe fait de mieux, là encore.

Up est en tout cela un bon album, très surprenant et de ce fait intéressant, mais aussi légèrement déséquilibré et réparti sur une durée n'y aidant pas forcément (une heure cinq).

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   MARCO STIVELL

 
  N/A



- Michael Stipe (chant)
- Peter Buck (guitares)
- Mike Mills (basse, claviers, choeurs)
- + Musiciens Additionnels


1. Airportman
2. Lotus
3. Suspicion
4. Hope
5. At My Most Beautiful
6. The Apologist
7. Sad Professor
8. You're In The Air
9. Walk Unafraid
10. Why Not Smile
11. Daysleeper
12. Diminished
13. Parakeet
14. Falls To Climb



             



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