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DOOM / DARK AMBIENT  |  STUDIO

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1995 Gore Motel
2000 Sunset Mission
2002 1 Black Earth
2008 Dolores
 

- Style : The Lovecraft Sextet , Senketsu No Night Club
 

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BOHREN UND DER CLUB OF GORE - Gore Motel (1995)
Par STREETCLEANER le 1er Novembre 2012          Consultée 2774 fois

Avant de marcher sur les terres du jazz, les Allemands de Bohren furent un groupe de musiciens inspirés par la musique metal et notamment le death et le doom metal. Ils commencèrent à jouer ensemble en 1988. En 1992, ils s'orientèrent vers un style plutôt original, qu'ils appelèrent alors "doom ridden jazz music". Comme ils le disent donc eux-mêmes, il s'agit alors de jouer une musique jazzy guidée par les effluves du doom, du funeral doom même pourrait-on dire tellement leurs compositions sont empreintes d'une lourdeur et d'une lenteur extrêmes.

Mais qu'est-ce que le doom ? Pour ceux de nos lecteurs étrangers au monde de la musique metal, on dira que le doom (la malédiction) est une musique qui trouve son origine notamment dans le morceau éponyme du premier album de BLACK SABBATH, en 1970. Lugubre, lourde, parfois funèbre et d'une excessive lenteur, notamment dans le funeral doom, l'atmosphère ne prête absolument pas à rire. Souvent même dépressive et pleine de lamentation, cette musique nous plonge dans des visions de noirceur, des visions dans lesquelles notre existence ne serait qu'une condamnation et la vie une vaste duperie qui n'aurait comme point d'horizon que le malheur, la souffrance et la mort. Nous serions donc clairement maudits et nous porterions cette malédiction comme on se traînerait des dizaines de kilos enchaînés à nos pieds. Dans sa chanson intitulée "Solitude", CANDLEMASS, un des dignes représentants du genre, évoque on ne peut plus explicitement les conditions d'une telle existence qui frôle le renoncement à la vie et souligne le peu d'espoir qu'on place en elle :

"I'm sitting here alone in darkness
waiting to be free,
Lonely and forlorn I'm crying
I long for my time to come
death means just life
Please let me die in solitude..."

Purement instrumentale, la musique du quartet allemand n'a d'autre vocation que de mettre en musique les ressentiments et l'absurdité de la vie portés par ces idées noires. L’atmosphère lourde, pataude, lente, pesante et sans issue de Gore Motel est conduite par les ostinatos lourdement irrésistibles de la basse. L’unité des atmosphères confère à l’album une vraie nature - dark - ambient car les titres s’enchaînent sans heurts et le chemin tracé, sans fin et qui se perd à l’horizon, défile à une vitesse désespérément constante. Une vraie sentence qui n’en finit pas ! Les nappes de Mellotron planent de temps à autre au-dessus de ce décor désertique et soufflent un courant d’air glacé venu tout droit d’une crypte funéraire. La guitare confère une coloration particulière à l’ensemble car elle porte en elle l’aridité d’un désert fixé sous un soleil de plomb, des images finalement assez peu éloignées de celles du futur Vampires de John Carpenter. « Die Fulci Nummer », du nom du réalisateur de films d’horreur Lucio Fulci, détonne quelque peu car ce titre se présente comme une composition électronique downtempo, morbide et glaciale il va sans dire… une composition qui serait parfaitement adaptée, tout comme « Cairo Keller », lors d’un passage dans les catacombes et autres cryptes d’un Diablo. Quant à lui, « Der Maggot Tango » est un vrai petit bijou de noirceur, aux percussions roulantes avec des ostinatos porteurs d’une irrésistible angoisse sur fond d’orgue funeste. De son côté le groovy « Thrash Altenessen » est probablement celui qui traduit le mieux les intentions jazzy du quartet.

Ce qui est assez étonnant avec ce Gore Motel, c’est que le groupe allemand, par la voix de Morten Gass, avoue ne pas être trop fier de ce premier album, envoyé un peu par hasard à sa maison de disque. Visiblement le groupe n’y croyait pas trop, admettant lui-même avoir enregistré tout ceci un peu vite fait et ne pensant pas que ce travail, qui ressemble plus à des démos, serait édité tel quel. Toutefois, la spontanéité a parfois du bon. Il est vrai que l’unicité de ces atmosphères et leur lourdeur toute « claustrophobique » peut rebuter. Très peu jazzy, incroyablement doom et dark, Gore Motel est à réserver essentiellement à un public de musique metal.

Note réelle : 3.5/5.

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   STREETCLEANER

 
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- Morten Gass (guitare, piano, mellotron)
- Robin Rodenberg (basse)
- Reiner Henseleit (guitare)
- Thorsten Benning (batterie)


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3. Gore Motel
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6. Conway Twitty Zieh Mit Mir
7. Die Fulci Nummer
8. Der Maggot Tango
9. Texas Keller
10. Thrash Altenessen
11. Cairo Keller
12. Gore Musik



             



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