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- Membre : Emerson, Lake & Palmer, The Nice

P. P. ARNOLD - Kafunta (1968)
Par BAAZBAAZ le 11 Mars 2013          Consultée 2295 fois

Second album de P. P. ARNOLD sur Immediate, Kafunta est un échec commercial et artistique qui symbolise les limites de ce label. Sorti dans la précipitation en août 1968, soit quatre mois à peine après le premier, le disque marque un coup d’arrêt dans la carrière d’une chanteuse qui aurait sans doute mérité plus d’attention et de considération. Car c’est bien là le cœur du problème : à l’époque, l’écurie prestigieuse fondée en 1965 ne parvient pas à remplir ses promesses malgré l’incroyable collection de talents (SMALL FACES puis HUMBLE PIE, CHRIS FARLOWE, BILLY NICHOLS…) qu’elle affiche à son tableau de chasse. Accaparé par ses relations de plus en plus dégradées avec les Stones, Andrew Loog Oldham – pourtant si doué pour dénicher les perles rares – néglige ses autres poulains, gère leur carrière à la truelle, empile les singles et s’avère incapable de consolider leur succès souvent éphémère.

C’est le cas pour P. P. ARNOLD. Après un 45 tours bien accueilli en 1967 (« The First Cut Is the Deepest »), elle connaît à nouveau les faveurs du public avec une interprétation de « Angel of the Morning » qui s’installe dans les charts (faisant ainsi mieux que celle de BILLIE DAVIS). La sortie précoce de Kafunta, qui tente de capitaliser sur ce succès, est alors un faux pas. Il manque en effet un élément essentiel : des chansons à la hauteur du premier album… En lieu et place des cadeaux apportés pour The First Lady of Immediate par Steve Marriott et Ronnie Lane, Cat Stevens ou encore Paul Korda, on trouve un amoncellement de reprises enregistrées à la va-vite et la plupart du temps assez médiocres : « God Only Knows » (la plus ratées), « Yesterday » ou « To Love Somebody » (des BEE GEES), sans être évidemment inécoutables, font pâle figure face aux versions d’origine. Seule « Eleanor Rigby », superbement et subtilement transformée, sort du lot et donne une idée du potentiel de la chanteuse. Mais cette réussite paraît bien esseulée – et aussi un peu convenue à vrai dire – au sein d’un disque décevant.

On ne retrouve sur Kafunta ni l’ardeur rythmique de The First Lady of Immediate, ni sa grâce un peu mélancolique. Tout sonne cette fois trop anesthésié, assoupi et nonchalant et des chansons appréciables en soi mais un peu mièvres (« Letter to Bill », « Welcome Home ») s’enchaînent sans énergie ni entrain. L’impression d’écouter un disque de ballades mollassonnes finit par prendre le dessus et exaspère (sans compter les ineptes intermèdes « Kafunta » qui ne sont rien d’autre que du remplissage). Où sont passés la Soul et le R&B ? Où est passée la voix puissante et claire capable de faire danser des bataillons de gamins Anglais sous amphétamines ? Manifestement, Oldham et Immediate n’avaient alors rien de mieux à proposer à une chanteuse avant tout dépendante des compositions des autres et du savoir-faire des songwriters maison. Pire, le titre de l’album et sa pochette, rompant avec les codes mods classieux, versent dans un exotisme de pacotille qui tombe aussi à plat que son contenu. Non, décidemment, P. P. ARNOLD n’avait pas mérité ça.

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- P. P. Arnold (chant)
- The Nice :
- Keith Emerson (orgue, piano)
- Keith « Lee » Jackson (basse, guitare)
- David O'list (guitare)
- Brian Davison (batterie)


1. Letter To Bill
2. Kafunta One
3. God Only Knows
4. Eleanor Rigby
5. Yesterday
6. Angel Of The Morning
7. It'll Never Happen Again
8. Kafunta Two
9. As Tears Go By
10. Kafunta Three
11. To Love Somebody
12. Dreamin'
13. Kafunta Four
14. Welcome Home



             



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