Hey! Vous avez maté la pochette les gars. Un revolver et un automatique sur les tempes, un fusil à pompe dans la bouche… Bonne ambiance ! Nul doute que ICE-T a trouvé la voie du succès. D'ailleurs les controverses surgissent de partout : concerts arrêtés, prise à partie, censure, accusations diverses et variées. C’est toute la revendication du "Freedom of speech", littéralement le fameux amendement sur la liberté d’expression dont les ricains sont si fiers… ICE-T va lui faire un sort…

L’introduction puissante sur "Shut up and be happy" avec la voix de Jello BIAFRA des DEAD KENNEDY sur le sample du classique "Black Sabbath" par le groupe du même nom, ça envoie du lourd et cela pose les bases des revendications sans concessions du teigneux MC. Sur "you played yourself" on retrouve un sample de James BROWN, dont Tracy est un grand admirateur, et que nous allons retrouver tout au long de sa carrière – trois fois sur ce troisième opus ! -, la guitare funk et le synthé lui donnent un air bien festif.

On est à l’aube de la création du groupe BODY COUNT- son groupe de metal lourd- et T. assume cela comme il se doit en proposant un titre bien couillu avec une gratte totalement déplacée dans un tel espace sur "The girl tried to kill me". Sur "This one’s for you" samplée sur "Slaughter's Theme" on sent que ICE a percuté le style qui lui va le mieux : cette manière de déclamer ses textes avec un détachement "agressif" tout personnel, sa voix grave faisant le reste, le morceau de James BROWN s’en trouve transfiguré. L’urgence de "Hunted child" samplée sur le "Bring the noise" des potes de PUBLIC ENNEMY rend pas mal. La bonne humeur règne sur "What you wanna do". La référence à James BROWN retentit à nouveau magistralement sur le titre éponyme "Freedom of speech". C’est certain, ICE a trouvé la formule gagnante.

Certes l’album est un brin daté, mais il sert d’antichambre à OG Original Gangsta ; à ce titre il est le premier porteur de l’identité chère au ICE, des textes agressifs et une manière très personnelle et identifiable de déclamer ses punchlines. Je ne le recommande pas pour débuter, mais il est tout de même symbolique de l’art pratiqué par Tracy Marrow.