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Shuggie OTIS - Here Comes Shuggie Otis (1970)
Par MANIAC BLUES le 24 Juillet 2013          Consultée 4522 fois

Après avoir sombré dans l’oubli pendant quatre longues décennies, Shuggie Otis fait depuis 2012 un retour progressif sur le devant de la scène. Il a ainsi repris le rythme des tournées, en plus de participer à la réédition de son classique Inspiration Information agrémentée de nombreux inédits. Pour ne rien gâcher, un nouvel album est prévu pour 2014. Ce come-back est l’occasion de revenir sur la carrière de ce musicien si talentueux, et plus particulièrement sur les trois albums solo qu’il a signés chez Epic avant de se faire virer de sa maison de disque.

Shuggie Otis a commencé à jouer dans le groupe de son père, l’immense Johnny Otis, à l’âge de douze ans. Il ne pouvait trouver meilleure école pour développer son don unique pour la guitare. A quinze ans, il participe au deuxième volet des Super Sessions de Al Kooper avant d’enregistrer un premier album solo. Si le jeune musicien fait preuve d’une maturité phénoménale pour son âge, il reste néanmoins sous la coupe de son père. Producteur, arrangeur, accompagnateur, co-auteur, Johnny Otis veille à ce que son prodige de fils bénéficie des meilleurs conditions pour son premier album.

Il n’est guère aisé de définir avec précision le style de Shuggie Otis qui mélange avec aisance, le blues, le rock, la soul, le funk, le tout dans une atmosphère psychédélique qui a plutôt bien résisté à l’épreuve du temps. Stylistiquement, Shuggie Otis n’a eu de cesse de brouiller les pistes. A cet égard, « Oxford Gray » est exemplaire de la marque de fabrique du guitariste. La première partie du morceau est une jam blues-rock psyché dopée par une guitare décomplexée, alors qu’en seconde partie, le blues intimiste côtoie des arrangements sophistiqués parfaitement orchestrés. « Oxford Gray » est une ouverture aux contrastes étonnants, qui dévoile d’emblée un leader au style insaisissable.

L’enchaînement avec la magique « Jennie Lee » est de toute beauté. Cette chanson merveilleuse, plus calibrée pour la radio, révèle la voix assurée de Shuggie Otis, qui ne fait décidément pas son âge. Plus classique, « Knowing (That You Want Him) » est une aimable promenade pop qui tient la route, malgré des arrangements quelque peu désuets. Le jeune gaillard fait preuve de bien plus de mordant sur le funky « Hurricane », porté par des cuivres généreux. Le duo planant chant/orgue sur « Baby I Need You » est enfin du plus bel effet.

Le reste de l’album est constitué de morceaux instrumentaux qui pour la plupart démontrent les influences blues de Shuggie Otis. Il rend hommage à ses maîtres – B.B. King, T-Bone Walker, Freddie King, Elmore James, et j’en passe et des meilleurs – sur le virtuose « Shuggie’s boogie », sur lequel il prouve que l’on peut jouer du blues tout en se marrant. Sa guitare déchaînée rivalise avec un orgue fou et une section rythmique de feu : c’est du très haut niveau !

Moins saisissants, « Bootie Cooler » et son pendant funk « Funky Thithee » sont de solides jam qui témoignent une fois de plus de l’aisance des musiciens dans l’art de l’improvisation. Mais l’émouvant « Gospel Groove » marque bien plus l’esprit et valorise la finesse du doigté de Shuggie Otis, qui s’élève au niveau des plus prestigieux bluesmen.

Ce premier album est donc marqué par la virtuosité étonnante de son auteur, en témoigne le dernier tour de manège « The Hawks ». Mais on peut regretter qu’il ne mette pas plus en avant sa superbe voix. Shuggie Otis a trop tendance à se réfugier derrière sa réputation de prodige de la guitare. C’est sans doute le principal défaut de ce disque (et de beaucoup de disques de blues et de rock de l’époque) qui n’en demeure pas moins de très bonne qualité.

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   MANIAC BLUES

 
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- Shuggie Otis (chant, guitare, piano, clavecin, orgue, célesta)
- Johnny Otis (piano, clavecin, célesta, percussions)
- Wilton Felder (basse, clavecin, célesta)
- Stix Hooper, Abe Mills, Paul Lagos (batterie)
- Leon Haywood (orgue)
- Ray Johnson (piano)
- Al Mckibbon (contrebasse)
- Bob Mitchell, Melvin Moore (trompette)
- Gene 'mighty Flea' Conners (trombone)
- Richard Mackey, Willie Ruff (cor d'harmonie)
- Hyman Gold, Irving Lipschultz (violoncelle)
- Marilyn Baker, Rollice Dale (violon)
- Jim Horn, Plas Johnson (saxophone)
- Preston Love, Hank Jernigan (saxophone)
- Jack Kelso (saxophone)
- Eunice Wennermark, Ginger Smock (cordes)
- Isadore Roman, Joe Lichter (cordes)
- Preston Love, Jack Kelso, Hank Jernigan (flûte)


1. Oxford Gray
2. Jennie Lee
3. Bootie Cooler
4. Knowing (that You Want Him)
5. Funky Thithee
6. Shuggie's Boogie
7. Hurricane
8. Gospel Groove
9. Baby, I Needed You
10. The Hawks



             



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