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MUSIQUE BAROQUE  |  OEUVRE

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- Style : Georg Philipp Telemann , Johann Sebastian Bach , Johann Joseph Fux

Georg Friedrich HANDEL - Music For The Royal Fireworks (malgoire) (1749)
Par CHIPSTOUILLE le 26 Mars 2014          Consultée 2359 fois

La célèbre Water Music de Georg Friedrich HÄNDEL possède un pendant de feu. A l’image du Te Deum et de l’Anthem composés à l’occasion de la bataille de Dettingen en 1743, George II demandait à son protégé d’écrire une œuvre pour célébrer le traité d’Aix la Chapelle signé en 1748. Paradoxalement, aucun de ces deux évènements ne fut une victoire anglaise. A Dettingen, le roi George II parvenait à faire passer sa retraite (et sa non-captivité) pour une victoire. Le traité 5 ans plus tard mettait fin, quant à lui, à la guerre de succession d’Autriche. Une autre « non-victoire » pour les anglais, la musique pour les feux d’artifices royaux avait donc tout de l’opération de propagande.

De l’autre côté de la manche, le Te Deum composé par Jean-Philippe Rameau pour cette même occasion ne suffit pas à faire passer une décision surprenante de la part de Louis XV. En effet, le royaume de France, que l’on aurait pu désigner comme vainqueur dans cette guerre où il parvenait à conquérir les territoires des pays bas, se verra délesté de ces nouvelles acquisitions. Louis XV, frustré du traité de paix négocié dès 1745 par son allier premier, la Prusse, à l’issu de son conflit avec l’Autriche, préparait ainsi la suite en rétrocédant à l’Autriche les territoires conquis. Louis XV voyant en effet la Prusse et l’Angleterre gagner en puissance, préférait solidifier une union catholique plutôt que de conserver son alliance historique avec la Prusse. C’est ainsi qu’après des décennies d’antagonisme, la France et l’Autriche se rapprochaient. Un basculement d’alliances qui conduira l’Europe vers la guerre de 7 ans (cf. chronique de la symphonie 69 « Laudon » de HAYDN). Une décision incomprise par le peuple français qui, après toutes les couleuvres que Louis XIV était parvenu à lui faire avaler, commençait à se retourner contre ses élites. On parle à cette occasion de l’apparition de l’opinion française…

Pourquoi vous faire 2 paragraphes sur l’histoire des guerres Européennes au XVIIIe? Parce que l’une des autres demandes de George II, concernant cette musique d’accompagnement, fut d’en retirer les cordes. Cette décision n’avait pour autre but que de rendre l’œuvre plus bruitiste, par la mise en avant des cuivres et des percussions. Ainsi, George II souhaitait que le spectacle soit explosif, et que la musique pétarade en renforçant l’impression des explosions. Il fallait qu’elle s’entende. La fête prend par cette transformation des allures de conflit. Ses tambours et trompettes donnent à la suite un cachet militaire, ce qui n’était pas tout à fait le cas de la Water Music. Bien qu’on soit encore éloigné d’une marche, le tout manque de souplesse et, comme le souhaitait George II, pétarade jusqu’à saturation.

Les témoignages écrits racontent que 12 000 spectateurs se pressèrent pour profiter du spectacle, ayant eut lieu l’année suivante. L’incendie de l’un des édifices construit à cette occasion pyrotechnique gâcha du reste le spectacle, celui-ci provoquant un « vacarme épouvantable ». Comme le dit l’adage, qui sème le vent…

En cette année 1749, on pourra également s’étonner du caractère rétrograde de cette « Music for royal fireworks ». A l’image de la Water Music, HÄNDEL rendait un vibrant hommage à LULLY (décédé en 1682), bien loin de la révolution musicale qui était en cours sur le continent (le passage du baroque au classique). Toutefois, dans son côté théâtral et festif, on retrouve le HÄNDEL des grands oratorios, ce qui ne fut pas pour déplaire au public anglais. Cette débauche cavalière qui a le charme d’une batterie de cuisine n’a cependant ni l’élégance ni surtout la variété plaisante de la Water Music. Les deux œuvres étant, support CD oblige, à peu près indissociables, vous devrez vous coltiner la seconde en bouche-trou de la première sur à peu près toutes leurs interprétations disponibles. Un poids pesant pour la triple suite qui, du haut de ses 17 mouvements, n’avait pas besoin d’une telle rallonge.

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- La Grande écurie Et La Chambre Du Roy
- Jean-claude Malgoire


- water Music (complete)
- suite En Fa Majeur
1. I- Ouverture: Adagio E Staccato
2. Ii- [allegro]; Andante : [allegro Da Capo]
3. Iii- [allegro]
4. Iv- Air
5. V- [menuet]
6. Vi- Bourrée
7. Vii- Hornpipe
8. Viii- [andante]
- suites En Sol Majeur, Sol Mineur & Ré Majeur
9. I- [allegro] En Ré Majeur
10. Ii- Alla Hornpipe En Ré Majeur
11. Iii- [sarabande] En Sol Majeur
12. Iv- Rigaudon En Sol Majeur
13. V- Lentement En Ré Majeur
14. Vi- Bourrée En Ré Majeur
15. Vii- Menuet En Sol Mineur
16. Viii- Gigue En Sol Majeur
17. Ix- Minuet [coro] En Ré Majeur
- the Music For The Royal Fireworks
18. I- Ouverture
19. Ii- Bourrée
20. Iii- La Paix: Largo Alla Siciliana
21. Iv- La Réjouissance: Allegro
22. V- Menuet 1; Menuet 2



             



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