Le géant du soft rock est de retour, l'homme au flamand est à nouveau là, prêt à en découdre avec la nouvelle génération. Christopher CROSS a encore des choses à dire. Plutôt silencieux de son état, il a pris soin de créer sa propre maison de production pour être à l'abri de toute ingérence.

Alors pour les morceaux faits pour emballer - Ouais faut croire que cela existe encore ! -. Contrairement à ce que son nom laisse à penser "Island of anger" n'est pas agressive pour un rond, c'est même carrément sirupeux, on se croirait aux plus beaux jours mainstream de BARCLAY JAMES HARVEST. "I don't see it your way" m'endort profondément, un vrai remède pour les insomniaques, et qui se veut de plus réminiscent de "Sailing"... Alors que les orchestrations de "V" la rendent tout de même plus acceptable, mais cela reste fort mou. Cela dit globalement, on s'assoupit plus facilement qu'on ne drague vu l'ambiance générale typée "BO romantico nunuche pour ado américains",voyez plutôt "With me now". On notera les superbes soli de guitare sympa sur la mignonne "Experiment". Ce qui est drôle avec Christopher, c'est qu'il compose comme s'il était toujours un adolescent, à prés de 62 ans... Des petites mélodies sans réelles sophistication, quelques notes plutôt bien agencées mais sans réel relief. Surtout prenez garde à ne pas trop écouter le refrain de "Simple" qui risque fort de vous donner envie de balancer votre chaîne par la fenêtre ou de fracasser votre guitare contre les murs... Oui, c'est vraiment mauvais!

Dieu merci, l'album ne se résume à une succession de slows sirupeux sans le moindre intérêt. C'est un joli riff de guitare qui embraye l'introduction de la cuvée, il s'agit de l'excellent "Reverend blowhard", sans doute le titre le plus rentre dedans et assurément le meilleur de l'album. Perso il me rappelle certains morceaux bien sentis de Chris REA. Et puis il y a la quasi world "Light the world", avec ses refrains bien tribaux à l'africaine", chanté avec le pote de chambrée Michael McDONALD, celui là même des DOOBIE BROTHERS et de STEELY DAN. Le petit rythme sympa de "The times I need you" est ensuite fort efficace, suffisamment pour un chouette petit moment de détente en tout cas; le morceau se laisse facilement apprivoiser. Plus méchant - enfin on cause soft rock les gars -. "Wonderland' dépote pas mal tant par sa rythmique bien péchue que par ses soli bien sentis, on pouvait se douter que le Chris n'allait pas perdre son toucher comme cela !! "Got to be a better way" rappellera les eighties du TOTO de David Paich, sympa mais sans originalité.

A mon sens, il manque tout de même de beaucoup d'émotion et d'une bonne grosse paire de couilles dans cette livraison. Certes Christopher CROSS a toujours quelque peu péché par manque d'agressivité, mais là, l'âge aidant, ses compositions sonnent vraiment maigrichonnes. La guitare est toujours d'un niveau fort recommandable, mais sur des compositions médiocres ou parfois indigentes. Sans doute qu'il est trop tard pour changer, mais je m'arrêterai là si j'étais Chris, je composerais pour mes enfants ainsi qu'il le fait sur la jolie "A letter to my chidrens" qui clôt l'album.