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MUSIQUE CONTEMPORAINE  |  B.O JEUX-VIDEO

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B.O JEUX-VIDEO

2009 Fable II Ost
 

- Membre : Divers Jeux Video

Russel SHAW - Fable Ii Ost (2009)
Par CHIPSTOUILLE le 2 Décembre 2014          Consultée 1342 fois

L’intention était à peine masquée, pourtant le gros des joueurs est passé à côté du message. Sur la pochette du premier Fable, un enfant s’exposait avec pour reflet celui d’un adulte. L’idée était de proposer un jeu qui s’inscrivait dans le temps, avec un sens prononcé des conséquences que peuvent avoir des choix. Fable II reprendra le gimmick, mais cette fois-ci le héros déjà adulte se reflète en un démon. L’idée générale de la série est en effet de vous donner le choix entre le bien et le mal. L’équipe de développement avait été déçue de constater que la plupart des joueurs choisissaient par défaut le camp du bien (serions-nous fondamentalement bon ?), ne profitant pas des efforts réalisés sur la portée de vos choix. Revue de copie, Fable II revoit la formule, avec pour objectif d’obtenir des statistiques plus équilibrées… et le jeu de progressivement vous mettre la pression pour que vous finissiez par succomber à la tentation… Sauver un personnage virtuel qui ne saura guère se montrer reconnaissant en sacrifiant sa jeunesse ou… laisser faire ? Voilà le message cynique de Fable II. Le bien n’est jamais récompensé à sa juste valeur…

Ce message diffus ne se reflète pas réellement dans le fond musical. Mais il a tout de même un rôle important, il plante le décor. Il faut adjoindre à ce conte sournois un humour potache à l’anglaise, des têtes de gargouilles qui se moquent de vous, un travesti répugnant, la possibilité de se transformer en maniaque de l’immobilier, de se taper à peu près tout ce qui bouge, de communiquer à coups de rires, jongleries, pets et rots… Fable II est un monde à la fois féérique et corrompu, drôle et triste. On l’a aimé ce monde, aussi coloré que sombre, un constant clair obscur que la musique savait révéler… On a bien siffloté à l’occasion de séances de shopping à Bowerstone, été émerveillé devant un levé de soleil accompagné de trémolos… La musique de Fable II nous a bien chagrinés dans le cimetière (avant de se fendre la poire à lire les épitaphes). Enfin il y avait ce château de Fairfax, avec son clavecin et ses cordes dansants sur trois temps tel un menuet, de la musique d’ancien régime… Une musique qui réalise un effet prodigieux sur le joueur, entre Dickens et Disney, entre Tim Burton et les Monty Pythons, on s’y croit.

Mais Fable est un jeu dont vous êtes le héros, c’est vous qui influez sur votre environnement, sur le comportement des gens (si vous ne les éradiquez pas…). Il en est de même en ce qui concerne l’univers sonore, Russel SHAW a fait son possible pour ne pas vous voler la vedette. Tel un karaoke géant, le jeu vous donne l’accompagnement, à vous de chanter… Bien sûr il n’est pas question de chant, mais ricanement de hobbes, duels à l’épée, aboiements de votre fidèle compagnon (« oh tu as trouvé quelque chose ! Génial un brocoli ! Une épée en bois ! Une capote !»). Bien souvent, Russel SHAW s’efface pour vous laisser prendre les rênes, l’environnement sonore du jeu est plus que réussi.

Après quoi, il ne vous reste plus qu’à acquérir la bande son, forcément. 12 pistes, super, ils ont du élaguer les choses trop ambiantes… Vous pensez ? Non ! Fable II est caractéristique des jeux occidentaux de la génération qui vient de s’achever, il est « hollywoodien ». Pourtant c’est un produit anglais pur souche, avec le flegme de rigueur, l’humour, la monarchie sinon rien et une aversion pour la bonne bouffe. Mais question musique, Fable II ne fait que donner des intentions. Cette balade énoncée à coup de Pizzicato sur le marché de Bowerstone, elle est bien là, mais vous l’avez reconstituée à force d’écoutes. Russel SHAW joue avec votre attention disparate de joueur, énonce quelques notes, ci et là, et laisse la répétition jouer avec votre inconscient. On finit par reconstituer nous même la mélodie qui n’est jamais tout à fait clairement jouée.

Cette musique évasive est pertinente, pleine de fond, mais l’exploit n’est malheureusement pas renouvelé. Certes il y a bien cette introduction enchanteresse, avec ses chœurs d’enfants qui meurent sur une chiure de pigeon, lequel s'enchaîne sur une musique rappelant l' étrange noël de Monsieur Jack. Et pour cause, il s'agit ni plus ni moins du thème du Fable premier du nom, écrit par l'illustre Danny ELFMAN en personne. Le reste est constitué de nappes, de tintements, d’intentions évanescentes, de belles choses qui ne tiennent pas en place sur disque… Un décorum tout à fait séduisant manette en main, mais qui s’avère bien creux une fois que l’attention ne se porte que sur les oreilles. L’illusion est pourtant flagrante, Russel SHAW en magicien du son, réussit à vous y faire croire avant que l’on ne s’aperçoive de l’entourloupe. A l’image de son héros muet, la musique est ici dénuée d’airs à chanter.

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   CHIPSTOUILLE

 
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- Slovak National Symphony Orchestra
- The Pinewood Singers
- Tiffin Boy's Choir


1. Fable Theme
2. Old Town
3. Bowerstone Cemetery
4. Bowerlake
5. Wraithmarsh
6. Fairfax Castle
7. Westcliff
8. Oakfield
9. Bowerstone Market
10. Shadow Of Evil
11. Howling Halls
12. Marcus Memorial



             



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