Le second album du Nina Hagen Band débute de fort belle manière par "African Reggae" qui propulse Nina HAGEN en tête des charts. L’influence jamaïcaine est visiblement ancrée dans les veines du groupe. S’il n’y avait pas les élucubrations de la miss, nous pourrions penser avoir affaire à un titre de UB40. Mais les miaulements exacerbés de la Teutonne sont bien là pour rappeler que c’est bien un titre du combo allemand que nous entendons là. Toujours est-il qu’avec cette entrée en matière rythmée et colorée, on se croirait vraiment en Jamaïque et les volutes de fumée qui vont avec le dépaysement. Musicalement, les guitares ont pris un peu plus d’ampleur et de profondeur, depuis le premier opus. Les synthés se font discrets, les parties rythmiques de la batterie sont génialement mises en place.
"Alptraum" est un titre lourd et visqueux, mélange de heavy et de rock, où Nina Hagen déverse tout son fiel musical. "Wir Leben Immer...Noch" est une reprise heureuse du "Lucky Number" de Lene Lovitch, ancienne gloire des Eighties. Cette version se révèle nettement plus rock que celle de sa prédécesseuse, les effets de synthés et bruitages divers y sont légion. Mais le titre est assez répétitif dans l’ensemble et ce ne sont pas les Oyyyyo ! Oyyoyyo ! Oyyoyyo ! jouissifs de notre diva qui en feront fantasmer plus d’un.

"Wenn Ich Ein Junge War" fait penser à un tube des années 60, période Yé-yé. "Hermann Hiess Er" à l’intro super space et originale revient à un couplet plus normal, délivrant un rock assez lourd. Ses parties de synthés font aussi penser à une musique de cirque.
Le titre suivant ("Auf'm Rummel") dont l'intro d'ailleurs en fond musical laisse entendre une fête foraine au loin délivre aussi un rock au solo de piano introductif assez surprenant. Le refrain lui aussi est axé sur les 'années 60', de même que "Fall in Love Mit Mir", lui aussi nettement orienté 'sixties'.
Il fallait bien un titre issu de la période punk. Celui-ci nous est servi par "Wau Wau", piste assez pénible à écouter. Nous devons avouer qu’elle est aussi insupportable que la grande majorité des titres issus du mouvement 'no future'. D’autant plus que la diva en fait des tonnes et aboie (ou miaule, c'est au choix!) plus qu’elle ne chante sur ce titre.

Autant dire que peu de morceaux de cet opus tirent leur épingle du jeu et, comparativement au premier album, celui-ci est plus disparate. Seuls trois ou quatre titres valent vraiment le coup de sabrer une bouteille de champagne. Pour les autres, il va falloir attendre...