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1978 Nina Hagen Band
1979 Unbehagen
2022 Unity

Nina HAGEN - Unity (2022)
Par ELK le 6 Janvier 2023          Consultée 871 fois

Je dois avouer que si j’avais adoré la Nina rock des débuts (plus d’ailleurs que punk telle que souvent inscrite dans la mémoire populaire en raison de son attitude et de son jeu de scène), j’avais largement perdu l’artiste de vue depuis belle lurette. Il y a d’ailleurs de quoi car elle n’avait plus donné signe de vie sur disque depuis Volksbeat sorti en 2011. Enfin presque, puisque le premier enregistrement bien Kitsch de l’artiste née en Allemagne de l’Est, l’inénarrable "Du hast der farbfilm vergessen", a été fin 2021 choisi par Angela Merkel pour une cérémonie militaire d’adieu lors de son départ de la tête de l’Etat allemand.

Voici donc que débarque en décembre 2022 cette nouvelle offrande, l’album Unity où Nina clame son féminisme, son humanisme, sa sensibilité à la cause animale, sa solidarité avec le mouvement 'Black life matters' et probablement tout ce qui ressemble de près ou de loin aux bons sentiments que peut concevoir une ex-révoltée de 67 ans. La vie est passée par là, et elle a laissé des traces sur les goûts et le niveau d’inspiration de l’artiste qui nous sert un patchwork de morceaux électro-pop, portés par une voix qui a beaucoup perdu de ses fameux 5 octaves, la tendance étant nettement orientée vers le registre grave, souvent d’ailleurs à l’excès. Ainsi, ma première écoute de "16 tons", reprise d’un célèbre classique folk US m’a fait croire à une erreur tant la voix est bloquée dans ce registre hyper bas.

Dans beaucoup d’autres titres, sans atteindre cet excès, on peut regretter le voile d’effets sonores qui nous isole de la chanteuse, sa voix étant souvent couverte, trafiquée ou lointaine, comme si le maquillage outrancier qui camoufle désormais ses traits dissimulait également son organe vocal. C’est le cas par exemple de "Shadrack", premier titre de l’opus noyé dans des effets datés ou douteux, pour un rendu à l’intérêt proche de zéro. "United Woman of the World" est à peine plus inspiré : on y retrouve quelques couinements ou roulements de "rrrrr" caractéristiques, alors que "Unity" ressemble plus à une vraie chanson, reggae un peu bizarre au semblant de mélodie encore gâchée cependant par l’excès d’effets inutiles voire indigestes et un chant masculin caricatural.

En cherchant bien, je sauve (un peu) "Die Antwort weiss ganz allein der wind", aimable chanson légèrement folk de Bob DYLAN (adaptée en allemand), une des seules où on ait l’impression que Nina chante vraiment (même si sa voix est noyée dans l’écho), et "Geld, geld, geld", morceau électro-rock répétitif un peu rythmé qui a au moins le mérite d’être à peu près cohérent du début à la fin avec la montée progressive des guitares et du chant. "Venusfliegenfalle" commence avec un riff de guitare vaguement rock, mais se perd très rapidement, de même que "Gib mir deine liebe" qui aurait pu être un peu accrocheur si un peu de chant et de musique était venu l’enjoliver, alors qu’on a droit à des couplets parlés totalement indigestes.

Sur "Atomwaffensperrvertrag", Nina ne fait que parler, ce qui est vite saoulant, alors que "Open My Heart", hyper répétitif, est plein d’effets chelous et que "Redemption Day" (reprise de Sheryl CROW) est cruel pour ce qui reste de la voix de Nina. Je ne sais enfin pas trop quoi penser de "It Doesn’t Matter Now", duo avec Bob GELDOFF qui clôt l’album : j’aime le côté enfin épuré et acoustique du titre ainsi que son inspiration 50’s, et je retrouve avec plaisir à 1’46 du début la véritable voix de Nina, celle que j’aurais aimé entendre tout au long du disque.

En fin de compte, l’expérience s’avère plutôt pénible : il faut beaucoup d’indulgence pour apprécier un tel album. Ceci ne reflète néanmoins que mon opinion personnelle, certains critiques se montrant élogieux pour l’artiste allemande. J’aurais aimé de mon côté, à défaut de la fulgurance et de l’inspiration du mythique "Nina Hagen band" de 1978, retrouver un peu plus l’artiste que j’ai adorée, et beaucoup moins cette bouillie de bidouillages de studio qui vient gâcher des titres manquant déjà à la base singulièrement d’inspiration.

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- Nina Hagen (chant)
- Sasha Perare, Warner Poland, Michael Wol (producteurs)
- Bob Geldof (duo (piste 12))
- Georges Clinton (collaboration sur 'unity')
- Autres Musiciens (non disponibles)


1. Shadrack
2. United Women Of The World
3. Unity
4. 16 Tons
5. Atomwaffensperrvertrag
6. Gib Mir Deine Liebe
7. Venusfliegenfalle
8. Redemption Day
9. Geld, Geld, Geld
10. Die Antwort Weiss Ganz Allein Der Wind
11. Open My Heart
12. It Doesn't Matter Now



             



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