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PALE SAINTS - In Ribbons (1992)
Par SEIJITSU le 16 Juillet 2015          Consultée 2089 fois

Placer le collectif en avant au détriment de l’individu. Privilégier la synergie de groupe à l’égo d’une seule personne. Le shoegaze a souvent fonctionné de cette façon et cela a régulièrement porté préjudice à son image. Puisqu’il n’y avait pas de personnage star à extraire de ces bandes de jeunes complexés pour les exhiber sur les couvertures de magazines. Tout au plus quelques belles femmes, comme Toni Halliday ou Miki Berenyi. Hélas, c’était insuffisant pour des médias avides de potins et de scandales.
L’arrivée de Meriel Barham au sein des PALE SAINTS est une démonstration éclatante de cette mentalité. Sa venue ayant bouleversé leur musique sans pour autant perturber l’excellente association qui régnait entre les membres.

Elle avait fait un passage éclair chez LUSH en tant que chanteuse et guitariste, sans enregistrer quoi ce soit avec eux. Cela en devient immédiatement regrettable à l’écoute de sa voix. Pure, douce, gracieuse et si fraîche... A l’exacte opposée de son physique androgyne pour le moins étrange. Est-ce pour cette raison que son groupe fut si peu médiatisé contrairement à d’autres de leurs compères ? Voilà qui est indigne de la part de personnes censées s’intéresser à la musique en priorité. Car ses capacités vocales renforcent l’identité et la force d’une bande déjà remarquable dès son premier jet longue durée.

Mais ce n’est évidemment pas tout. Son arrivée coïncide avec une métamorphose concernant les compositions. Elles sont désormais plus tournées vers l’introspection et la lenteur que celles de The Comforts of Madness. Le chaos s’est donc envolé pour laisser davantage de place à la beauté. Un choix qu’on pourrait regretter car ce petit grain de folie faisait une partie de l’identité de cette formation.

Ce n’est pas le cas.

In Ribbons met en lumière un autre détail de leur son : une sophistication poussée jusqu’au raffinement. Parce que s’il y a bien un adjectif qui sied comme un gant à ce disque, c’est raffiné.
Le fantasque Ian Masters met mieux en avant son désir de perfectionnisme. Il ne laisse rien au hasard et a un grand sens du détail. Chaque arrangement, chaque texture de guitare est utilisé de la manière la plus pesée et juste possible. Quand il pose une ambiance forte, il le fait simplement avec sa voix singulière et une guitare inspirée au possible (« Hair Shoes »). Une gratte jouée sur deux notes s’étirant, s’étirant sans fin… Pourtant, on en redemande. « Featherframe » refait justement le coup du riff magique doublé avec la voix à tomber de Meriel.

Cette sortie regorge de trouvailles à n’en plus finir telles que celles-ci. La rythmique étonnante de « Ordeal », les croisements de voix entre les deux vocalistes sur l’irrésistible « Throwing Back the Apple » ou les cordes émouvantes de « A Thousand Stars Burst Open » permettant d’achever cet album dans une douceur nacrée. Même les sonorités les moins habituelles comme le xylophone de « Thread of Light » émerveillent, puisqu’elles restent en accord avec l’atmosphère nostalgique et enfantine générée par la musique. « Hunted » prend aussi des proportions épiques au point de rivaliser avec des classiques du rock progressif (c’est un peu le meilleur morceau de GENESIS). Sans oublier ces ornementations mélodiques qu’on retrouve sur chaque titre et qui nous les fait rentrer en mémoire sans difficulté.

En définitive, le contenu d’In Ribbons est à l’image de sa pochette : presque immaculée et énigmatique. Ce disque est pâle à la manière du rock des années 1980. Froid et cérébral vu de l’extérieur, mais plein de vie et d’émotions à l’intérieur. Un album s’échangeant uniquement sur la pointe des pieds de peur de briser sa magie et dont on parle peu mais bien.

Ce n’est pas surprenant qu’un tel skeud n’ait pas fait autant de bruit que Loveless. Au boucan des guitares, PALE SAINTS préfèrera s’enfoncer dans une langueur hypnotique privilégiant la translucidité à la densité noisy.

Une langueur se révélant toujours aussi enivrante plus de deux décennies après sa sortie.

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   SEIJITSU

 
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- Ian Masters (chant, basse)
- Graeme Naysmith (guitare)
- Chris Cooper (batterie)
- Meriel Barham (guitare, chant)


1. Throwing Back The Apple
2. Ordeal
3. Thread Of Light
4. Shell
5. There Is No Day
6. Hunted
7. Hair Shoes
8. Baby Maker
9. Liquid
10. Neverending Night
11. Featherframe
12. A Thousand Stars Burst Open



             



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