Le groupe, dont l'album A Different Ship était un des tous meilleurs de 2012, est revenu fin 2015 avec Be Small. Toujours dans cette pop très intello, pensée, précise, où les guitares ressemblent aux claviers. Cette fois, le grand Nigel Godrich n'est plus derrière la vitre du studio et surtout, deux membres du groupe ont claqué la porte après l'opus précédent.

L'impression générale est mitigée. Le travail est bien fait, rien à dire. C'est propre, sérieux, pointu. Le hic, c'est que peu de morceaux donnent envie de mettre "repeat" à la fin. Mélodiquement et dans l'écriture des chansons, le petit "+" (qui fait d'un bon boulot un boulot mémorable) est absent. Les entrelacs électro, batterie millimétrique et gimmicks de claviers attirent l'oreille, accaparent l'attention, puis inévitablement l'ennui arrive ce qui n'était quasiment jamais le cas sur A Different Ship.

"Tokyo London US Korea" par exemple essaie de créer une transe par la répétition de son excellent motif, sans vraiment y parvenir. On sent que ça se joue à pas grand chose. Un manque d'ambition, peut-être. Un grain de folie cruellement absent. Idem pour "Candy Apple": les couches de voix sont assez splendides, on s'en prend plein la face, sans pour autant ressentir ce plaisir jusqu'au bout. Pas de variation, de break, trop répétitif hélas.

Le morceau-titre, plus conventionnel dans sa pop, est presque celui qui fonctionne le mieux. Comme quoi, les fondamentaux : une bonne mélodie, un refrain, un break, et hop ça squatte le cerveau et c'est ce qu'on demande pour nous aider à oublier que ce monde court à sa perte.

Mais c'est "Stella" qui est la raison pour laquelle nous allons continuer à miser sur Here We Go Magic. C'est pour ce genre de structure rythmique et sonore qu'on veut les entendre! Original tout en restant très facile à écouter. Pas facile.

Les autres titres ne décollent jamais vraiment. Grosse déception donc que ce Be Small, espérons un meilleur cru bientôt.