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- Style : Wolfgang Amadeus Mozart

Michael HAYDN - Requiem Ou Missa Pro Defuncto Archiepisco Mh 155 (zacharias) (1771)
Par CHIPSTOUILLE le 28 Juillet 2016          Consultée 2901 fois

Avant 2004, Michael HAYDN avait pratiquement été oublié. Tout au plus était-il cité dans les ouvrages dédiés à son frère Joseph. Tout au plus y faisait-on référence à l’occasion de quelque anecdote à propos de son ami MOZART. L’enregistrement de son propre requiem sous la direction de Christian Zacharias en 2004 a changé la donne. Il n’a pas fallu un an pour qu’une seconde version sous la coupe de Robert King ne voie le jour. On ne compte déjà plus aujourd’hui les interprétations. Faites une recherche sur Youtube et admirez le travail. Pour une œuvre que plus personne ne connaissait il y a à peine 12 ans, c’est remarquable.

Oui, il n’y a pas de fumée sans feu, et pour cause. Le requiem de Michael HAYDN est le modèle original dont le chef-d’œuvre de Wolfgang Amadeus MOZART n’est finalement qu’une copie améliorée. Il paraitrait même qu’instruction avait été donnée à SUSSMAYER et consort de s’inspirer de cette partition afin de compléter l’ultime chef-d’œuvre du génie. La pratique était courante au XVIIIe siècle, mais elle pourrait étonner aujourd’hui. Ce n’est d’ailleurs pas la seule œuvre dont MOZART s’inspira afin de composer son requiem. Il suffit d’écouter le "And with his stripes" du Messie d’HANDEL pour voir les similitudes avec son propre "Dies Irae".

Les analogies avec requiem en ut (1) de Michael HAYDN, outre des emprunts mélodiques, sont bien plus profondes. Michael et Wolfgang ont tous deux partagé le même employeur, le Prince-Archevèque Colloredo. Probablement du fait de son ancienneté, Michael HAYDN avait hérité du poste de Konzertmeister, alors que MOZART ne fut jamais que simple organiste. On parle d’ailleurs au sujet des deux compositeurs de « style salzbourgeois ». Quand bien même MOZART a parcouru toute l’Europe, son style est en effet très proche de celui de Michael HAYDN. Tout comme son frère Joseph, ou encore Leopold MOZART, Michael était de la génération des compositeurs artisans, habitués à leur statut de subalterne. Et si Michael HAYDN aura bien eu quelques réussites, telles que ce Requiem, son enfermement à Salzbourg laisse présager de l’oubli dans lequel MOZART aurait pu se trouver s’il n’avait fini par se rebeller en 1781.

Mais revenons au requiem, œuvre majeur de l’époque Sturm Und Drang. Il surpasse, et de loin, le Stabat Mater de son frère, composé quelques années plus tôt. Notons tout de même que celui-ci possédait quelques arguments, à l’image de son "Fac Me Vere Tecum" dont l’introduction a possiblement influencé celles du "Requiem Arternam" et de l’ "Introit" des 2 requiems que nous évoquons dans cette page. Egalement, quelques mouvements plus en force, comme le "Eia Mater", semblent avoir marqué le frère cadet dans son "Agnus Dei" poignant. Toutefois, n’oublions pas que Joseph lui-même admettait que son frère, dans le domaine de la musique sacrée, le surpassait.

C’est une évidence, tant Michael HAYDN signe ici une messe incontournable. Certes, le requiem de MOZART le surpasse, d’un peu, mais quelle autre œuvre peut se targuer de faire mieux ? Plus qu’un inspirateur, Michael HAYDN trace la ligne à suivre, ébauche le chef d’œuvre par ses propres moyens, 20 ans plus tôt. Si l’œuvre fut écrite à destination du comte-archevêque Sigismund von Strattenbach, on suppose que la perte de sa propre fille a avant tout inspiré le compositeur. Michael HAYDN, bouleversé, a nourri son œuvre de chagrin.

Il semble alors inutile de détailler l’œuvre dans de longues descriptions littéraires. Si vous avez déjà entendu le requiem de MOZART, ce qui est fort probable, vous savez donc à quoi ressemble celui de son inspirateur principal. La structure est similaire, la forme aussi, 4 solistes joutent avec un chœur fourni. Les moments de feu (la foudre du Dies Irae, le coup de poing du Sanctus, le véloce Cum Sanctis Tuis…), s’enchaînent au désespoir de mouvements plus intimes (Hostias, Santus, Requiem…) quand les deux ne sont pas tout simplement combinés au cœur d’un même mouvement (Benedictus, Agnus Dei…). L’ensemble est remarquablement mélodique et imprègne durablement l’auditeur. Le seul véritable événement qui aurait pu faire oublier ce monument de la musique, c’est l’achèvement d’une œuvre semblable et parvenant à la surpasser. Pas de bol Anatole, euh… Michael !

(1) Il en a composé un second en si bémol majeur, inachevé, à la fin de sa vie.

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   CHIPSTOUILLE

 
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- Johannette Zomer (soprano)
- Helena Rasker (contralto)
- Markus Schäfer (tenor)
- Klaus Mertens (basse)
- Choeur De Chambre Suisse
- Orchestre De Chambre De Lausanne
- Christian Zacharias (direction)


- missa Pro Defuncto Archiepisco
- requiem En Ut Mineur I:8 Mh:155
1. Requiem Aeternam
2. Dies Irae
3. Domine Jesu Christe
4. Versus: Hostias
5. Sanctus
6. Benedictus
7. Agnus Dei
8. Cum Sanctis Tuis
9. Requiem



             



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