On est en droit de se méfier des super groupes. Moi quand je pense aux TRAVELING WILBURYS, à CHICKENFOOT, à VELVET REVOLVER... j'ai des crises de paniques.

Oui CREAM c'était bien, CSN&Y aussi. C'était bien, mais c'était il y a très longtemps.

Le super groupe, c’est le plus souvent un assemblage de chauves bedonnants qui paient sur le tard les excès de leur jeunesse et se trémoussent sur scène pour financer la construction de leur piscine (oui je n’aime pas les vieux rockers, à l’exception de MACCA qui est tombé dans la potion magique du génie).

Alors, quand j'ai entendu parler du projet BNQT, avec ces vieux ringards, j'ai pris peur.
Soyons clair : j'ai adoré tous les groupes dont on retrouve ici les membres. A un moment ou à un autre, ils m’ont tous bluffé. Et GRANDADDY, surtout, fut l'une des plus belles choses qui soit arrivée au Rock à la fin des années 90. C’était tellement magique.

Mais franchement, cela fait longtemps que l'heure de gloire est passée pour tout ce petit monde. Kapranos surtout... Bon sang FRANZ FERDINAND a sorti tellement de nullités depuis 2004 que je supporte à peine de l'entendre crooner (FFS ou FSS je sais plus, c’était nul).

Donc, j’y suis allé en me bouchant le nez. Mais ô surprise c’est tout bon.
Il y a "100 Million Miles", qui est peut-être l’une des meilleures chansons que Jason Lytle ait écrites depuis des années. Presque du GRANDADDY des grandes heures, avec cette beauté si spéciale. Et Kapranos, sacrée bourrique : il nous sort l’un des tubes de 2017 avec "Hey Banana". Quant à "Real Love" (par les gens de MIDLAKE), elle est délicieuse avec ses cuivres.

Tout n’est pas de ce niveau-là ("Tara" et "Fighting the World", planquées en fin de disque, sont moyennes) mais rien n’est foncièrement mauvais.

Maintenant, je ne sais pas trop comment il faut prendre ça. Une sorte d'hommage à l'Indie flamboyant des années 2000 ? Le chant du cygne d'une époque définitivement révolue ? C'est un petit plaisir fugace pour nous autres nostalgiques, et tout cela sera très certainement sans lendemain.

Euh... en fait, je n'ai jamais écouté TRAVIS. My bad.