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ELECTRIC LIGHT ORCHESTRA - A New World Record (1976)
Par BAAZBAAZ le 20 Décembre 2012          Consultée 6221 fois

Des millions de dollars, comme s’il en pleuvait. Les Etats-Unis, l’Angleterre et le reste du monde à genoux… Avec A New World Record, ELECTRIC LIGHT ORCHESTRA entre dans l’âge du platine, là où les disques se vendent et se vendent encore, comme dans les rêves les plus fous des rock stars. Et c’est avec un album aberrant, excessif, dégoulinant de mauvais goût, mais aussi terriblement jouissif, que Jeff Lynne touche finalement le jackpot tant espéré. Lui, le songwriter insatiable, accroché à ses ambitions démesurées depuis l’époque de THE IDLE RACE au milieu des années 60, touche enfin au but. Et peu importe si la reconnaissance artistique lui échappe puisque sa popularité, elle, devient immense.

Ce disque-là est celui qui met E.L.O sur orbite et en fait, l’espace de quelques précieuses années, l’un des groupes les plus riches de la planète. Après tant de tâtonnement, d’évolutions patientes et de remises en cause, c’est un aboutissement : pop, rock, théâtral et orchestral, tous les styles abordés au fil des ans y sont fusionnés dans une alchimie parfaite. Seul le prog est en retrait, relégué au rang d’ingrédient discret, le succès étant payé au prix d’une simplification notable de la musique qui devient ici plus commerciale que jamais. Mais c’est au profit d’une incroyable collection de perles pompeuses et épiques qui rappellent avec flamboyance les pires outrances de QUEEN ou de 10CC. En allant à l’essentiel, sans rien perdre de sa démesure, Lynne crée une anomalie sonore à la fois insupportable et délicieuse.

Comment expliquer un tel miracle ? Suite au succès de Face the Music, E.L.O sent le poids des espérances placées en lui. Le retour en studio est rapide, à peine quelques mois après la sortie du disque précédent. Un tel rythme dans la succession des albums laisse craindre un tarissement de l’inspiration, mais il n’en est rien : libéré par sa réussite grandissante, Lynne est au contraire galvanisé et se lâche totalement. Il atteint ainsi un nouveau pic de créativité, renouant avec l’état de grâce pop qu’il avait connu au temps de THE IDLE RACE et THE MOVE, près de dix ans plus tôt. A ses côtés, Bev Bevan (l’indéfectible batteur) et Richard Tandy (au Moog si essentiel) forment le noyau dur d’un groupe dont le line-up s’est stabilisé.

L’album enregistré en quelques semaines sort en septembre 1976. C’est alors que des singles retentissants se succèdent à une cadence inexorable. Mais il faut dire que A New World Record n’est qu’un vaste vivier de hits tous plus merveilleux les uns que les autres. C’est d’abord "Livin’ Thing", chanson absolument déraisonnable et irrésistible, classée en 2006 en tête des plus grands plaisirs coupables de tous les temps par Q magazine. Puis "Rockaria!" et son infernal mélange d’opéra et de rock 'n' roll. Et surtout "Telephone Line", ballade des ballades, tire-larme incandescent avec son doowop dooby doo doowop d’anthologie, qui demeure l’un des plus gros succès du groupe. Et Lynne se permet même le luxe d’écarter du disque un tube gigantesque, "Surrender", finalement achevé en 2006.

A New World Record n’affiche que des belles choses, avec sa débauche de cordes et de synthétiseurs : "Mission (A World Record)", "So Fine" (quels chœurs !) ou "Above the Clouds" (où le groupe joue aux BEACH BOYS) sont tout simplement des classiques. Sans négliger bien sûr "Do Ya", autrefois écrit pour THE MOVE, mais réarrangé et lissé pour devenir un hit. La présence de cette chanson est un symbole : tandis qu’E.L.O accède à la notoriété, son co-fondateur Roy Wood – dont la carrière avec WIZZARD avait mieux démarré – est en passe de tomber rapidement dans l’oubli. Finalement, Lynne triomphe sur son vieil ami et concurrent alors même qu’il n’était pas le plus génial des deux.

Ainsi donc, A New World Record frise la perfection. Seule la conclusive "Shangri-La" est un peu mièvre et désincarnée. Sans oublier ce sempiternel problème : une production flasque et terne plombe la quasi-totalité de la discographie. Mais d’aucuns diraient que ce côté aseptisé a joué un rôle dans le triomphe du groupe. Ces quelques défauts n’empêchent nullement l’album d’être l’une des pierres angulaires de la pop de la fin des années 70, tant pour sa folie que pour son caractère fantasque et abusif. E.L.O devient alors immédiatement le groupe que les critiques, les esthètes et les snobs – mais aussi les punks qui déboulent tout juste – adoreront haïr. Ils ne se doutaient pas, à l'époque, que ce n'était qu'un avant-goût et que le pire restait à venir.

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- Jeff Lynne (chant, guitares, claviers)
- Bev Bevan (batterie)
- Richard Tandy (guitare)
- Kelly Groucutt (basse)
- Mik Kaminski (violon)
- Hugh Mcdowell (violoncelle)
- Melvyn Gale (violoncelle)


1. Tightrope
2. Telephone Line
3. Rockaria!
4. Mission (a World Record)
5. So Fine
6. Livin’ Thing
7. Above The Clouds
8. Do Ya
9. Shangri-la



             



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