Quand sort "the Division Bell", sept années se sont écoulées depuis "A Momentary Lapse Of Reason", soit trois de plus qu'entre "The Final Cut" et l'album précité.
PINK FLOYD était pourtant mort entre le départ de Roger Waters en 1985 et la sortie du millésime 1987 avec les premiers concerts programmés pour son retour triomphal. Mais entre 1987 et 1994, il n'est plus mort, il tourne avidement et sort l'album Live "A Delicate Sound Of Thunder", un gros truc pour foules extatiques qui remplissent les places les plus vastes et les plus prestigieuses de la planète.
Et puis il se repose, beaucoup. Les mémoires de Nick Mason si elles sont denses à propos des années 1967-1980 deviennent nettement plus clairsemées par la suite et également moins précises.
Alors voilà, ce qui fut LE FLOYD et qui a survécu à la guerre contre son ex-mentor rend de nouveau sa copie en 1994 avec une gigantesque tournée à la clé et toujours (si possible) dans des lieux dignes de la majesté de la musique d'un l'ensemble bien plus fourni que le "Three Pieces Band" qui a posé sa bannière sur le navire amiral.
"A Momentary.." ne manquait pas de défauts, tant du point de vue de sa production que de la musique et si "The Division Bell" corrige le tir quand à son traitement sonore (les 80's sont loin), la musique laisse parfois un poil sceptique, en gros l'inspiration ne s'est pas invitée partout ici. Rien que l'entrée instrumentale nous refait le coup de "Shine on you…" mais en roue libre, puis le pourtant réussi "What Do you Want from me" rappelle évidemment "Time" avant qu'on ne retombe dans un style Gilmour en solo avec "Pole Apart". Le niveau baisse ensuite autour de compos mollassonnes mais pas désagréables non plus, on sent que Rick Wright joue vraiment sur le disque contrairement à l'album d'avant.
Et puis il y a "High Hopes" pour clore l'aventure, une superbe chanson dont la meilleure version n'est pas celle-ci mais celle qui figurait au menu de DVD Live Meltdown Concert de David Gilmour paru en 2002.
Mais voilà si l'histoire du FLOYD s'inscrit en pointillés de plus en plus épars depuis "Pulse", elle n'est pas pour autant achevée puisque "The Never Ending River" pointe le bout de son nez, 20 (!) ans après les sessions de "The Division Bell". Au su de ce qui compose ce disque, on peut légitimement entretenir des doutes quant au caractère indispensable de ce futur opus. Aux bruissements des premières révélations sur son contenu et sur sa réalisation, on ne sera guère plus rassuré.
PINK FLOYD fut jadis flamboyant et novateur, et puis le charme s'est rompu, le tout est de savoir quand. Pour certains ce sera dès le départ de Syd Barrett et puis pour d'autres avec l'après "Animals", moi j'englobe "The Wall" dans la période faste mais la chute n'en sera que plus dure et la rédemption pas totalement acquise non plus, "The Division Bell" est un disque correct mais qui se situe bien loin en terme de qualité des standards pratiqués par le grand PINK FLOYD.