J'ai longtemps eu l'impression concernant Balançoire en Feu d'un mauvais album, d'abord par rapport au disque en tant qu'objet (titre, pochette, ce qui est proprement idiot), ensuite par rapport à tout ce que j'ai pu lire à son sujet (orientation parolière et musicale).

Les paroles de Roda-Gil, je ne sais pas quoi en penser. Soit l'idée était originale et de ce fait intéressante, soit entendre MALICORNE chanter des choses comme "Après le marteau, le pastis / Après le loto, l'exercice / Après les bravos, les coulisses..." me laisse un goût du genre "effectivement ça change, mais je n'adhère pas". Et du coup, j'ai du mal à trouver en quoi Roda-Gil s'est adapté à l'esprit du groupe, comme j'ai pu le lire ça et là... Je précise que je n'ai rien contre son style très variété à la base, et qu'un peu de changement faisait du bien à MALICORNE, mais là...

Même musicalement, j'ai du mal à trouver un attrait à cet album, pas vraiment abouti. Le pop-rock de "Vive la Lune" ou du morceau-titre est rafraichissant, "Le Couteau Blond" nous offre la voix de Marie sur une atmosphère jazzy partant d'un bon principe, mais ce n'est pas excellent non plus. Je n'aime pas la voix d'Olivier Zdrzalik-Kowalski et "Chantier d'Eté" me donne des convulsions névrotiques (un peu comme son album solo d'ailleurs, paru la même année et chroniqué en ces pages). Le seul morceau que je retiens vraiment, c'est l'enchaînement "Beau Charpentier / Quand le Cyprès", plus mûri. D'ailleurs est-ce un hasard si le groupe n'a cité que lui de cet album pour son concert de reformation en 2010 ? (même s'ils ne l'ont pas gardé pour le DVD).

Bref, pas un album que je sors souvent de sa rangée, loin de là. En studio, Les Cathédrales de l'Industrie, même si ce n'est pas un album de MALICORNE, sera une conclusion bien plus satisfaisante.