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Sylvie BERGER - Ouvarosa (2002)
Par MARCO STIVELL le 10 Décembre 2019          Consultée 966 fois

LA BERGÈRE est Sylvie Berger, née à Moulins dans l'Allier (03), compagne et choriste de Gabriel YACOUB, ex-STIVELL et fondateur de MALICORNE, qui mène une carrière solo régulière et de qualité depuis longtemps, comme beaucoup le savent. Depuis la fin des années 90, après avoir fait partie de diverses formations dont l'ensemble vocal ROULEZ FILLETTES, le nom de Sylvie Berger a commencé à apparaître sur ses disques.

Gabriel YACOUB s'emploie à "pousser" en avant la carrière de celle qu'il et qui l'accompagne, sans trop attendre et en se plaçant comme soutien de fond mais pas que. Bien aidé par les débuts d'un projet de label commun, appelé Le Roseau (également ouvert à d'autres artistes), Ouvarosa est le premier album de LA BERGÈRE, celui qui la met en lumière, de fort belle manière.

Il y a, d'abord, le timbre vocal, enfantin - un point commun avec celui de Marie de MALICORNE et qui avait charmé tant de monde, Sylvie Berger a tout pour en faire autant -, légèrement voilé dans sa douceur et sa clarté. Le chant de LA BERGÈRE est une seule bonne raison de l'écouter, de revenir ; il a sa propre beauté enchanteresse.

Ensuite, son pseudonyme de scène est bien choisi, non seulement par rapport à son vrai nom mais aussi pour le choix d'orientation artistique. Tradition française, évidemment, mais dans un style mieux ancré que jamais. Les derniers albums de YACOUB ont montré un goût pour des arrangements denses, sophistiqués, c'est aussi le cas là (comment faire autrement quand on a travaillé avec STIVELL, oeuvré du début à la fin de MALICORNE ?), mais différemment. Détail non-négligeable, si tout sonne très terroir, la totalité de la plupart (ou presque) des chansons est originale, écrite par les deux intéressés qui ont, de leurs propres dires, vainement essayé d'inclure des traditionnels !

L'accordéon conduit les chansons autant sinon plus que la guitare, et ensemble, le couple Berger-Yacoub incarne une ambiance rurale, très attachée à son Berry adoré, lieu où il vit. Une formule simple, fidèle à d'anciennes habitudes, réglées à d'autres heures que celles de la grande ville. Prenez "Malinda", débutée par une gigue à l'accordéon, elle se fond ensuite dans un esprit nostalgique sur un texte de l'auteur Francis Carco ("Chanson tendre") avant de repartir de plus belle à la fin, pour un court pas de danse auquel se prête la chanteuse, qu'on imagine pieds nus et faisant virevolter sa robe, joie communicative, comme dans un bal trad. L'occasion aussi de rappeler que le Berry est une terre de rassemblement pour ce type d'événements, avec entre autres, le festival annuel de luthiers et très réputé de Saint-Chartier.

L'un des éléments les plus précieux de ce disque, c'est l'impression délicieuse d'entendre du YACOUB chanté par Sylvie LA BERGÈRE. En musique, on retrouve tout de lui, notamment dans les mélodies mélancoliques, blues folk et portées par des arpèges de guitares très caractéristiques tels qu'on en a connu sur "Je pense à toi" (Bel, 1990), "Désir" (Babel, 1997). LA`BERGÈRE sera néanmoins vite pensé comme un trio, grâce à la présence du guitariste Julien Biget et de l'accordéo-concertiniste Emmanuel Pariselle. Ces mêmes instruments sont augmentés par la présence de clarinettes ("Petits cailloux"), de choeurs finement harmonisés sur la plupart des morceaux, YACOUB compris. Parmi les autres plaisirs vifs, cette envie de reprendre d'autres textes de grands auteurs, Paul Fort ("Chanson de fol") et Victor Hugo ("La chanson du spectre").

Cependant, il reste avant tout la voix, cette voix magique et les textes plus personnels comme le merveilleux "Ouvarosa", que Sylvie Berger adresse à sa grand-mère, parcouru entre mélodies distinctes et aventureuses. De la très belle composition, sans parler de l'interprétation – ah, ces strates vocales ! Il y a la nostalgie, l'innocence que l'on retrouve aussi dans "C'était...", les "Petits Cailloux", "Le soleil dans ta poche" aussi, comme autant de formules magiques, de mots tendres. Il y a aussi les images de "sorcières et fées qui dansent sur les coteaux" ("Chanson de fol"), l'envie de rester jeune au point de paraître fou (la vieille de "Elle dansait"), l'air mutin de "Krouchy Kazouchy Kalouchy Kazir". Une expérience qui offre de bons sourires, paroles et musiques !

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   MARCO STIVELL

 
  N/A



- Sylvie Berger (chant)
- Julien Biget (guitares, mandole, mandoline, psaltérion)
- Emmanuel Pariselle (accordéon diatonique, concertina, flût)
- Estelle Amsellem (contrebasse)
- Solange Panis (chant)
- Eveline Paris (chant)
- Frédéric Paris (clarinette, chant)
- Willy Soulette (clarinette basse, chant)
- Gabriel Yacoub (percussions, chant)


1. C'était...
2. La Chanson Du Spectre
3. Nous Irons En France
4. Petits Cailloux
5. Le Bal Cerda
6. Ouvarosa
7. Le Soleil Dans Ta Poche
8. Elle Dansait
9. Chanson De Fol
10. Milana/jour De Lessive
11. Malinda
12. Krouchy Kazouchy Kalouchy Kazir



             



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