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1979 We Are Family

SISTER SLEDGE - We Are Family (1979)
Par LE KINGBEE le 4 Janvier 2019          Consultée 1641 fois

Sous le nom de SISTER SLEDGE, se cachent quatre frangines Debra alias Debbie, Joni, Kim et enfin la plus jeune Kathy née en 1959. Durant les sixties, elles font leurs gammes dans la Second Macedonia Church, une paroisse de Philadelphie. Les gamines se produisent dans les fêtes de quartier, les bals de lycée et les bals noirs sous une multitude de noms : Mrs Williams’s Grandchildren (un clin-d’œil à une grand-mère qui les a encouragées à chanter), A Group Called Sledge, Brand New Generation, The Sledge Sisters, Sisters Sledge et enfin Sister Sledge, nom sensé symboliser l’unité du quartette.

En 1971, elles mettent en boîte leur premier single pour Money Back, alors que Debbie est âgée de 16 ans. Elles enchaînent comme choristes lors de sessions produites par le tandem Kenny Gamble/Leon Huff puis sont signées par Henry Allen pour la firme Atlantic. Histoire de les lancer, Atlantic n’hésite pas à les associer à Percy SLEDGE, leur célèbre homonyme. Leurs deux premiers 45 tours édités par Atco ne connaissent aucun succès, idem pour les trois suivants.
En 1976, elles atterrissent chez Cotillion Records, autre filiale d’Atlantic, et enregistrent cinq singles qui ne connaissent qu’un succès d’estime, tout comme leurs deux premiers albums, « Circle Of Love » et « Together ».
En 1978, si les frangines se produisant en concert ouvrent pour les vedettes d’Atlantic, le groupe est au bord de l’implosion : pour la première fois, le manque de succès semble avoir raison de leur opiniâtreté. Atlantic a alors la bonne idée de présenter les sœurs à Nile Rogers et Bernard Edwards du groupe CHIC. Le duo cartonne depuis peu avec « Le Freak » et a décidé de se lancer dans la production. Tel Jésus, Rogers et Edwards ont le don de changer l’eau en vin.
En deux coups de cuillères à pot, Rogers est parvenu à créer une alchimie entre un répertoire à la CHIC enrichi par la rencontre avec quatre sœurs au sommet de leur forme.

Huit titres composent « We Are Family », album entièrement produit sous le nom de Chic Organization. Publié aux Etats Unis en janvier 79, l’album sort en Europe fin avril et ravage tout sur son passage. Véritable machine de guerre, Atlantic n’hésite pas à promouvoir le disque avec pas moins de quatre singles. « He’s The Greatest Dancer » et « We Are Family » vont s’emparer des premières places des charts R&B, tandis que « Lost In Music » grimpe sur une honorable 35ème marche. Sister Sledge passe dans les boîtes, les discothèques et les radios du monde entier.

Album charnière « We Are Family » marque l’arrivée de nouveaux disques qui vont mettre fin à l’hégémonie de la vague Disco, vague qui a laissé sur le carreaux de nombreux chanteurs noirs, une myriade de bluesmen et également pas mal de rockers blancs touchés de plein fouet par un phénomène totalement artificiel. Mais en essayant de préserver son intégrité culturelle, l’Amérique Noire ouvrira les vannes d’une seconde vague, celle du Rap.

La face A propose à son mitan un moment langoureux et tendre avec « Somebody Loves Me ». « Lost In Music » se révèle plein de contrastes, le tempo étant destiné à la dance. « Thinking Of You » se pare d’une guitare plus funky mais le jeu de Rodgers reste ici parfaitement reconnaissable tandis que les percussions apportent une ambiance aux influences caribéennes. Sur « He’s The Greatest Dancer », il faut attendre 53 secondes pour que Kathy Sledge se charge enfin du micro, la guitare de Rodgers ayant eu tendance à monopoliser l’espace, servant pour ainsi dire de chauffeur de salle.
La Face B s’articule sur un système quasi identique et probablement savamment étudié. « Easier To Love » diffuse un mid tempo enrobé d’une flûte et dans lequel les chœurs viennent accentuer l’ambiguïté du chant langoureux de Joni Sledge. « You’re a Friend To Me », chanté par l’ainée, aurait mérité d’être raccourci d’une petite minute, la mélodie certes sophistiquée ne parvient pas à accrocher l’oreille et les cordes et violonades semblent trop présentes. Le disque s’achève sur le dansant « One More Time », titre le plus court de l’album. Terminons par le morceau phare qui donne son nom au disque et qui contribuera à la notoriété des sœurs Sledge. Si le piano de Robert Sabino, qu’on retrouvera auprès de David Bowie sur « Let’s Dance » ou avec Madonna sur « Just Like a Virgin », semble prendre un moment la direction des opérations, bien aidé par les claviers d’un tout jeune Raymond Jones, c’est bientôt la grosse ligne de basse et les notes de guitare aussi brèves que funky de Rodgers qui viennent enrober les paroles telle une aurore boréale : «  We are family - I got all my sisters with me- We are family - Get up everybody and sing … » l’un des gros et longs morceaux (plus de 8 minutes) de l’année 79.

Ce troisième disque des sœurs Sledge avec deux titres crossover abondamment diffusés deviendra l’un des best-sellers de l’année. Le disque et plus particulièrement « We Are Family » va générer un message que reprendront divers mouvements (féministe, homosexuel, association familiale puritaine). Le titre deviendra même l’hymne officiel de la franchise de baseball des Pirates de Pittsburg, l’équipe décrochant au passage le championnat cette année-là.
Le succès de cet opus pourrait presque paraître encombrant pour les frangines qui n'en retrouveront jamais le chemin malgré des changements de producteurs et de maisons de disques. Sisters Sledge continue cependant d’arpenter les scènes du monde entier, côtoyant parfois, le temps d’une session, une vedette internationale. Dix ans après la sortie de ce disque, Kathy se lance dans une carrière solo concrétisée par le succès du single « Take Me Back To Love Again » Numéro Un des classements Dance en 92. En 2000, Sisters Sledge s’est produit à la Maison Blanche pour la dernière commémoration de Noël du Président Clinton. En 2015, lors du Festival Mondial de la famille, elles se produisent dans leur antre de Philadelphie devant le Pape François.

Les aléas de la vie sont parfois surprenants, « We Are Family » connait une seconde jeunesse, le titre redevenant fédérateur dans une Amérique meurtrie par les attaques du 11 septembre 2001. En 2017, Joni a quitté ses sœurs. Elle avait 60 ans. Kim (la 3ème) fut durant un moment ordonnée pasteur, elle quittera sa soutane pour rejoindre ses sœurs, la Dance prenant sans doute le pas sur les chansons de l’Evangile.

Note réelle 3,5.

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   LE KINGBEE

 
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- Kathy Sledge (chant 1-3-4-5 chœurs)
- Debbie Sledge (chant 7 chœurs)
- Joni Sledge (chant 2-6 chœurs)
- Kim Sledge (chant 8 chœurs)
- Nile Rodgers (guitare)
- Bernard Edwards (basse)
- Tony Thompson (batterie)
- Robert Sabino (piano)
- Raymond Jones (claviers)
- Sammy Figueroa (percussions)
- Jon Faddis (trompette)
- Ellen Seeling (trompette)
- Barry Rogers (trombone)
- Jean Fineberg (saxophone)
- Alex Foster (saxophone, flûte)
- Cheryl Hong (violon)
- Marianne Carroll (violon)
- Karen Milne (violon)
- Norma Jean Wright (chœurs)
- Alfa Anderson (chœurs)
- Diva Gray (chœurs)
- Luther Vandross (chœurs)
- David Lasley (chœurs)


1. He's The Greatest Dancer
2. Lost In Music
3. Somebody Loves Me
4. Thinking Of You
5. We Are Family
6. Easier To Love
7. You're A Friend To Me
8. One More Time



             



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